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FR-Evangile-Illustre-2017-10-03 web
3 octobre 2023 -
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L'évangile du jour
« Jésus prit la route de Jérusalem » (Lc 9, 51-56)

Comme s’accomplissait le temps où il allait être enlevé au ciel, Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem. Il envoya, en avant de lui, des messagers ; ceux-ci se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains pour préparer sa venue. Mais on refusa de le recevoir, parce qu’il se dirigeait vers Jérusalem. Voyant cela, les disciples Jacques et Jean dirent : « Seigneur, veux-tu que nous ordonnions qu’un feu tombe du ciel et les détruise ? » Mais Jésus, se retournant, les réprimanda. Puis ils partirent pour un autre village. 


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Dans les visions de Maria Valtorta
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Date
24 mars 30
Lieu
Tersa
Livre
Tome 9 - ch 575.2
Préparation à la Passion

       (...) Finalement, ils arrivent près d’un fourré de ronces qui sert de limite à une propriété. Derrière, se trouve un champ de lin dont le vent fait onduler les hautes tiges qui commencent à sortir leurs fleurs bleu ciel.

       « Arrêtons-nous ici. Si nous restons assis, personne ne nous verra, et nous repartirons à la tombée de la nuit … dit Pierre en essuyant sa sueur.

       – Où ? » questionne Jude. « Nous avons les femmes.

       – Nous irons n’importe où. Du reste, les prés sont pleins de foin coupé, ça servira de lit. Pour les femmes, nous ferons des tentes avec nos manteaux et nous veillerons.

       – Oui. Il suffit de ne pas être vus et de descendre à l’aube vers le Jourdain. Tu avais raison, Maître, de ne pas vouloir prendre la route de Samarie. Pour nous qui sommes pauvres, mieux vaut les voleurs que les Samaritains !… déclare Barthélemy, encore hors d’haleine (...)

       « Maître, si, à cause de la perfection de ton amour, tu ne veux pas recourir au châtiment, veux-tu que nous le fassions ? Veux-tu que nous disions au feu du ciel de descendre et de consumer ces pécheurs ? Tu nous as appris que nous pouvions tout ce que nous demandions avec foi et… »

       Jésus qui marchait un peu penché, comme s’il était fatigué, se redresse brusquement et les foudroie de ses yeux qui étincellent à la lumière de la lune. Les deux frères reculent en silence, effrayés devant ce regard. Sans cesser de les fixer, Jésus leur dit :

       « Vous ne savez pas de quel esprit vous êtes. Le Fils de l’homme n’est pas venu perdre les âmes, mais les sauver. Vous ne vous rappelez pas ce que je vous ai dit dans la parabole du bon grain et de l’ivraie : “ Pour l’instant, laissez le bon grain et l’ivraie croître ensemble car, à vouloir les séparer maintenant, vous risqueriez d’arracher le bon grain avec l’ivraie. Laissez-les donc pousser ensemble jusqu’à la moisson. Alors je dirai aux moissonneurs : ramassez l’ivraie et liez-la en bottes pour la brûler, puis rentrez le bon grain dans mon grenier. ” »

       Jésus a déjà modéré son indignation envers les deux apôtres qui, à cause d’une colère suscitée par leur amour pour lui, demandaient de punir les habitants de Tersa, et qui se tiennent maintenant tête basse devant lui. Il les prend par le coude, l’un à droite, l’autre à gauche, et se remet en route en les conduisant ainsi et en parlant à tous qui s’étaient groupés autour de lui quand il s’est arrêté.

       « En vérité, je vous dis que le temps de la moisson est proche, ma première moisson, et pour beaucoup, il n’y en aura pas de seconde. Mais — louons-en le Très-Haut — certaines personnes qui, pendant mon temps, n’ont pas su devenir épi de bon grain, renaîtront avec une âme nouvelle après la purification du sacrifice pascal. Jusqu’à ce jour, je ne m’acharnerai contre personne… Après viendra la justice…

       – Après la Pâque ? demande Pierre.

       – Non. Après le temps. Je ne parle pas des hommes d’aujourd’hui. Je considère les siècles futurs. L’homme ne cesse de se renouveler comme les moissons dans les champs, et les récoltes se suivent. Et moi, je laisserai ce qu’il faut pour que ceux qui viendront puissent devenir du bon grain. S’ils s’y refusent, à la fin du monde, mes anges sépareront l’ivraie du bon grain. Alors viendra le Jour éternel de Dieu seul. Pour l’instant, dans le monde, c’est le jour de Dieu et de Satan. Le Premier semant le bien, le second jetant parmi les semences de Dieu son ivraie de damnation, ses scandales, ses iniquités, ses semences d’iniquité. Car il y aura toujours des gens pour exciter contre Dieu, comme ici, avec ceux-ci qui, en vérité, sont moins coupables que ceux qui les poussent au mal.

       – Maître, chaque année nous nous purifions à la Pâque des Azymes, mais nous restons toujours les mêmes. Est-ce que ce sera différent, cette année ? demande Matthieu.

       – Très différent.

       – Pourquoi ? Explique-nous.

       – Demain… Demain, ou lorsque nous serons en route, et que Judas sera parmi nous.

       – Oh oui ! Tu nous le révéleras et nous nous rendrons meilleurs… En attendant, pardonne-nous, Jésus, implore Jean.

       – C’est à juste titre que je vous ai surnommés “ les fils du tonnerre ”. Mais le tonnerre ne fait pas de mal. La foudre, elle, peut tuer. Néanmoins, le tonnerre annonce souvent la foudre. C’est ce qui arrive à l’homme qui n’extirpe pas de son âme tout désordre contre l’amour. Aujourd’hui, il demande à pouvoir punir. Demain, il punira sans demander. Après-demain, ce sera sans la moindre raison. Il est facile de descendre… C’est pourquoi je vous conseille de vous dépouiller de toute forme de dureté de cœur envers votre prochain. Imitez-moi, et vous serez sûrs de ne pas vous tromper. M’avez-vous jamais vu me venger de quelqu’un qui m’afflige ? (...)


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Maria Valtorta raconte comment elle reçoit ses dictées et ses visions du Seigneur

[...] Et maintenant je tâcherai de décrire les phases et les façons par lesquelles ma chère ‘Voix’ vient à moi et est écrite par moi.

Des fois, la nuit, dans mon demi-sommeil – je veille beaucoup plus que je ne dors parce que j’entends simultanément ce qui se passe dans ma chambre et dans la rue – j’entends la Voix me dire et me redire une phrase, comme si elle voulait m’inviter à m’asseoir et à écrire. Si j’ai assez de force physique, je m’assieds et, luttant contre la somnolence et les douleurs, je me mets à écrire. Alors, les autres phrases succèdent à la phrase ou aux quelques phrases initiales, tel un fil qui se dévide, et cesse la souffrance provoquée par le contraste entre l’âme qui se dresse à l’écoute et qui voudrait être servie par le corps, et le corps affaibli qui refuse de servir l’âme en sortant de son repos pour écrire.

D’autres fois, au contraire, la ‘Voix’ est si impérieuse – et avec le son, elle doit parfois me communiquer une force spéciale qui dure aussi longtemps que j’en ai besoin – que je dois m’asseoir aussitôt et écrire tout de suite ou, si c’est le jour, interrompre quoi que je fasse pour écrire.

Souvent, je sens l’approche du moment de la leçon, et donc l’approche du Maître, par une sorte de choc, de pénétration, d’infusion, je ne sais trop comment m’expliquer avec précision. Bref, c’est quel­que chose qui entre en moi et me donne une joie lumineuse. J’insiste sur le mot ‘lumineuse’ parce que c’est exactement comme si, d’un lieu ombragé, je passais dans la tiédeur et la joie du soleil.

Mais cela ne se passe pas toujours ainsi. Ces moments sont les plus hauts, aussi bien que ceux où aux paroles se joint la vision mentale de ce qu’il décrit (comme la fois où il me montra Marie dans sa gloire au Paradis). En général, c’est une proximité – je le sens très proche. Mais c’est toujours une proximité.

Ensuite, les leçons se déroulent comme suit.

Parfois, comme ce matin pour le passage que je joins sur un feuil­let détaché, rien ne justifie ni ne provoque une leçon donnée. Par exemple, ce matin j’étais à mille lieux de cette pensée. Je n’étais pas en train de prier; en fait, je m’adonnais à une occupation toute matérielle relative à mes besoins particuliers de malade. Cela pour vous dire à quel point j’étais loin de toute pensée mystique. La ‘Voix’ commença à parler sans tenir compte de quoi que ce soit. Puis, après m’avoir donné la première réplique, pour ainsi dire, elle attendit que j’eusse terminé mon occupation. Ensuite, elle me poussa à écrire et me fit comprendre que je devais prendre un demi-feuillet, qui serait largement suffisant. J’avais en main une feuille entière, mais il me la fit poser. Comme vous voyez, en effet, le demi-feuillet a suffi.

La première phrase qu’il dit pendant que je n’étais pas encore prête à écrire était: ‘L’obéissance a plus de valeur que la parole. L’obéissance fut la vertu du Verbe’. Lorsque je pus enfin écrire, Jésus dicta, sur ce thème initial, ses paroles telles que je les ai écrites sur le feuillet.

D’autres fois, par contre, il commence la leçon spontanément en me faisant ouvrir au hasard le livre qu’il veut et dans lequel il me présente aussitôt la phrase à partir de laquelle il développe ensuite la leçon plus ou moins longue. Il peut se servir de n’importe quel livre, même d’un journal, dont il tire un enseignement.

Et puis il y a les jours où il ne parle pas, et je suis alors si malheureuse qu’il me semble être un enfant qui n’a plus sa mère à ses côtés et la cherche partout et l’appelle. Moi aussi, je l’appelle et je l’invite en ouvrant la Bible au hasard. Certains jours, il se tait inexorablement et j’ai une grande envie de pleurer. D’autres jours, après m’a­voir laissée faire les cent pas sans m’écouter, il se rend et je ressens alors cette sensation que j’ai décrite au début, grâce à laquelle je me rends compte que la grâce vient.

Remarquez que, alors qu’avant je pouvais faire des méditations par moi-même – de bien pauvres méditations si je les compare à celles que je reçois maintenant – à présent je suis absolument incapable de les faire toute seule. J’ai beau me concentrer sur un point donné, je n’en tire rien et généralement le Maître ne m’explique jamais le point que je voudrais qu’iI m’explique à ce moment-là. Il explique ce qu’il veut et de la manière la plus éloignée de celle dont moi je l’aurais expliqué et dont on l’explique d’habitude.

Aussi, je ne peux plus m’intéresser à la lecture. Moi qui étais une lectrice acharnée, je laisse de côté les livres sans jamais les ouvrir. S’il m’arrive de les ouvrir, après quelques lignes je me lasse et je les referme. Et je ne m’en lasse pas à cause de la lecture, mais parce qu’ils sont une nourriture insipide ou dégoûtante.

Il en va de même des conversations usuelles. Elles sont une vraie fatigue pour moi. Je voudrais rester seule en silence, car les potins me dérangent beaucoup et me semblent plus fades que jamais. Je dois accomplir des prodiges de charité pour supporter mon prochain qui s’efforce de me tenir compagnie et qui, en restant là, m’interdit la compagnie qui m’est chère, la seule que je désire et que l’âme supporte: celle de Jésus ou de quelques personnes, comme vous, qui n’i­gnorent pas mon secret. [...]

Les Cahiers de 1943, 3 novembre