Commencement de l’Évangile de Jésus, Christ, Fils de Dieu. Il est écrit dans Isaïe, le prophète
: Voici que j’envoie mon messager en avant de toi, pour ouvrir ton chemin. Voix
de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez
droits ses sentiers. Alors Jean, celui qui baptisait, parut dans le désert. Il
proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés. Toute la Judée,
tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui, et ils étaient
baptisés par lui dans le Jourdain, en reconnaissant publiquement leurs péchés.
Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins
; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Il proclamait : « Voici
venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de
m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés
avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »
(...) je vois la scène envahie de gens le long de la rive droite du Jourdain – par rapport à moi. Il y a beaucoup d’hommes habillés de façon très variée. Certains me paraissent être des gens du peuple, d’autres des riches, sans oublier certains que je crois être des pharisiens au vu de leur vêtement orné de franges et de galons.
Au milieu d’eux, debout sur un rocher, se tient un homme en qui je reconnais aussitôt Jean-Baptiste – c’est pourtant la première fois que je le vois. Il s’adresse à la foule, et je peux vous assurer que sa prédication manque plutôt de douceur ! Jésus a appelé Jacques et Jean “ les fils du tonnerre ”. Mais alors, comment appeler cet orateur passionné ? Jean-Baptiste mérite le nom de foudre, d’avalanche, de tremblement de terre, tant ses paroles et ses gestes sont véhéments et sévères.
Il annonce le Messie et exhorte à préparer les cœurs à sa venue en se débarrassant de ce qui les encombre et en redressant les pensées. Mais c’est un langage frénétique et rude. Le Précurseur n’a pas la main légère de Jésus sur les plaies des cœurs. C’est un chirurgien qui les met à nu, fouille et taille sans pitié.
[Selon la tradition, la maison de la Vierge Marie a été transportée miraculeusement par les anges de Nazareth à Lorette. Jésus confirme l'authenticité de cette relique (et du Saint Suaire) dans une dictée à Maria Valtorta]
Jésus dit :
« Continuons dans le rapport entre le passé et le présent qui, dans l’être éternel de Dieu, est un continuel ‘présent’. Aujourd’hui, je vais te faire réfléchir à ce qui est le plus près de ton cœur.
Je ne nie pas l’amour de la patrie.
Moi, l’éternel Fils de Dieu, lorsque je suis devenu homme, j’ai eu une patrie et je l’ai aimée d’un amour parfait. Cette patrie terrestre, je l’ai aimée et j’aurais voulu la savoir digne de la protection de Dieu, mais au contraire, la sachant indigne, j’ai pleuré sur elle. Je comprends donc la douleur d’un cœur loyal qui voit sa patrie, non seulement en danger, mais condamnée à des jours de souffrance en comparaison desquels la mort est un don.
Mais dis-moi, Maria.
Pouvez-vous dire que je n’ai pas aimé cette terre, qui est votre patrie, où j’ai envoyé mon Pierre pour y ériger la Pierre qui ne s’écroulera pas au souffle des vents ; cette terre où, en un moment de prudence humaine, je suis venu pour confirmer Pierre dans son martyre, car il fallait de ce sang à Rome pour en faire le centre du Catholicisme ?
Pouvez-vous dire que je n’ai pas aimé cette terre où mes confesseurs sont tombés en javelles comme les épis d’un blé éternel, fauchés par l’Éternel moissonneur pour en faire de la nourriture pour votre esprit ?
Pouvez-vous dire que je n’ai pas aimé cette terre où j’ai apporté les reliques de ma vie et de ma mort: la maison de Nazareth [à Lorette] où je fus conçu dans une étreinte de lumineuse ardeur entre le divin Esprit et la Vierge, et le Suaire [à Turin] sur lequel la sueur de ma mort a imprimé la marque de ma douleur, subie pour l’humanité ?
Pouvez-vous dire que je n’ai pas aimé cette terre où les plus grands saints ont fleuri, ceux qui sont semblables à moi par le don des blessures, ceux qui ont pu voir Notre Essence sans voiles, qui, avec mon aide, ont créé des œuvres qui répètent dans les siècles le miracle du pain et du poisson multipliés pour satisfaire les besoins des humains ?
Pouvez-vous dire que je n’ai pas aimé cette terre à laquelle j’ai donné tant de génies, tant de victoires, tant de gloire, tant de beauté dans son ciel, sa mer, ses fleurs, ses monts, ses forêts ? »
Les Cahiers de 1943, 22 juillet