En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « On portera la main sur vous et l’on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues et aux prisons, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon nom. Cela vous amènera à rendre témoignage. Mettez-vous donc dans l’esprit que vous n’avez pas à vous préoccuper de votre défense. C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer. Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d’entre vous. Vous serez détestés de tous, à cause de mon nom. Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. »
(…) En ce temps-là, on mettra la main sur vous et on vous arrêtera, on vous traînera devant les tribunaux, devant les chefs et les rois pour qu’ils vous jugent et vous condamnent pour ce qui est un grand péché aux yeux du monde : être les serviteurs de Dieu, les ministres et les défenseurs du bien, les maîtres des vertus. A cause de cela, vous serez flagellés et punis de mille façons jusqu’à subir la mort. Et vous me rendrez témoignage devant les rois, les présidents de tribunaux, les nations, confessant par votre sang que vous aimez le Christ, le vrai Fils du vrai Dieu.
Quand vous serez entre leurs mains, ne vous préoccupez pas de ce que vous devrez répondre et de ce que vous aurez à dire. N’éprouvez alors aucune peine, si ce n’est de l’affliction à l’égard des juges et des accusateurs que Satan dévoie au point de les rendre aveugles à la vérité. Les paroles à dire vous seront données à ce moment-là. Votre Père vous les mettra sur les lèvres, car ce ne sera pas vous qui parlerez alors pour convertir à la foi et professer la vérité, mais ce sera l’Esprit de votre Père qui parlera en vous.
Le frère donnera la mort à son frère, le père à son fils, les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mourir. Non, ne vous évanouissez pas et ne vous scandalisez pas ! Répondez-moi. Pour vous, quel est le plus grand crime : tuer un père, un frère, un enfant ou Dieu lui-même ?
– Dieu, on ne peut le tuer, dit sèchement Judas.
– C’est vrai. C’est un Esprit qu’on ne peut saisir » confirme Barthélemy.
Même s’ils se taisent, les autres sont du même avis.
« Moi, je suis Dieu et je suis chair, dit calmement Jésus.
– Personne ne pense à te tuer, réplique Judas.
– Je vous en prie : répondez à ma question.
– Mais il est plus grave de tuer Dieu ! Cela va de soi !
– Eh bien, Dieu sera tué par l’homme, dans sa chair d’Homme-Dieu et dans l’âme de ceux qui tueront l’Homme-Dieu. Donc, de même qu’on arrivera à ce crime sans que son auteur en éprouve de l’horreur, on en arrivera pareillement au crime des pères, des frères, des fils, contre les fils, les frères, les pères.
Vous serez haïs de tous à cause de mon Nom, mais celui qui aura persévéré jusqu’à la fin sera sauvé. Quand ils vous persécuteront dans une ville, fuyez dans une autre, non par lâcheté, mais pour donner le temps à l’Eglise du Christ qui vient de naître d’arriver à l’âge, non plus d’un bébé faible et incapable, mais à l’âge de la majorité où elle sera capable d’affronter la vie et la mort sans craindre la Mort. Ceux à qui l’Esprit conseillera de fuir, qu’ils fuient, tout comme j’ai fui quand j’étais tout petit. En vérité, toutes les vicissitudes de ma vie d’homme se répéteront dans la vie de mon Eglise. Toutes : depuis le mystère de sa formation à l’humilité des premiers temps, jusqu’aux troubles et aux embûches qu’amènera la férocité des hommes, jusqu’à la nécessité de fuir pour continuer à exister, depuis la pauvreté et le travail assidu, jusqu’à beaucoup d’autres épreuves que je vis actuellement ou que je souffrirai par la suite, avant de parvenir au triomphe éternel. Pour ceux, au contraire, à qui l’Esprit conseille de rester, qu’ils restent, car s’ils meurent, ils vivront et seront utiles à l’Eglise. En effet, ce que l’Esprit de Dieu conseille est toujours un bien.
En vérité, je vous assure que vous ne finirez pas, vous et vos successeurs, de parcourir les rues et les villes d’Israël avant que ne vienne le Fils de l’Homme. Car Israël, à cause de son redoutable péché, sera dispersé comme de la paille saisie par un tourbillon, et disséminé sur toute la terre. Des siècles et des millénaires, l’un après l’autre, et davantage encore, se succéderont avant qu’il soit finalement rassemblé sur l’aire d’Arauna le Jébuséen. A chaque tentative avant l’heure marquée, il sera de nouveau pris par le tourbillon et dispersé, car Israël devra pleurer son péché pendant autant de siècles qu’il y a de gouttes qui pleuvront des veines de l’Agneau de Dieu immolé pour les péchés du monde. Et mon Eglise devra aussi, elle qui aura été frappée par Israël en moi et en mes apôtres et disciples, ouvrir ses bras de mère et chercher à rassembler Israël sous son manteau comme le fait une poule pour ses poussins qui se sont éloignés. Quand Israël sera tout entier sous le manteau de l’Eglise du Christ, alors je viendrai. (…)
Redécouvrir le vrai sens de la prière et des pratiques religieuses (2/3)
Jésus dit :
[...] Votre injuste réprimande monte à mon trône et, si le péché m’offense comme une souillure lancée à ma sublimité, votre reproche immérité et irrespectueux est comme une fumée qui m’importune et qui me force à m’éloigner toujours plus de vous pour la fuir.
Avez-vous prié ? Avez-vous fréquenté les églises ? Avez-vous jeûné ? Avez-vous évité de tuer et de voler ? Et alors ? Qu’avez-vous fait de plus que votre strict devoir ? Et comment l’avez-vous fait ?
Comment avez-vous prié et pourquoi ? Mal, l’âme absente ou l’âme salie par la haine, et presque toujours pour vos intérêts personnels et donc égoïstes. Votre prière était donc dissociée de la charité. Comment voulez-vous avoir pu me l’offrir si vous n’avez pas le calice en or pour l’y mettre et l’élever vers mon trône ?
Avez-vous fréquenté l’église ? Comment et pourquoi ? Par habitude, par hypocrisie, pour les commérages. Que de commérages, même dans le saint temple de votre Dieu, devant moi qui suis anéanti dans le sacrement d’amour pour vous enseigner à quel dévouement vous devez parvenir pour être agréables à l’Eternel et utiles à vos frères et sœurs !
Avez-vous jeûné ? Hélas, vos jeûnes, quand vraiment vous en faites, sont si minces, non pour ce qui est de la quantité, mais de la spiritualité ! Vous vous refusez un morceau de pain et puis vous contentez votre gourmandise en vous accordant le superflu. Vos jeûnes sont faits sans volonté d’amour, mais seulement par peur de la punition divine. Mais ne savez-vous pas qu’il vaut mieux se priver d’un mot dur que d’un somptueux repas ?
Avez-vous évité de tuer et de voler ? Oh ! Pas pour moi ! Par peur de vos prisons. Voilà pourquoi. Et cette peur ne vous retient pas toujours. Et puis, croyez-vous qu’il y ait une différence si grande, ô menteurs dans votre esprit, entre celui qui tue une autre âme en l’entraînant au mal ou qui tue une réputation, ou qui vole un poste, une femme à son mari, un mari à sa femme ou un enfant à ses parents, et celui qui donne un coup de couteau ou qui vole un sac à main ? En fait, je vous dis en vérité qu’entre celui qui tue un corps dans un mouvement de colère et celui qui tue une âme ou une réputation par une action lente et préméditée, et qu’entre celui qui vole un sac à main et celui qui vole une personne à sa famille, ceux qui se rendent coupables envers l’esprit sont beaucoup plus coupables que les autres. Et c’est la vérité [...]
Les Cahiers de 1943, 1 octobre