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FR-Evangile-Illuste-2015-02-12v1
8 février 2024 -
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L'évangile du jour
« Les petits chiens mangent bien les miettes des petits enfants ! » (Mc 7, 24-30)

En ce temps-là, Jésus partit et se rendit dans le territoire de Tyr. Il était entré dans une maison, et il ne voulait pas qu’on le sache, mais il ne put rester inaperçu : une femme entendit aussitôt parler de lui ; elle avait une petite fille possédée par un esprit impur ; elle vint se jeter à ses pieds. Cette femme était païenne, syro-phénicienne de naissance, et elle lui demandait d’expulser le démon hors de sa fille. Il lui disait : « Laisse d’abord les enfants se rassasier, car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » Mais elle lui répliqua : « Seigneur, les petits chiens, sous la table, mangent bien les miettes des petits enfants ! » Alors il lui dit : « À cause de cette parole, va : le démon est sorti de ta fille. » Elle rentra à la maison, et elle trouva l’enfant étendue sur le lit : le démon était sorti d’elle.


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Dans les visions de Maria Valtorta
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Date
12 janvier 29
Lieu
Biram et Aczib
Livre
Tome 5 - ch 3ème année vie publique
331.4

      (...) Mais voilà que survient une femme qui n’est pas de la maison, une pauvre femme en larmes, honteuse… Elle marche toute courbée, presque en rampant et, arrivée près du groupe au milieu duquel se trouve Jésus, elle se met à crier :

       « Aie pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma petite fille est toute tourmentée par le démon qui lui fait commettre des choses honteuses. Aie pitié parce que je souffre beaucoup et que je suis méprisée par tous à cause de cela. Comme si ma fille était responsable de ce qu’elle fait… Aie pitié, Seigneur, toi qui peux tout. Elève ta voix et ta main, et ordonne à l’esprit impur de sortir de Palma. Je n’ai que cette enfant et je suis veuve… Oh ! Ne t’en va pas ! Pitié !… »

       En effet, Jésus, qui a fini de bénir chaque membre de la famille et qui a réprimandé les adultes d’avoir parlé de sa venue – et eux s’en excusent en disant : “ Nous n’avons pas parlé, Seigneur, tu peux en être sûr ! ” – s’éloigne. Il fait preuve d’une dureté inexplicable envers la pauvre femme qui se traîne sur les genoux, les bras tendus en une supplication fébrile, en disant :

       « C’est moi, moi qui t’ai vu hier passer le torrent, et j’ai entendu qu’on t’appelait “ Maître ”. Je vous ai suivis parmi les buissons et j’ai entendu vos conversations. J’ai compris qui tu es… Et ce matin, je suis venue alors qu’il faisait encore nuit, pour rester ici sur le seuil comme un petit chien jusqu’au moment où Sarah s’est levée et m’a fait entrer. Oh ! Seigneur, pitié ! Pitié pour une mère et une fillette ! »

       Mais Jésus marche rapidement, sourd à tout appel. Les habitants de la maison disent à la femme :

       « Résigne-toi ! Il ne veut pas t’écouter. Il l’a dit : c’est pour les fils d’Israël qu’il est venu… »

       Mais elle se lève, à la fois désespérée et pleine de foi, et elle répond :

       « Non. Je vais tellement le prier qu’il m’écoutera. »

       Et elle se met à suivre le Maître sans cesser de crier ses supplications qui attirent sur le seuil des maisons du village tous ceux qui sont éveillés et qui, comme ceux de la maison de Jonas, se mettent à la suivre pour voir comment tout cela va se terminer.

       Pendant ce temps, les apôtres, étonnés, se regardent les uns les autres et murmurent :

       « Pourquoi agit-il ainsi ? Il ne l’a jamais fait ! »

       Jean dit :

       « A Alexandroscène, il a pourtant guéri ces deux malheureux.

       – C’étaient cependant des prosélytes, répond Jude.

       – Et celle qu’il va guérir maintenant ?

       – Elle est prosélyte, elle aussi, dit le berger Hanne.

       – Ah ! Mais que de fois il a guéri même des païens ! Et la petite Romaine, alors ? » dit André d’un ton désolé.

       Il ne sait pas rester paisible devant la dureté de Jésus envers la femme cananéenne.

       « Je vais vous dire ce qu’il y a » s’exclame Jacques, fils de Zébédée. « C’est que le Maître est indigné. Sa patience est à bout devant tant d’assauts de la méchanceté humaine. Ne voyez-vous pas comme il est changé ? Il a raison ! Désormais, il ne va se donner qu’à ceux qu’il connaît. Et il fait bien !

       – Oui. Mais en attendant, cette femme nous poursuit de ses cris, avec une foule de gens à sa suite. S’il veut passer inaperçu, il a trouvé moyen d’attirer l’attention même des arbres, bougonne Matthieu.

       – Allons lui dire de la renvoyer… Regardez le beau cortège qui nous suit ! Si nous arrivons ainsi sur la route consulaire, nous allons être frais ! Et elle, s’il ne la chasse pas, elle ne va pas nous lâcher… » dit Jude, fâché, qui, de plus, se retourne et intime à la femme :

       « Tais-toi et va-t’en ! »

       Jacques, fils d’Alphée, solidaire de son frère, en fait autant. Mais, sans se laisser impressionner par ces menaces et ces injonctions, la femme supplie de plus belle.

       « Allons le dire au Maître, pour qu’il la chasse lui-même, puisqu’il ne veut pas l’exaucer. Cela ne peut pas durer ainsi !  dit Matthieu, alors qu’André murmure :

       – La pauvre ! »

       Et Jean ne cesse de répéter :

       « Moi, je ne comprends pas… Je ne comprends pas… »

       Jean est bouleversé de la façon d’agir de Jésus. Mais à présent, en accélérant leur marche, ils ont rejoint le Maître qui marche rapidement comme si on le poursuivait.

       « Maître ! Renvoie donc cette femme ! C’est un scandale ! Elle crie derrière nous ! Elle nous fait remarquer par tout le monde ! La route se remplit de toujours plus de gens… et beaucoup la suivent. Dis-lui de partir.

       – Dites-le-lui vous-mêmes. Moi, je lui ai déjà répondu.

       – Elle ne nous écoute pas. Allons ! Dis-le-lui, toi. Et avec sévérité. »

       Jésus s’arrête et se retourne. La femme prend cela pour un signe de grâce, elle hâte le pas et hausse le ton déjà aigu de sa voix ; son visage pâlit car son espoir grandit.

       « Tais-toi, femme, et retourne chez toi ! Je l’ai déjà dit: “ C’est pour les brebis d’Israël que je suis venu. ” Pour guérir les malades et rechercher celles qui sont perdues. Toi, tu n’es pas d’Israël. »

       Mais la femme est déjà à ses pieds et les baise en l’adorant et serrant ses chevilles, comme si elle était une naufragée qui a trouvé un rocher où se réfugier. Elle gémit :

       « Seigneur, viens à mon secours ! Tu le peux, Seigneur. Commande au démon, toi qui es saint… Seigneur, Seigneur, tu es le Maître de tout, de la grâce comme du monde. Tout t’est soumis, Seigneur. Je le sais. Je le crois. Prends donc ce qui est en ton pouvoir et sers-t’en pour ma fille.

       – Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants de la maison et de le jeter aux chiens de la rue.

       – Moi, je crois en toi. En croyant, de chien de la rue je suis devenue chien de la maison. Je te l’ai dit : je suis venue avant l’aube me coucher sur le seuil de la maison où tu étais, et si tu étais sorti de ce côté là, tu aurais buté contre moi. Mais tu es sorti de l’autre côté et tu ne m’as pas vue. Tu n’as pas vu ce pauvre chien tourmenté, affamé de ta grâce, qui attendait pour entrer en rampant là où tu étais, pour te baiser ainsi les pieds, en te demandant de ne pas le chasser…

       – Il n’est pas bien de jeter le pain des enfants aux chiens, répète Jésus.

       – Pourtant, les chiens entrent dans la pièce où le maître prend son repas avec ses enfants, et ils mangent ce qui tombe de la table, ou les restes que leur donnent les gens de maison, ce qui ne sert plus. Je ne te demande pas de me traiter comme une fille et de me faire asseoir à ta table. Mais donne-moi, au moins, les miettes… »

       Jésus sourit. Oh ! Comme son visage se transfigure dans ce sourire de joie… ! Les gens, les apôtres, la femme, le regardent avec admiration… sentant que quelque chose va arriver.

       Et Jésus dit :

       « Femme ! Ta foi est grande. Et par elle, tu consoles mon âme. Va donc, et qu’il te soit fait comme tu le désires. Dès ce moment, le démon est sorti de ta petite. Va en paix. Et comme, de chien perdu, tu as su vouloir être chien domestique, sache à l’avenir être fille, assise à la table du Père. Adieu.

       – Oh ! Seigneur ! Seigneur ! Seigneur !… Je voudrais courir pour voir ma Palma chérie… Je voudrais rester avec toi, te suivre ! Tu es béni ! Tu es saint !

       – Va, va, femme. Va en paix. »

       Jésus reprend alors sa route tandis que la Cananéenne, plus leste qu’une enfant, rebrousse chemin en courant, suivie de la foule curieuse de voir le miracle…

       « Mais pourquoi, Maître, l’as-tu tant fait te prier pour ensuite l’écouter ? demande Jacques, fils de Zébédée.

       – A cause de toi et de vous tous. Cela n’est pas une défaite, Jacques. Ici, je n’ai pas été chassé, ridiculisé, maudit… Que cela relève votre esprit abattu. J’ai déjà eu aujourd’hui ma nourriture très douce. Et j’en bénis Dieu. (...)


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NVUNITE Image Jour 7
Condamnation de l'adultère

Jésus dit :

[...] “Tu pourras t’étonner que je te parle à ce sujet, toi qui es célibataire. Mais tu n’es que mon porte-parole et tu dois donc te plier à transmettre n’importe quoi. Ce que je vais te dire maintenant servira aux autres. Ça servira à corriger plusieurs erreurs de plus en plus enracinées dans le monde.

Le monde se divise en deux catégories. La première, qui est très vaste, est celle des gens sans scrupules d’aucune sorte, ni humains, ni spirituels. La seconde est celle des timorés, laquelle se subdivise cependant en deux classes : ceux qui sont timorés avec raison et ceux qui le sont par petitesse d’esprit. Je parle ici à la première catégorie et à la deuxième classe de la seconde catégorie.

Le mariage n’est pas réprouvé de Dieu, si bien que j’en ai fait un sacrement. Et ici je ne parle même pas du mariage comme sacrement, mais du mariage comme union, telle que Dieu l’a faite en créant le mâle et la femelle pour qu’ils s’unissent, formant une seule chair, dont aucune force humaine ne peut, ni ne doit diviser l’union.

Voyant votre dureté de cœur, toujours plus grande, j’ai changé le précepte de Moïse, lui substituant le sacrement. Le but de cet acte était d’apporter une aide à votre âme d’époux contre votre sensualité animale et de freiner la facilité illicite avec laquelle vous répudiez ceux que vous avez d’abord choisis pour passer à de nouvelles unions illicites, au détriment de vos âmes et des âmes de vos enfants.

Ceux qui se scandalisent d’une loi créée par Dieu pour perpétuer le miracle de la création se trompent sérieusement – et généralement ce ne sont pas les plus chastes, mais les plus hypocrites, parce que les chastes ne voient dans l’union conjugale que la sainteté de son but, tandis que les autres ne pensent qu’à la matérialité de l’acte – tout comme ceux qui, avec une coupable légèreté, croient pouvoir outrepasser impunément mon interdiction de passer à de nouvelles amours, à moins que le premier lien ne soit dénoué par la mort.

Adultère et maudit est celui qui brise une union, d’abord souhaitée, par un caprice de la chair ou intolérance morale. Si elle ou lui disent que leur union est désormais pour eux un poids ou une source de répugnance, je leur dis que Dieu a donné aux êtres humains l’intelligence et la faculté de réfléchir pour qu’ils s’en servent, et surtout dans des situations d’une aussi grave importance que la formation d’une nouvelle famille ; je dis encore que si, dans un premier temps, on a pu commettre une erreur par légèreté ou calcul, il faut ensuite supporter les conséquences, afin de ne pas provoquer des malheurs plus grands qui retombent surtout sur le meilleur des deux époux et sur les enfants innocents, lesquels seront amenés à des souffrances plus grandes que la vie ne comporte et à juger ceux que j’ai placés au-dessus du jugement par précepte : le père et la mère. Je dis enfin que la vertu du sacrement, si vous étiez de vrais chrétiens et non ces bâtards que vous êtes, devrait agir en vous, les époux, pour faire de vous une seule âme qui aime en une seule chair, et non deux bêtes féroces qui se haïssent attachées à une seule chaîne.

Adultère et maudit est celui qui, dans une comédie obscène, vit deux ou plusieurs vies conjugales, et rentre auprès de son époux et de ses enfants innocents, la fièvre du péché dans le sang et l’odeur du vice sur ses lèvres mensongères.

Rien ne rend licite l’adultère. Rien. Ni l’abandon, ni la maladie du conjoint, et encore moins son caractère plus ou moins odieux. La plupart du temps, c’est votre être luxurieux qui vous fait voir votre compagnon ou votre compagne comme étant odieux. Vous voulez les voir comme tels pour justifier à vous-mêmes votre comportement honteux que vous reproche votre conscience.

J’ai dit, et je ne change pas mes paroles, qu’est adultère non seulement celui ou celle qui consomme son adultère, mais aussi celui ou celle qui, dans son cœur, désire le consommer et regarde avec l’appétit des sens la femme ou l’homme qui n’est pas son conjoint.

J’ai dit, et je ne change pas mes paroles, qu’est adultère celui qui, par sa façon d’agir, met son conjoint dans les conditions d’être adultère à son tour. Deux fois adultère, il répondra de son âme perdue et de celle qu’il aura menée à sa perte par son indifférence, sa négligence, sa grossièreté et son infidélité.

La malédiction de Dieu plane sur tous ces adultères, et ne pensez pas que ce ne soit qu’une façon de parler.

Le monde tombe en ruines, car les premières à être détruites furent les familles. Les levées du fleuve de sang qui vous submerge ont été effritées par vos vices particuliers, lesquels ont poussé les gouvernants à tous les niveaux – des chefs d’état aux chefs de village – à devenir des voleurs et des tyrans pour obtenir l’argent et les honneurs à leurs convoitises.

Regardez l’histoire du monde : elle est pleine d’exemples. La luxure fait partie de la triple combinaison qui provoque votre ruine. Des Etats entiers ont été détruits, des nations arrachées au sein de l’Eglise, des scissions séculaires créées au scandale et pour le tourment des races à cause de l’appétit charnel des gouvernants.

Et il est logique qu’il en soit ainsi. La luxure éteint la Lumière de l’esprit et tue la Grâce. Sans la Grâce et la Lumière, vous n’êtes pas différents des brutes et vous agissez donc comme des brutes.

Faites, si c’est ça qui vous plaît. Mais souvenez-vous, êtres vicieux qui profanez les maisons et les cœurs des enfants par votre péché, que je vois et je me souviens, et que je vous attends. Dans le regard de votre Dieu qui aimait les tout-petits et qui a créé la famille pour eux, vous verrez une lumière que vous ne voudriez pas voir et qui vous foudroiera."

Les Cahiers de 1943, 25 septembre