Partager sur
FR-Evangile-Illustre-2015-08-19-2019-08-21.jpg
24 septembre 2023 -
Logo Évangile
L'évangile du jour
« Les derniers seront premiers » (Mt 20, 1-16)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « Le royaume des Cieux est comparable au maître d’un domaine qui sortit dès le matin afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne. Il se mit d’accord avec eux sur le salaire de la journée : un denier, c’est-à-dire une pièce d’argent, et il les envoya à sa vigne. Sorti vers neuf heures, il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire. Et à ceux-là, il dit : “Allez à ma vigne, vous aussi, et je vous donnerai ce qui est juste.” Ils y allèrent. Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même. Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d’autres qui étaient là et leur dit : “Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?” Ils lui répondirent : “Parce que personne ne nous a embauchés.” Il leur dit : “Allez à ma vigne, vous aussi.” Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : “Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers.” Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent et reçurent chacun une pièce d’un denier. Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier. En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine : “Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous, qui avons enduré le poids du jour et de la chaleur !” Mais le maître répondit à l’un d’entre eux : “Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ? Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi : n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?” C’est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. » 


Logo Maria Valtorta
Dans les visions de Maria Valtorta
la-parabole-des-ouvriers-de-la-vigne.jpg
Date
9 janvier 29
Lieu
Alexandroscène
Livre
Tome 5 - ch 329.11
3ème année vie publique

       (…) Ecoutez une parabole.

       Un maître sortit au point du jour pour engager des travailleurs pour sa vigne et il convint avec eux d’un denier pour la journée.

       Il sortit de nouveau à l’heure de tierce et, réfléchissant que les travailleurs engagés étaient peu nombreux, voyant d’autre part sur la place des travailleurs désœuvrés qui attendaient qu’on les embauche, il les prit et leur dit :

       “ Allez à ma vigne, et je vous donnerai ce que j’ai promis aux autres.”

       Et ils y allèrent. Il sortit à sexte et à none et il en vit d’autres encore. Il leur dit :

       “ Voulez-vous travailler dans mon domaine ? Je donne un denier par jour à mes ouvriers. ”

       Ces derniers acceptèrent et ils y allèrent. Il sortit enfin vers la onzième heure et il en vit d’autres qui paressaient au coucher du soleil.

       “ Que faites-vous, ainsi oisifs ? N’avez-vous pas honte de rester à ne rien faire toute la journée ? ” leur demanda-t-il.

       “ Personne ne nous a engagés. Nous aurions bien voulu travailler et gagner notre nourriture, mais personne n’a eu besoin de nous. ”

       “Eh bien, moi je vous embauche pour ma vigne. Allez-y et vous aurez le même salaire que les autres.”

       Il parla ainsi, car c’était un bon maître et il avait pitié de l’humiliation de son prochain.

       Le soir venu et les travaux terminés, l’homme appela son intendant et lui dit :

       “ Appelle les travailleurs, et paie-leur leur salaire selon ce que j’ai fixé, en commençant par les derniers qui sont les plus nécessiteux puisqu’ils n’ont pas eu pendant la journée la nourriture que les autres ont reçue une fois ou plusieurs fois et qui, par reconnaissance pour ma pitié, ont travaillé plus que tous. Je les ai observés : renvoie-les, pour qu’ils aillent prendre le repos qu’ils ont bien mérité et jouir avec leur famille du fruit de leur travail. ”

       Et l’intendant fit ce que le maître ordonnait en donnant à chacun un denier.

       Vinrent en dernier ceux qui travaillaient depuis la première heure du jour. Ils furent étonnés de ne recevoir, eux aussi, qu’un seul denier, et ils se plaignirent entre eux et à l’intendant qui leur dit :

       “ C’est l’ordre que j’ai reçu. Allez vous plaindre au maître et pas à moi. ”

       Ils y allèrent et dirent :

       “ Tu n’es pas juste ! Nous, nous avons travaillé douze heures, d’abord à la rosée et puis au soleil ardent, enfin de nouveau dans l’humidité du soir, et tu nous a donné le même salaire qu’à ces paresseux qui n’ont travaillé qu’une heure ! Pourquoi cela ? ”

       L’un d’eux, surtout, élevait la voix en se déclarant trahi et indignement exploité.

       “ Mon ami, en quoi t’ai-je fait tort ? De quoi ai-je convenu avec toi à l’aube ? Une journée de travail continu pour un denier de salaire. N’est-ce pas vrai ? ”

       “ C’est vrai. Mais tu as donné la même chose à ceux qui ont si peu travaillé… ”

       “ N’as-tu pas accepté ce salaire qui te paraissait conve­nable ? ”

       “ Oui, j’ai accepté, parce que les autres donnaient encore moins. ”

       “ T’ai-je maltraité ? ”

       “ Non, en toute conscience, non. ”

       “ Je t’ai accordé un long repos pendant le jour ainsi que de la nourriture, n’est-ce pas ? Je t’ai donné trois repas. Or la nourriture et le repos n’étaient pas dans le contrat, n’est-ce pas ? ”

       “ Non, ils n’y étaient pas. ”

       “ Dans ce cas, pourquoi donc les as-tu acceptés ? ”

       “ Mais… Tu as dit : ‘ Je préfère agir ainsi pour que vous ne soyez pas trop fatigués en revenant chez vous. ’ Et cela nous semblait trop beau… Ta nourriture était bonne, c’était une économie, c’était… ”

       “ C’était une faveur que je vous faisais gratuitement et personne ne pouvait y prétendre. N’est-ce pas ? ”

       “ C’est vrai. ”

       “ Je vous ai donc favorisés. Pourquoi donc vous lamentez-vous ? C’est moi qui devrais me plaindre de vous qui, comprenant que vous aviez affaire à un bon maître, avez travaillé nonchalamment alors que ceux qui sont venus après vous, avec le bénéfice d’un seul repas, et les derniers sans repas, travaillaient avec plus d’entrain et faisaient en moins de temps le même travail que vous en douze heures. Je vous aurais trahis si, pour les payer, je vous avais enlevé la moitié de votre salaire. Ce n’est pas mon genre. Prends donc ce qui te revient et va-t’en. Voudrais-tu venir chez moi pour m’imposer tes volontés ? Moi, je fais ce que je veux et ce qui est juste. Ne récrimine pas et ne me porte pas à l’injustice. Je suis bon. ”

       O vous tous qui m’écoutez, je vous dis en vérité que Dieu le Père propose à tous les hommes les mêmes conditions et promet un même salaire. Celui qui se met au service du Seigneur avec zèle sera traité par lui avec justice, même s’il n’a pas beaucoup travaillé à cause de l’imminence de sa mort. En vérité, je vous dis que ce ne sont pas toujours les premiers qui seront les premiers dans le Royaume des Cieux, et que là-haut on verra des derniers devenir les premiers, et d’autres qui étaient les premiers être les derniers. On y verra beaucoup d’hommes, qui n’appartiennent pas à Israël, être plus saints que beaucoup d’israélites. Je suis venu appeler tout le monde, au nom de Dieu. Mais si les appelés sont nombreux, les élus sont peu nombreux, car peu nombreux sont ceux qui veulent la Sagesse. Celui qui vit du monde et de la chair, et non pas de Dieu, n’est pas sage. Il n’est sage ni pour la terre, ni pour le Ciel. Car sur la terre, il s’attire des ennemis, des punitions, des remords. Et pour le Ciel, il perd tout pour l’éternité.

       Je le répète : soyez bons avec votre prochain, quel qu’il soit. Soyez obéissants, et laissez à Dieu le soin de punir celui qui donne des ordres injustes. Soyez continents en sachant résister aux sens, honnêtes en résistant à l’or. Soyez cohérents pour déclarer anathème ce qui le mérite et vous refuser à le faire quand cela vous semble juste, quitte ensuite à établir des relations avec ceux dont vous aviez d’abord maudit l’idée. Ne faites pas aux autres ce que vous ne vous ne voudriez pas qu’on vous fasse, et alors… 

       – Mais va-t’en, ennuyeux prophète ! Tu nous a saboté le marché !… Tu nous as enlevé les clients !… » crient les marchands en faisant irruption dans la cour… Et ceux qui avaient murmuré aux premiers enseignements de Jésus – pas seulement des Phéniciens, mais aussi des Hébreux qui se trouvent dans la ville, pour je ne sais quel motif – s’unissent aux marchands pour l’insulter, le menacer et surtout pour le chasser… Jésus ne plaît pas parce qu’il ne pousse pas au mal…

       Il croise les bras et regarde, attristé, solennel.

       Les gens, divisés en deux partis, en viennent aux mains pour défendre ou attaquer le Nazaréen. Insultes, louanges, malédictions, bénédictions, apostrophes. (…)


Logo approfondir
Approfondir
Russie3
La mission apostolique de l’Eglise continue avec les saints et les “voix”

Jésus dit :

« Il a déjà été dit dans les temps anciens : “Si Dieu donne la paix, qui pourra condamner ?” (Job 34, 29.)

Pourtant, ces docteurs qui m’accusaient sans relâche et connaissaient à la perfection les paroles du Livre jugeaient de différentes manières. Pourquoi ? Parce qu’ils connaissaient la lettre, mais ne comprenaient pas l’esprit de la lettre. Ils étaient semblables en tout aux docteurs d’aujourd’hui, qui jugent et condamnent, sous des prétextes ridicules et cruels, mes biens-aimés et moi avec eux. [...] 

Le monde pharisaïque, toujours existant et agissant, juge et condamne mes biens-aimés eux-mêmes : “Untel est-il une “voix” ? C’est impossible. Qu’a-t-il fait pour le mériter ?”

Je réponds : rien et tout. Rien, si l’on considère sa misère par rapport à la puissance de Dieu et à sa perfection. Tout, si l’on considère sa générosité qui est toute donnée à Dieu, et à Dieu seul, agissante sous l’humilité d’une vie ordinaire, aimante jusqu’à y laisser ses forces physiques, obéissante dans les grandes choses comme dans les petites [...]

Si, moi, je lui donne la paix, qui pourra condamner ? [...] Que condamner ? La manière dont il parle ou écrit ? Oh ! Vous, les âmes angéliques, les bienheureux possesseurs du Paradis, regardez ces petits humains dont les ailes de l’âme sont brisées ou manquantes, qui ne peuvent plus s’élever et jugent par conséquent que cela est impossible aux autres également ! Regardez ces taupes aveugles qui ne peuvent voir le soleil et nient par conséquent qu’il existe et que d’autres puissent le voir! Regardez ces corbeaux muets qui ne peuvent répéter les harmonies que d’autres ont apprises des cieux, et nient par conséquent que la voix existe !

Là où les ailes du petit oiseau plein d’amour pour Dieu ne suffisent pas, les ailes angéliques accourent et l’emportent à la hauteur que je veux. Moi, moi-même, l’Aigle d’amour, je fonds sur lui et l’emporte dans les hauteurs, jusqu’à mon paradis. Je lui montre alors cette beauté que vous ne savez presque plus imaginer tant cela vous semble être une fable, et vous dissimulez votre incapacité sous une avalanche de mots dont le sens est le suivant: “L’on ne peut décrire le paradis parce qu’il est Pensée.”

Pensée ? Il est réalité ! Parle, toi, mon petit oiseau qui y es monté sur les ailes de l’Aigle qui t’aime*, et dis si le paradis est simplement une pensée ou bien une réalité spirituelle, une réalité de lumière, de chant, de joie et de beauté. Dis-leur, à eux dont les ailes traînent dans la boue – puisque leur inertie les a brisées et réduites à l’état de membres morts –, ce que vaut le paradis et comment la souffrance, la pauvreté ou la maladie doivent être saluées d’un sourire à la pensée de ce lieu où la Joie sans fin les attend.

Vous apercevez à grand peine le Soleil derrière d’épais rideaux de nuages, créés par la sensualité de votre chair et de votre pensée, par vos rationalismes qui ont effrité en vous la capacité de croire avec la simplicité des enfants et la fermeté des martyrs ; vous ne pouvez plus contempler le Soleil parce que vous ne parvenez plus à lever la tête du joug pesant de votre humanité qui écrase en vous l’esprit – alors que mes bénis, privés de toute contrainte humaine, se tiennent debout, la tête de l’âme toujours levée pour m’adorer, moi le Soleil –. Pourtant, le Soleil existe, et il en émane des océans de lumière et de feu pour remplir de chaleur et de splendeur mes amis, pour lesquels j’ai préparé un trône éternel. [...] 

Vous qui ne savez plus chanter vos harmonies à Dieu, vous qui ne savez même plus lui dire que vous l’aimez, non pas avec la bouche mais avec le cœur – c’est cette harmonie-là que Dieu veut entendre de l’homme –, ne disconvenez pas que ceux qui m’aiment puissent répéter des harmonies surnaturelles apprises de moi et de mes saints. [...]

Oh ! Que soient bénis ceux qui découvrent pour vous les points et les lumières, ceux qui vous apportent les lumières et les mots que votre misère ne connaît pas, ceux que leur complet esclavage d’amour cloue sur un échafaud comme le mien dont la base est fixée dans la boue terrestre et le sommet dans l’azur du ciel ; ce sont des ponts par lesquels vous pouvez monter – vous qui ne savez que ramper –, monter et connaître la beauté de l’azur, l’aimer et désirer les imiter.

Pourquoi voulez-vous le nier, pourquoi voulez-vous dire à Dieu : “Il ne t’est pas permis de faire cela ?” L’apostolicité de l’Eglise ne se termine pas avec les apôtres. Elle continue avec les apôtres mineurs. Tout saint en est un, toute “voix” également. Et moi, qui suis le Chef de l’Eglise apostolique, je peux choisir partout mes petits apôtres et les disséminer pour votre bien.

Ils sont humbles par rapport à vous, les docteurs ? Mais qui étaient les douze premiers ? Des pêcheurs, des analphabètes, des ignorants. Or ce sont eux que j’ai choisis et non les rabbins car, comme ils étaient conscients de n’être rien, ils étaient capables d’accepter la Parole, alors que les rabbins, bouffis d’orgueil, n’en avaient pas l’aptitude. L’humilité est ce que je recherche et, quand bien même ils resteraient pleins d’amour, purs et généreux, je les rejetterais sans hésiter s’ils devenaient orgueilleux.

Il y a deux choses que j’exige absolument de leur part: l’amour et la fidélité à la Vérité – et non seulement à la Vérité en tant que Dieu, mais aussi à la vérité comme vertu –, ainsi qu’une humilité sincère. Je suis encore plus inexorable sur cette dernière. L’orgueil est le signe de Satan, le premier signe de Satan, et il m’éloigne avec dégoût.

Croyez donc bien que si, moi, je leur donne ma paix, aucun de vous ne peut les condamner. Ils sont au-dessus de vos condamnations. Ils aiment et écoutent les secrets de Dieu dans mes bras, puis vous les offrent selon ce que Dieu veut, pour vous jeter un collier de perles paradisiaques qui puisse vous servir de guide et d’échelle vers le ciel.

Je te donne ma paix, ma “voix”. Repose-toi comme un enfant sur le sein de son père.»

* cf visions du 10 janvier et du 25 mai 1944

Les Cahiers de 1944, 20 juillet