En ce temps-là, Jésus ressuscité se manifesta aux onze Apôtres et leur dit : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création.
Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné.
Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils expulseront les démons ; ils parleront en langues nouvelles ;
ils prendront des serpents dans leurs mains et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien. »
Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu.
Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient.
(...) Jésus est parmi eux. Je n’ai pas vu quand ni d’où il est apparu. On dirait que c’est du côté du mont qui est inaccessible. Il resplendit d’amour dans la grande lumière de midi et il déclare :
« Celui qui demeure en moi ne subira aucun méfait de la part du Malin. En vérité, je vous dis que ceux qui seront unis à moi pour servir le Très-Haut, dont le désir est le salut de tous les hommes, pourront chasser les démons, rendre inoffensifs reptiles et venins, passer au milieu des fauves et des flammes sans subir de dommage, tant que Dieu voudra qu’ils restent sur la terre pour le servir. (...)
Voici vingt siècles que l’homme a tout ce qui lui est nécessaire pour posséder le Royaume éternel et parvenir à la fin pour laquelle il a été créé, de sorte qu’il n’y aura pas de seconde rédemption de la part de l’homme-Dieu. L’homme qui perd la grâce par faiblesse a le moyen de la réacquérir et de se racheter. De même qu’il chute tout seul, il peut se racheter tout seul en se servant des dons perpétuels institués par le Christ pour tous les hommes qui veulent y puiser.
Ce n’est pas non plus par une seconde évangélisation que viendra le Verbe du Père. Il ne viendra pas personnellement. Pourtant, il évangélisera. Il suscitera de nouveaux évangélisateurs qui évangéliseront en son nom. Ils le feront sous une forme nouvelle, appropriée à l’époque, une forme nouvelle qui ne changera pas la substance de l'Évangile éternel ni de la grande Révélation, mais lui donnera plus d’amplitude, la complètera, la rendra compréhensible et acceptable même à ceux qui, à cause de leur athéisme ou de leur incrédulité sur les quatre fins de l’homme et sur bien d’autres vérités révélées, allèguent “qu’ils ne peuvent pas croire des choses qu’ils ne comprennent pas, ni aimer des êtres dont on connaît trop peu de choses, surtout si ce peu provoque crainte et découragement au lieu d’attirer et d’encourager”.
En vérité, ces nouveaux évangélisateurs existent déjà, même si le monde en partie les ignore et en partie les combat. Mais ils deviendront toujours plus nombreux et quand la terreur saisira les sots qui aujourd’hui se gaussent des nouveaux évangélisateurs, le monde, après les avoir ignorés, raillés ou combattus, se tournera vers eux pour qu’ils leur servent de force, d’espérance et de lumière dans les ténèbres, dans l’horreur, dans la tempête de la persécution des antéchrists. Car s’il est vrai que les faux prophètes au service de l’Antéchrist seront de plus en plus nombreux avant la fin des temps, il est tout aussi vrai que le Christ Seigneur leur opposera ses serviteurs en toujours plus grand nombre, en suscitant de nouveaux apôtres là où l’on croit le moins.
Par pitié pour ces pauvres hommes emportés par la tourmente de sang, de feu, de persécution, de mort, l’infinie Miséricorde fera resplendir sur cette mer de sang et d’horreur l’Etoile pure du matin, Marie, qui sera l’annonciatrice de la dernière venue du Christ. Il s’ensuit que les nouveaux évangélisateurs enseigneront l’Évangile de Marie, en vérité trop laissée dans l’ombre par les évangélistes, les apôtres et tous les disciples, alors qu’une connaissance plus vaste d’elle aurait servi d’enseignement à bien des gens, évitant ainsi de nombreuses chutes. Elle est en effet corédemptrice et joue le rôle de maître: un maître de vie pur, fidèle, prudent, compatissant et pieux, chez elle comme parmi les hommes de son temps. Elle n’a cessé d’enseigner au cours des siècles et elle est digne d’être d’autant mieux connue que le
monde s’enfonce dans la boue et les ténèbres, afin d’être plus imitée pour ramener le monde vers ce qui en est dégagé.
Les temps qui viennent seront des temps de guerre, pas seulement matériellement, mais surtout entre le matérialisme et l’esprit. L’Antéchrist cherchera à attirer les êtres rationnels vers le bourbier d’une vie bestiale. Le Christ cherchera à empêcher ce reniement, non seulement de la religion mais même de la raison, en ouvrant des horizons nouveaux et des voies éclairées par des lumières spirituelles, et en suscitant, chez ceux qui ne le repoussent pas ouvertement, un puissant réveil de la vie spirituelle, avec l’aide de ces nouveaux évangélisateurs non seulement du Christ mais aussi de la Mère de Dieu. Ils porteront l’étendard de Marie. Ils conduiront à Marie. Et Marie, qui fut déjà une fois cause et source – indirecte mais néanmoins puissante – de la rédemption de l’homme, le sera de nouveau. Elle est en effet l’Adversaire sainte de l’Adversaire perfide, et son talon est destiné à écraser le dragon infernal pour toujours, de même que la Sagesse, qui a établi son siège en elle, est destinée à vaincre les hérésies qui corrompent les âmes et les intelligences.
Les Cahiers de 1945 à 1950, septembre / novembre 1950
N.B. :
Les cahiers n° 121 et 122 comportent des commentaires de certains passages de l’Apocalypse et ferment la longue série des cahiers autographes de Maria Valtorta. À la différence des cahiers précédents, les dates de rédaction ne sont indiquées que de façon sommaire (septembre à novembre 1950) sur le frontispice des deux cahiers.
En outre, le texte n’est pas introduit par l’habituel "Jésus dit″. L’Auteur ne se nomme pas et ne parle pas à la première personne comme dans les "dictées″. Il reste un commentateur.
On a longtemps cru qu’il s’agissait de l’Esprit Saint qui dicte, à la même époque, les Leçons sur l'épître de saint Paul aux romains mais Marie-Juliette Quignon fait remarquer que l’auteur parle de "nous" pour désigner le genre humain. Adam et Ève sont ses ancêtres. Il parle des trois Personnes de la Trinité à la 3ème personne.
Il est donc probable que l’auteur de ces commentaires n’est autre que Maria Valtorta elle-même, arrivée à une telle union avec Dieu qu’on a pu prendre ses commentaires inspirés comme dictés par l’Esprit Saint, tant le niveau spirituel en est étonnant.