En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Amen, amen, je vous le dis : vous allez pleurer et vous lamenter, tandis que le monde se réjouira ; vous serez dans la peine, mais votre peine se changera en joie.
La femme qui enfante est dans la peine parce que son heure est arrivée. Mais, quand l’enfant est né, elle ne se souvient plus de sa souffrance, tout heureuse qu’un être humain soit venu au monde.
Vous aussi, maintenant, vous êtes dans la peine, mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l’enlèvera.
En ce jour-là, vous ne me poserez plus de questions. »
(…) Vous murmurez entre vous et dans votre cœur. Ecoutez une parabole, la dernière de votre Maître.
Quand une femme a conçu et arrive à l’heure de l’enfantement, elle est dans une grande affliction, car elle souffre et gémit. Mais une fois que son bébé est né et qu’elle le serre sur son cœur, toute peine cesse, et sa douleur se change en joie parce qu’un homme est venu au monde.
Vous de même, vous pleurerez et le monde se gaussera de vous. Mais ensuite votre tristesse se changera en joie, une joie que le monde ne connaîtra jamais. Vous êtes maintenant dans la tristesse, mais quand vous me reverrez, votre cœur se réjouira et personne ne pourra vous ravir votre joie. Elle sera si grande qu’elle estompera tout besoin de demander, que ce soit pour l’esprit, pour le cœur ou pour la chair. Vous vous repaîtrez seulement de ma vue, oubliant toute autre chose. (…)
Jésus dit :
« J’ai dit : “(En celui qui m’accueille), je suis source d’eau vive jaillissant en vie éternelle.”
Qu’il s’agisse d’un homme ou d’une nation, bienheureux ceux qui m’accueillent et qui ont en eux les prodiges de l’eau de vie éternelle. Mais ils sont actuellement trop rares, les hommes qui m’accueillent, et les nations encore plus. Les fruits de ce rejet du Christ, ou même simplement de la négligence à son égard, sont bien visibles. On en voit tout l’aspect tragique, on en goûte la saveur empoisonnée qui vous mènent au désespoir, à la mort, après vous avoir fait vous agiter sous l’effet d’une peur du lendemain qui vous affole. Or vous avez raison de vous affoler.
Si vous voyiez l’entière vérité de l’avenir qui approche, aucun d’entre vous – à moins d’être soutenu par Satan – n’y résisterait. Je dis bien : Satan, car vous ne pensez pas à trouver un soutien dans le Christ. Au contraire, plus vous avez besoin d’un soutien plein de pitié, d’une lumière dans les ténèbres, d’une parole qui vous console et vous guide, plus vous les regardez d’un œil hostile, en accusant Dieu et en lui adressant toute la rancœur que vous devriez avoir à l’égard de ce qui est la cause de tant de maux: Satan et vos passions mauvaises. [...]
Du ciel, moi qui suis la Tête du Corps mystique composé de tous les chrétiens, je répands mes eaux vitales et, par mon Église, je les déverse sur le monde. Je les déverserais, du moins. Mais le monde érige des remblais et des digues pour me l’interdire. Le monde pousse ses digues contre l’Eglise pour la submerger, pour l’ensevelir, et moi avec elle. C’est une guerre sans paix. C’est la vraie guerre, celle dont proviennent toutes les guerres de l’humanité entière de l’ère chrétienne : celle contre le Christ.
Sachez-le bien, il n’est pas nécessaire de faire de grandes persécutions ou de grands schismes pour combattre le Christ. Il y a bien des luttes contre le Christ, ne serait-ce que la petite lutte individuelle et intime menée par chacun d’entre vous contre ma Loi. Ou encore ces attaques voilées, subtiles, menées par le gouvernement d’un pays contre la voix de la Rome catholique, contre la parole émise en mon nom par la bouche de mon Vicaire, qui rappelle les hommes – et surtout leurs chefs – à la loi de l’honnêteté, du devoir et de l’amour. Ce sont des guérillas. Vous êtes aujourd’hui tellement familiarisés avec cette terminologie guerrière que vous me comprenez si je les désigne ainsi. Ce sont des guérillas. C’est là qu’ensuite les véritables assauts, les grandes avancées, les manœuvres imposantes et les massacres cruels prennent leur origine.
Satan est le capitaine de cette armée, qui a commencé à Jérusalem, au sein du sanhédrin, dans la caste des pharisiens, des scribes et des sadducéens et qui a trouvé son porte-drapeau en Judas. Elle est devenue toujours plus nombreuse au cours des siècles des persécutions antichrétiennes, elle s’est chargée de toujours plus de nouveaux éléments, comme une avalanche, par les schismes, les doctrines démagogiques, les partis politiques, les nouvelles formes de gouvernement. [...]
L’eau qui purifie est celle qui jaillit de mon cœur ouvert par amour pour l’humanité. Elle apporte l’essence de cet amour divin au contact duquel toute impureté disparaît comme à travers un filtre béni.
Votre humanité filtrée à travers la mienne ! Peut-il être un plus grand poème d’amour que celui-là : un Dieu qui se fait homme pour sauver l’humanité entière ? [...]
Ne descendez pas dans la pourriture. Essayez de vous relever de votre bassesse. Remontez vers la source de Dieu. Mêlez-vous à elle. Faites en sorte que, au fur et à mesure que vous vous avancez toujours plus près de moi, elle vous submerge, elle s’impose à vous, elle anéantisse votre pauvre moi sous son grand pouvoir de rédemption, et qu’elle vous rende saints, bienheureux, heureux. Et cela également en cette vie, mes enfants, où il y a déjà tant de malheurs qu’il n’est pas nécessaire, pour pleurer, que vous y ajoutiez celui d’être opposé au Christ, provoquant ainsi bien des désastres personnels et collectifs.
Ecoutez la Voix qui vous appelle. Ecoutez la voix de celui qui vous aime. Personne, non, personne d’autre ne vous aime comme votre Dieu et personne ne vous dit des paroles plus vraies que les miennes. Ouvrez-vous pour les recevoir. Ouvrez-vous à la grâce. Elle vient vous guérir de vos maux, elle vient essuyer vos larmes. Elle vient… et elle attend sur le seuil que vous lui disiez : “Entre !” pour se précipiter en vous, accompagnée de toutes ses grâces de paix, de tranquillité, de santé, de vie éternelle infinie, puisque c’est en elle que se résument toutes les joies. »
Les Cahiers de 1944, 6 février