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FR-Evangile-Illustre-2017-06-04 Logo Évangile
L'évangile du jour
« La paix soit avec vous ! » (Jn 20, 19-23)

C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! » Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint. À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »


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Dans les visions de Maria Valtorta
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Date
11 avril 30
Lieu
Jérusalem
Livre
Tome 10 - ch 628.6
Glorification

     (...) « Thomas, il est ressuscité. C’est moi qui te l’affirme. Il a été avec nous. Il a mangé. Il a parlé. Il nous a bénis. Il nous a pardonné. Il nous a donné le pouvoir de pardonner. Oh ! Pourquoi n’es-tu pas venu plus tôt ? »

     Thomas ne sort pas de son abattement. Il hoche la tête, têtu.

     « Je ne crois pas. Vous avez vu un fantôme. Vous êtes tous fous, à commencer par les femmes. Un homme mort ne se ressuscite pas.

     – Un homme, non. Mais lui est Dieu. Ne le crois-tu pas ?

     – Si. Je crois qu’il est Dieu. Mais précisément parce que je le crois, je dis que, si bon qu’il puisse être, il ne peut l’être au point de venir parmi ceux qui l’ont si peu aimé. Et j’ajoute que, si humble qu’il soit, il doit en avoir assez de s’humilier dans notre chair. Non. Il doit être — il l’est certainement — triomphant au Ciel, et peut-être apparaîtra-t-il comme esprit. Je dis : peut-être. Nous ne méritons même pas cela ! Mais ressuscité en chair et en os, non. Non, je ne le crois pas.

     – Mais puisque nous l’avons embrassé, vu manger, entendu sa voix, senti sa main, vu ses blessures !

     – Je n’en crois rien. Je ne peux le croire. Pour croire, je devrais voir. Si je ne vois pas dans ses mains le trou des clous et si je n’y mets pas le doigt, si je ne touche pas les blessures de ses pieds, et si je ne mets pas ma main à l’endroit où la lance a ouvert son côté, je ne croirai pas. Je ne suis pas un enfant ou une femme. Je veux l’évidence. Ce que ma raison ne peut accepter, je le refuse. Or je ne peux accepter votre parole.

     – Mais, Thomas ! Comment peux-tu imaginer que nous voulions te tromper ? (...)


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Josefa 05 28
Vision de la descente de l’Esprit Saint

[Maria Valtorta décrit la scène qu'elle reçoit]

Je vois la pièce où la Cène a eu lieu.

[...] La Mère est assise au centre de la table. A sa droite se trouve Pierre, à sa gauche Jean. La Mère a devant elle un coffre large et bas, de style oriental, et qui est fermé. Des rouleaux y sont appuyés. Il sert ainsi de pupitre. [...]

Marie lit à haute voix. Les autres suivent sa lecture en silence et ils répondent quand il le faut. J’entends donc de nouveau l’expression “Maran ata” que j’ai déjà entendue une autre fois, je ne me rappelle plus quand ni qui l’a dite. Ce doit être une sorte d’“ainsi soit-il” ou de “loué soit le Seigneur”, car elle est dite comme nous disons, nous, un répons jaculatoire final.

Marie sourit tout en lisant. C’est, pour ainsi dire, un sourire intérieur. Elle sourit à une pensée. Elle ne regarde personne et, par conséquent, ne sourit à personne. C’est bien à une pensée d’amour qu’elle sourit, à je ne sais quelle vision intérieure bienheureuse. Elle sourit. Les apôtres l’écoutent et la regardent sourire ainsi, tandis que sa voix douce prend des allures de chant à la lecture des psaumes (je suppose qu’il s’agit de psaumes) dans la langue d’Israël.

Pierre est tout ému de l’entendre, et deux grosses larmes coulent le long des rides qui longent son nez et se perdent dans sa moustache grisonnante.

Jean la regarde, et répond à son sourire par un sourire. On dirait un petit lac qui s’ensoleille sous le reflet du soleil qu’il regarde. Sans s’appuyer contre Marie avec la confiance qu’il témoignait à Jésus, il se serre pourtant contre elle autant qu’il le peut et tend le cou pour suivre les lignes qu’elle lit. Lors des pauses, lorsqu’on change de rouleau ou que l’on répond “Maran ata”, il la regarde et sourit.

On n’entend pas d’autre bruit que la voix de Marie et le froissement des parchemins. Ensuite, même cela s’arrête, car Marie se tait et se penche en avant en appuyant la tête contre le coffre. Elle continue intérieurement son oraison. Les autres l’imitent, chacun prenant une pose qui lui est propre.

Un grondement très puissant qui rappelle un accord d’orgues gigantesques, mais qui est aussi voix d’un vent céleste et harmonieux, écho de tous les chœurs du paradis, et qui prend appui sur toutes les voix des vents et des chants de la terre, remplit le silence de cette paisible matinée. Il se fait de plus en plus proche, devient toujours plus puissant, à tel enseigne que l’air en vibre ; la flamme de la lampe vacille, et les chaînettes qui la soutiennent et retombent en pendants ornés tintent exactement comme cela se produit quand une onde d’un bruit assourdissant remplit une pièce fermée. S’il y avait des vitres, qui sait comment elles vibreraient ? ! Mais il n’y en a pas et l’on n’entend pas ce bruit très particulier que fait le verre frappé par une vibration sonore.

Les apôtres, effrayés, lèvent la tête. Comme ce son ne cesse de se renforcer de seconde en seconde, certains, poussés par la peur, se lèvent et tentent de s’enfuir, d’autres se blottissent en se frappant la poitrine, d’autres encore se serrent contre Marie pour chercher protection auprès d’elle. Jean est le plus calme : il regarde seulement Marie et il reprend aussitôt courage en la voyant sourire avec encore plus de bonheur qu’avant.

Marie lève la tête, sourit à ce que son âme voit certainement, puis tombe à genoux, les bras ouverts. Son manteau s’ouvre et elle ressemble à un ange bleu dont les deux ailes s’étendent sur la tête de Pierre et de Jean, qui l’ont imitée et se sont agenouillés.

J’ai mis plus de temps à décrire tout ceci que l’événement à se produire. Cela s’est passé en quelques secondes.

Je vois alors la Lumière, le Feu, l’Esprit Saint entrer en faisant entendre une dernière puissante clameur ; il emplit la pièce d’un éclat insoutenable, d’une chaleur des plus ardentes et plane un instant au-dessus de la tête de Marie comme un météore éclatant de lumière, avant de se scinder, de se partager et de descendre sous forme de langues de flamme embrasser le front de chaque personne présente.

Mais la flamme qui descend sur Marie !… Longue et vibrante comme un ruban de feu, elle ne se borne pas à se poser sur son front, mais le lui enlace, le lui étreint, le lui embrasse, le lui caresse, et se pose comme un cercle d’or autour de sa tête virginale ; celle-ci est maintenant découverte car, à la vue du Feu Paraclet, Marie a levé les bras comme pour l’embrasser, en poussant un cri de joie, si bien que son manteau et son voile ont glissé et lui sont tombés de la tête puis des épaules. Elle se tient donc là, tête nue, soudain rajeunie, avec ses tresses blondes sans le moindre cheveu blanc pour y porter atteinte, rendue belle, toute belle par la couronne qui vibre de la flamme finale sur son front après l’avoir ceinte de son diadème de Reine céleste, belle aussi de par la joie qui la transfigure… Oh, il est impossible de décrire la beauté que prend le visage de Marie sous l’effet de l’étreinte de son Epoux divin !

Le Feu reste ainsi un moment puis s’estompe en laissant derrière lui un parfum qui n’a rien de terrestre. Ma vision s’évanouit en même temps.

Les Cahiers de 1944, 28 mai