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6 septembre 2024 -
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L'évangile du jour
« Pouvez-vous faire jeûner les invités de la noce, pendant que l’Époux est avec eux ? » (Lc 5, 33-39)

En ce temps-là, les pharisiens et les scribes dirent à Jésus : « Les disciples de Jean le Baptiste jeûnent souvent et font des prières ; de même ceux des pharisiens. Au contraire, les tiens mangent et boivent ! » Jésus leur dit : « Pouvez-vous faire jeûner les invités de la noce, pendant que l’Époux est avec eux ? Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors, en ces jours-là, ils jeûneront. » Il leur dit aussi en parabole : « Personne ne déchire un morceau à un vêtement neuf pour le coudre sur un vieux vêtement. Autrement, on aura déchiré le neuf, et le morceau qui vient du neuf ne s’accordera pas avec le vieux. Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, le vin nouveau fera éclater les outres, il se répandra et les outres seront perdues. Mais on doit mettre le vin nouveau dans des outres neuves. Jamais celui qui a bu du vin vieux ne désire du nouveau. Car il dit : “C’est le vieux qui est bon.” » 


Logo Maria Valtorta
Dans les visions de Maria Valtorta
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Date
24 janvier 28
Lieu
Gerghesa
Livre
Tome 2 - ch 159.5
2ème année vie publique

       (…) Une autre question, Maître : pourquoi les disciples de Jean font-ils de grands jeûnes et pas les tiens ? Nous ne disons pas que tu ne dois pas manger. Même le prophète Daniel fut saint aux yeux de Dieu, tout en étant un grand de la cour de Babylone, or toi tu es plus grand que lui. Mais eux…

       – Bien souvent, ce qu’on n’obtient pas par le rigorisme, on l’obtient par la cordialité. Il y a des personnes qui ne viendraient jamais au Maître, c’est donc au Maître d’aller à eux. D’autres viendraient volontiers au Maître, mais ils ont honte de le faire au milieu de la foule. Vers eux aussi le Maître doit aller. Et puisqu’ils me disent : “ Sois mon hôte pour que je puisse te connaître ”, j’y vais, sans tenir compte du plaisir d’une table opulente, ni des conversations qui me sont tellement pénibles, mais encore et toujours de l’intérêt de Dieu. Voilà pour moi. Et puisque souvent au moins une des âmes que j’aborde de cette façon se convertit — or toute conversion est une fête nuptiale pour mon âme, une grande fête à laquelle prennent part tous les anges du Ciel et que bénit le Dieu éternel — mes disciples aussi, en tant qu’amis de Moi-l’Epoux, jubilent avec leur ami l’Epoux. Voudriez-vous voir vos amis dans la peine pendant que moi je jubile ? Pendant que je suis avec eux ? Mais un temps viendra où ils ne m’auront plus avec eux. Alors ils feront de grands jeûnes.

       A temps nouveaux, nouvelles méthodes. Jusqu’à hier, auprès de Jean-Baptiste, c’était la cendre de la Pénitence. Aujourd’hui, dans mon aujourd’hui, c’est la douce manne de la Rédemption, de la Miséricorde, de l’Amour. Les méthodes anciennes ne pourraient se greffer sur mon action, comme mes méthodes n’auraient pu être mises en œuvre alors, ne serait-ce qu’hier, puisque la Miséricorde n’était pas encore sur la terre. Maintenant, elle y est. Ce n’est plus le prophète, mais le Messie qui est sur la terre, lui à qui tout a été remis par Dieu. A chaque temps correspond ce qui lui est utile. Personne ne coud un morceau d’étoffe neuve sur un vieux vêtement, parce que autrement – et surtout au moment du lavage – l’étoffe neuve rétrécit et déchire l’ancienne étoffe, si bien que la déchirure s’élargit encore. De la même façon, personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres parce que autrement le vin fait éclater les outres incapables de supporter le bouillonnement du vin nouveau, si bien que celui-ci se répand hors des outres qu’il a crevées. Mais on met le vin vieux qui a déjà travaillé dans de vieilles outres, et le vin nouveau dans des outres neuves. Car une force doit être équilibrée par une autre qui doit lui être égale. Il en est ainsi maintenant. La force de la nouvelle doctrine impose des méthodes nouvelles pour sa diffusion. Et moi, qui sais, je les emploie.


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Iside Fioravanzi
Iside Fioravanzi, la mère de Maria Valtorta

[Maria Valtorta écrit : ]

Quant à moi, il me semble me voir, debout dans ma longue robe de chambre, en pleurs, dressée sur le lit matrimonial pour demander grâce. Maman, qui venait d’outrager ce saint homme par les accusations les plus fausses, en venait à le menacer de séparation conjugale. Mon père, excédé, disait : “Mais si cela continue je vais me tirer un coup de pistolet, je ne résiste plus !”

Puis elle s’en allait dans la maison, tandis que je restais dans les bras de papa qui pleurait et me disait : “Oh ! Maria ! Maman ne m’aime plus. Elle ne nous aime plus...”

J’ai beaucoup pardonné, beaucoup, oui beaucoup à celle qui m’a transpercé la poitrine. Mais j’ai pardonné pour ma souffrance provoquée par pure méchanceté. Mais pour les larmes de papa... non, je ne pardonne pas. Je mentirais si je disais que je peux pardonner à celle qui provoqua ces larmes.

Je pardonne pour mes cauchemars d’enfant... Quelles frayeurs n’ai-je pas éprouvées, lorsque je craignais que papa ne se suicide ! Lorsqu’il tardait à rentrer pour quelque raison à la maison, j’imaginais aussitôt qu’il s’était tué...

C’est alors que mon cœur commença à flancher...

Je lui pardonne pour mes fêtes gâchées, après avoir fait tout mon devoir d’écolière pendant six jours, goûtant d’avance la joie dominicale.

Je lui pardonne pour la destruction de mes espérances, de mes illusions, si dures à mourir.

Je lui pardonne d’avoir tué dès mon enfance la sérénité, de m’avoir fait perdre le sourire. Je lui pardonne d’avoir rempli de pleurs, de découragement, de pessimisme ma journée, dès les premières heures du jour. Je pardonne beaucoup. Je pardonne tout : tout le mal qui m’a été procuré par injustice, ainsi que tout le bien qui m’a été arraché par égoïsme. Mais je ne pardonne pas pour ces larmes.

Je ne pardonne pas pour les larmes de papa. Elles me reviennent comme la plus précieuse des reliques paternelles et restent enfermées dans mon cœur, qui resta froissé par ces larmes, comme des gouttes de plomb brûlant, qui m’ont blessée dès mon enfance, mais ces blessures ne m’appartiennent pas au point de pouvoir les pardonner. Et même, depuis l’endroit où elles sont enfermées, depuis la cicatrice que leur chute a provoquée en moi, ces larmes crient, hurlent en un sanglot, en un cri d’amour, en un cri qui est prière : “Rappelle-toi et sois juste”.

Je me souviens et j’agis avec justice.

J’ai continué d’aimer ma mère parce que j’avais le cœur de mon père... Si j’avais eu un autre cœur, je ne sais pas si j’aurais pu l’aimer, après avoir vu la façon dont elle a tourmenté cet homme. J’ai continué à l’aimer par une tendance naturelle donc, et par devoir... Oh ! Quelle triste chose que d’aimer par devoir ! Mais mon père, ce cher papa, je l’ai aimé d’amour pour moi et pour elle, et d’un tel amour... Vous allez voir comment nous nous sommes aimés jusqu’au bout...

J’ébauche seulement quelques points à ce propos, car cette évocation est trop douloureuse pour moi. Je ressens – puisque j’ai le sentiment que nos morts restent en contact avec nous, tournent autour de nous, veillent sur nous –, je sens encore les bras de papa autour de mon corps secoué par les sanglots, pendant que sa voix me déclare : “Oh ! Maria ! Maman ne nous aime plus !...”

C’est là une lame qui me remue le cœur...

Autobiographie, deuxième partie : la souffrance de Papa