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FR-Evangile-Illustre-2016-06-04
10 juin 2023 -
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L'évangile du jour
« Cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres » (Mc 12, 38-44)

En ce temps-là, dans son enseignement, Jésus disait : « Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à se promener en vêtements d’apparat et qui aiment les salutations sur les places publiques, les sièges d’honneur dans les synagogues, et les places d’honneur dans les dîners. Ils dévorent les biens des veuves et, pour l’apparence, ils font de longues prières : ils seront d’autant plus sévèrement jugés. » Jésus s’était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait comment la foule y mettait de l’argent. Beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes. Une pauvre veuve s’avança et mit deux petites pièces de monnaie. Jésus appela ses disciples et leur déclara : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le Trésor plus que tous les autres. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre. » 


Logo Maria Valtorta
Dans les visions de Maria Valtorta
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Date
3 avril 30
Lieu
Jérusalem
Livre
Tome 9 - ch 596.8
Préparation à la Passion

       (…) Jésus le quitte des yeux pour observer une pauvre femme, vêtue de marron foncé, qui monte les marches avec un air honteux, et se dirige vers un mur où se trouvent des têtes de lions ou autres animaux du même genre, gueule ouverte. Beaucoup s’y rendent, mais Jésus paraissait jusqu’alors ne pas s’en occuper. Maintenant, au contraire, il suit des yeux la petite femme. Son regard exprime la pitié, et même une grande douceur quand il la voit tendre la main et jeter quelque chose dans la gueule de pierre de l’un de ces lions. Et lorsque la pauvrette, en se retirant, passe près de lui, il prend la parole pour lui dire :

       « Paix à toi, femme. »

       Celle-ci, stupéfaite, lève la tête.

       « Paix à toi » répète Jésus. « Va, car le Très-Haut te bénit. »

       La femme reste bouche bée, puis murmure une salutation et s’éloigne.

       « Elle est apaisée dans son malheur » dit Jésus, sortant de son silence. « Maintenant, la voilà heureuse, car la bénédiction de Dieu l’accompagne. Ecoutez, mes amis, et vous tous qui êtes autour de moi. Voyez-vous cette femme ? Elle n’a offert que deux sous, moins qu’il n’en faut pour payer le repas d’un passereau en cage, et pourtant elle a donné davantage que tous ceux qui, depuis l’ouverture du Temple à l’aurore, ont versé leur obole au Trésor.

       Ecoutez : j’ai vu des riches en grand nombre jeter dans ces gueules des sommes capables de la rassasier pendant une année et de revêtir sa pauvreté, qui n’est décente que parce qu’elle est propre. J’ai vu des riches qui, avec une satisfaction visible, y mettaient de quoi rassasier les pauvres de la cité sainte pendant un jour ou plus, et leur faire bénir le Seigneur. Mais, en vérité, je vous dis que personne n’a donné plus qu’elle. Son obole est charité, les autres ne le sont pas. Elle est générosité, les autres ne le sont pas. Elle est sacrifice, les autres ne le sont pas. Aujourd’hui, cette femme ne mangera pas, car elle n’a plus rien. Il lui faudra d’abord travailler pour obtenir un salaire, avant de pouvoir donner du pain à sa faim.

       Elle n’a pas de richesses en réserve ; elle n’a pas de parents qui gagnent leur vie pour elle. Elle est seule. Dieu lui a pris parents, mari et enfants, il lui a enlevé le peu de bien qu’ils lui avaient laissé ; plus que Dieu, ce sont d’ailleurs les hommes qui lui ont pris ce qu’il lui restait… ces hommes qui, maintenant, avec de grands gestes — vous les voyez ? —, continuent à jeter à l’intérieur leur superflu, dont une grande partie est extorquée par l’usure aux pauvres mains des faibles et des affamés.

        Eux disent qu’il n’y a pas de sang ni d’affection supérieurs au Temple et, de cette façon, ils enseignent à ne pas aimer leur prochain. Moi, je vous dis qu’au-dessus du Temple, il y a l’amour. La Loi de Dieu est amour, et il n’aime pas ceux qui n’ont pas pitié de leur prochain. L’argent superflu, l’argent souillé par l’usure, par la haine, par la dureté, par l’hypocrisie, ne chante pas les louanges de Dieu et n’attire pas sur le donateur la bénédiction céleste. Dieu le rejette. Un tel homme engraisse cette caisse, mais ce n’est pas de l’or destiné à l’encens : c’est de la boue qui vous submerge, ô ministres qui ne servez pas Dieu, mais votre intérêt ; c’est un lacet qui vous étrangle, ô docteurs qui enseignez une doctrine de votre invention ; c’est un poison qui vous corrode le peu de conscience que vous avez encore, ô pharisiens. Dieu ne veut pas du superflu. Ne soyez pas des Caïns. Dieu ne veut pas ce qui est le fruit de la dureté. Dieu ne veut pas entendre une voix plaintive gémir : “ J’aurais dû rassasier un affamé, mais on m’en a détourné, afin d’étaler du faste dans le Temple. J’aurais dû aider un vieux père, une mère chancelante, mais on me l’a refusé, parce que cette aide n’aurait pas été connue du monde, et je dois tout faire pour être remarqué, afin que le monde voie le donateur. ”

       Non, rabbi : tu enseignes que ce sont seulement les restes que l’on doit à Dieu, et qu’il est permis de refuser d’aider son père et sa mère pour donner à Dieu ; or le premier commandement est : “ Aime Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ton intelligence, de toutes tes forces. ” Ce n’est donc pas le superflu, mais notre sang qu’il faut lui donner, en aimant souffrir pour lui. Souffrir, et non pas faire souffrir… Et s’il coûte beaucoup au cœur de l’homme — vicieux par nature — de se dépouiller de ses richesses, c’est justement pour cette raison qu’il faut donner. Par justice : car tout ce que l’on a est dû à la bonté de Dieu. Par amour : car c’est une preuve d’amour de vouloir se sacrifier pour faire la joie de ceux qu’on aime. Souffrir pour offrir, mais souffrir. Non pas faire souffrir, je le répète. Car le second commandement dit : “ Aime ton prochain comme toi-même. ” La loi précise même que, après Dieu, les parents sont les proches à qui nous sommes tenus de rendre honneur et d’apporter notre aide.

       Je vous le dis, en vérité, cette pauvre femme a compris la loi mieux que les sages, et elle est justifiée et bénie plus que quiconque. Car, en dépit de sa pauvreté, elle a tout sacrifié à Dieu, alors que vous, vous donnez le superflu, et seulement pour grandir dans l’estime des hommes. Je sais que vous me haïssez quand vous m’entendez tenir de tels propos. Mais tant que cette bouche pourra parler, elle s’exprimera en ces termes. Vous unissez votre haine contre moi au mépris pour la pauvre femme dont je vante le mérite. Mais ne croyez pas faire de ces deux pierres un double piédestal pour votre orgueil. Ce sera la meule qui vous broiera.

       Allons. Laissons les vipères se mordre pour augmenter leur venin. Que celui qui est pur, bon, humble, contrit et qui veut connaître le vrai visage de Dieu, me suive. »


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L’homme inquiet et insatisfait altère l’ordre divin

Jésus dit :

[...] « Toutes [les] espèces obéissent à la raison pour laquelle elles ont été créées, à l’ordre qui leur a été donné. Du soleil au moucheron, aucun ne prétend : “Je veux faire ce qui me plaît.” Mais ils se servent de la voix de leur chaleur, s’il s’agit d’astres, de leur sève dans le cas des plantes, de leur son si ce sont des animaux ou de leur frétillement dans le cas des animaux muets comme les poissons pour dire : “Oui, Créateur, nous voici. Tu nous as créés pour ‘cela’ et nous le faisons pour ta gloire.”

Considérez, ô hommes, ce qui se passerait si la terre, cet immense météore, s’obstinait à ne plus vouloir suivre sa trajectoire dans les cieux ? Un hémisphère brûlerait et l’autre gèlerait. L’un serait dans l’obscurité éternelle, de sorte que cela entraînerait l’extinction de toute vie animale et végétale en raison des ténèbres et du froid. L’autre serait perpétuellement dans la lumière et la canicule, causant là aussi l’extinction de toute vie par excès de vie et de chaleur.

Imaginez, ô hommes, ce qu’il en serait si les brebis ne donnaient plus de laine, ni les vaches du lait, les arbres des fruits et ainsi de suite. Si les animaux, les plantes et les arbres suivaient votre exemple, le chaos vous ferait périr dans une horreur inconcevable, car tout, vous excepté, se comporte selon l’ordre reçu de Dieu.

De même que le Créateur pourvoit à tout cela, il pourvoit à l’ordre en ce qui concerne l’humanité. Son intelligence pense qu’il est nécessaire au bien de la terre qu’il y ait tant de penseurs, tant de scientifiques, tant de guerriers, tant de travailleurs et, en ce qui concerne les tempéraments, tant d’audacieux, tant de doux, tant d’actifs, tant de contemplatifs et ainsi de suite.

Les âmes cessent d’animer un corps et retournent à Dieu pour suivre le destin conforme à leurs mérites. Dieu crée de nouvelles âmes pour maintenir le nombre de créatures qui doivent peupler la terre. Voilà la première opération de l’ordre divin. La seconde est celle de créer, en fonction des besoins qu’il remarque, telle catégorie particulière en plus grand nombre que l’autre, afin que toute la race soit harmonieuse et que l’un serve à l’autre comme les dents d’un engrenage servent à l’engrenage voisin, permettant ainsi à la machine géante de fonctionner sans frottement ni dommage.

C’est ainsi que Dieu agit. Si vous lui obéissiez en respectant cet ordre, tout progresserait. Mais vous vous rebellez.

Lequel d’entre vous est satisfait de son sort ? Personne. Du moins, bien peu. Vous êtes toujours agités, dominés par les passions, oublieux de Dieu ou d’une ferveur bien tiède, vous suivez les voix du désordre et créez le désordre.

Le premier d’entre eux réside dans votre rébellion contre la Loi divine qui vous dit : “Aimez et respectez Dieu, servez-le lui seul, aimez et respectez vos parents, ne volez pas, ne tuez pas, ne calomniez pas, ne menez pas une vie dissolue.” C’est de ce désordre initial que découlent tous les autres malheurs; vous devenez esclaves de vous-mêmes ou de l’un d’entre vous qui s’autoproclame ce qu’il n’est pas. Vous le devenez pour avoir refusé de ne pas être des esclaves, mais des enfants du meilleur des Pères.

Observez que les anges eux-mêmes ont des tâches diverses. L’un est gardien d’un homme, l’autre annonciateur, le troisième séraphin adorateur. Ne soyez pas les seuls, parmi tout ce qui a été créé, à vouloir vous conduire selon votre pauvre volonté. »

Les Cahiers de 1944, 31 mai