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FR-Evangile-Illustre-2015-02-16
13 février 2023 - Saint Gilbert
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L'évangile du jour
« Pourquoi cette génération cherche-t-elle un signe ? » (Mc 8, 11-13)

En ce temps-là, les pharisiens survinrent et se mirent à discuter avec Jésus ; pour le mettre à l’épreuve, ils cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel. Jésus soupira au plus profond de lui-même et dit : « Pourquoi cette génération cherche-t-elle un signe ? Amen, je vous le déclare : aucun signe ne sera donné à cette génération. » Puis il les quitta, remonta en barque, et il partit vers l’autre rive. 


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Dans les visions de Maria Valtorta
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Date
12 février 29
Lieu
Cédès
Livre
Tome 5 - ch 342.6
3ème année vie publique

        (…) Un rire de mépris et un hurlement partent du fond de la synagogue. Les gens protestent, le chef de la synagogue, qui jusqu’ici est resté les yeux fermés tant il est concentré pour écouter Jésus, se lève et impose le silence aux perturbateurs en menaçant de les expulser.

       « Laisse-les faire, et même invite-les à exposer leurs réfutations, dit à haute voix Jésus.

       – Oh, bien ! C’est bien ! Laisse-nous venir auprès de toi. Nous voulons t’interroger, lancent ironiquement les contradicteurs.

       – Venez, laissez-les passer, habitants de Cédès. »

       Alors la foule, avec des regards hostiles et des grimaces – et il ne manque pas quelque épithète peu flatteuse – les laisse avancer.

       « Que voulez-vous savoir ? demande Jésus d’un ton sévère.

       – Tu te vantes donc d’être le Messie ? En es-tu vraiment cer­tain ? »

       Jésus, les bras croisés sur la poitrine, regarde avec une telle autorité celui qui a parlé que, du coup, son ironie retombe et qu’il se tait. Mais un autre prend la parole :

       « Tu ne peux pas nous obliger à te croire sur parole. On peut mentir même en étant de bonne foi. Mais pour croire, il faut des preuves. Donne-nous donc des preuves que tu es bien celui que tu prétends être.

       – Israël est rempli des preuves que j’ai données, profère Jésus tranchant.

       – Oh ! Celles-là… Ce sont des bagatelles comme n’importe quel saint peut machiner. Il y en a eu de ces combines et il y en aura encore, faites par des saints d’Israël ! » dit un pharisien.

       Un autre ajoute :

       « Et il n’est pas sûr que tu les fasses par sainteté et avec l’aide de Dieu ! On dit que tu es aidé par Satan, et en vérité c’est très crédible. Nous voulons d’autres preuves, plus fortes, telles que Satan ne puisse les donner.

       – Mais oui ! Une mort vaincue…, dit un autre.

       – Vous l’avez eue.

       – C’étaient des apparences de mort. Montre-nous, par exemple, un corps en décomposition qui se ranime et se recompose. Pour que nous ayons la certitude que Dieu est avec toi : Dieu, le seul qui puisse rendre le souffle à de la boue qui déjà redevient poussière.

       – On n’a jamais demandé cela aux prophètes pour croire en eux. »

       Un sadducéen crie :

       « Toi, tu es plus qu’un prophète. Toi, du moins c’est toi qui le dis, tu es le Fils de Dieu !… Ha, Ha ! Dans ce cas, pourquoi n’agis-tu pas en Dieu ? Vas-y donc ! Donne-nous un signe ! Un signe !

       – Mais oui ! Un signe du Ciel, qui te désigne comme Fils de Dieu, et alors nous t’adorerons, lance un pharisien.

       – Certainement ! Tu as raison, Simon ! Nous ne voulons pas retomber dans le péché d’Aaron. Nous n’adorons pas l’idole, le veau d’or. Mais nous pourrions adorer l’Agneau de Dieu ! Ne l’es-tu pas ? Pourvu que le Ciel nous indique que tu l’es » dit avec un rire sarcastique celui qui a nom Uriel, et qui était à Giscala.

       Un autre se met à crier :

       « Laisse-moi parler, moi Sadoq, le scribe d’or. Ecoute-moi, ô Christ. Tu as été précédé par trop d’autres qui n’étaient pas des “ Christ ”. Assez de tromperies ! Dieu, s’il est avec toi, ne peut te refuser un signe qui prouve que tu es bien son fils. Alors nous croirons en toi et nous t’aiderons. Sinon, tu sais ce qui t’attend, selon le commandement de Dieu. »

       Jésus lève sa main droite blessée et la montre bien à son interlocuteur.

       « Tu vois ce signe ? C’est toi qui l’as fait. Tu as demandé un autre signe, et quand tu le verras incisé dans la chair de l’Agneau, tu te réjouiras. Regarde-le ! Tu le vois ? Tu le verras aussi au Ciel, quand tu paraîtras pour rendre compte de ta façon de vivre. Car c’est moi qui te jugerai, et je serai là-haut avec mon corps glorifié avec les signes de mon ministère et du vôtre, de mon amour et de votre haine. Et tu le verras toi aussi, Uriel, et toi, Simon, tout comme Caïphe et Hanne, et beaucoup d’autres, au dernier Jour, jour de colère, jour redoutable, et à cause de cela, vous préféreriez être dans l’abîme, parce que ma main blessée vous dardera plus que les feux de l’enfer.

       – Oh ! Voilà des paroles qui sont des blasphèmes ! Toi, au Ciel, avec ton corps ? Blasphémateur ! Toi, juge à la place de Dieu ? Anathème sur toi ! Toi qui insultes le pontife ! Tu mériterais d’être lapidé » hurlent en chœur sadducéens, pharisiens et docteurs.

       Le chef de la synagogue se lève de nouveau, patriarcal, splendide comme un Moïse avec ses cheveux blancs, et s’écrie :

       « Cédès est une ville de refuge et une ville lévitique. Respec­tez…

       – Ce sont de vieilles histoires ! Cela ne compte plus !

       – Oh ! Langues blasphématrices ! C’est vous qui êtes des pécheurs et pas lui, et moi je le défends. Lui, il ne dit rien de mal. Il explique les prophètes et nous apporte la Bonne Nouvelle, mais vous, vous l’interrompez, vous le tentez, vous l’offensez. Je ne le permets pas. Il est sous la protection du vieux Matthias de la descendance de Lévi par son père, et d’Aaron par sa mère. Sortez et laissez-le instruire ma vieillesse et l’âge mûr de mes fils. »

       Et il pose sa main rugueuse sur l’avant-bras de Jésus, comme pour le défendre.

       « Qu’il nous donne un vrai signe et nous partirons convaincus, crient les ennemis.

       – Ne te fâche pas, Matthias. Je vais parler » dit Jésus en calmant le vieillard.

       Et il s’adresse aux pharisiens, aux sadducéens et aux docteurs :

       « Quand vient le soir, vous scrutez le ciel et, s’il rougit au crépuscule, vous dites, d’après un vieux dicton : “ Demain, le temps sera beau car le crépuscule rougit le ciel. ” De même à l’aube, quand, dans l’air obscurci par le brouillard et les vapeurs, le soleil ne s’annonce pas couleur d’or, mais paraît étendre du sang sur le firmament, vous dites : “ La journée ne se passera pas sans tempête. ” Vous savez donc lire le temps du lendemain ou de la journée dans les signes instables du ciel et ceux encore plus changeants des vents. Et vous n’arrivez pas à distinguer les signes des temps ? Cela n’honore pas votre intelligence et votre science, et déshonore complètement votre esprit et votre prétendue sagesse. Vous appartenez à une génération perverse et adultère, née en Israël du mariage de ceux qui se sont souillés avec le Mal. Vous en êtes les héritiers et vous accroissez votre perversité et aggravez votre adultère en répétant le péché de ceux qui ont engendré cette erreur. Eh bien ! Sache-le, Matthias, sachez-le, habitants de Cédès et tous ceux qui sont ici comme fidèles ou comme ennemis. Voici la prophétie que, moi, je dis pour remplacer celle d’Habacuc que je voulais expliquer : à cette génération perverse et adultère qui demande un signe, il ne sera donné que celui de Jonas… Allons. Que la paix soit avec les hommes de bonne volonté. »

       Et, par une porte latérale qui ouvre sur un chemin silencieux entre jardins et maisons, il s’éloigne avec les apôtres (…)


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S51 2022 12 21
Le rôle de l’Église à la fin des temps

Jésus dit :

“Poussons ensemble notre regard jusqu’aux temps qui, telle une aube paisible après une nuit de tempête, précéderont le Jour du Seigneur. Tu n’y seras plus. Mais du lieu de ton repos, tu en jouiras, parce que tu verras la fin prochaine du combat de l’être humain et l’atténuation de la douleur pour que les vivants aient le temps de se retremper en vue de la dernière, brève convulsion de la Terre, avant qu’on n’entende le commandement qui rassemblera tous ses vivants et tous les trépassés, depuis le temps d’Adam.

Je te l’ai déjà dit. Mon Église aura son jour d’hosanna avant la dernière passion. Puis viendra l’éternel triomphe.

Les catholiques – et toute la planète connaîtra alors l'Église romaine, car l'Évangile retentira des pôles à l’équateur et la Parole, telle une bande d’amour, fera le tour de la planète – les catholiques, sortis d’une lutte des plus féroces dont celle-ci n’est qu’un prélude, las de s’entre-tuer et de suivre des tyrans brutaux, insatiablement assoiffés de tueries et à la violence intolérable, se tourneront vers la Croix triomphante qu’ils auront retrouvée après un si long aveuglement. Par-dessus le vacarme des massacres et tout le sang, ils entendront la Voix qui aime et pardonne, et ils verront la Lumière, plus blanche que l’éclat du lys, descendre des Cieux pour leur montrer le chemin des Cieux.

Comme une marche de millions et de millions de tribus, les humains iront avec leur esprit vers le Christ et mettront leur confiance en l’unique entité de la Terre qui n’a aucune soif de domination et de vengeance.

C’est Rome qui parlera. Mais pas la Rome plus ou moins grande et durablement grande que peuvent obtenir des chefs de nations. Ce sera la Rome du Christ, celle qui a vaincu les Césars, les a vaincus sans armes, sans batailles, par la seule force de l’amour, avec une seule arme, la croix, avec un seul art oratoire, la prière. Ce sera la Rome des grands pontifes, laquelle, dans un monde assombri par les invasions des barbares et hébété par les destructions, a su conserver la civilisation et la propager parmi les populations barbares. Ce sera la Rome qui a tenu tête aux despotes et qui, par la bouche de ses saints anciens, a su prendre le parti des faibles et mettre l’aiguillon d’une punition spirituelle même en ceux qui, en apparence, étaient réfractaires à tout remords.

Vous êtes incapables, ô peuples divers, d’arriver à un accord durable entre vous. Vous avez tous les mêmes aspirations et les mêmes besoins et, tout comme sur les plateaux d’une balance, la bonne part de l’un pèse au détriment de l’autre. Vous vivez pour avoir la plus grande part et vous vous entre-tuez pour cela. C’est une alternance qui devient de plus en plus grave.

Ecoutez la voix de celui qui n’a pas soif de dominer et qui veut régner, au nom de son Roi très saint, uniquement sur les esprits. Le jour viendra où, ayant perdu vos illusions sur les humains, vous vous tournerez vers celui qui est déjà plus un esprit qu’un homme et qui garde de son humanité juste ce qu’il faut pour vous persuader de sa présence. De sa bouche, que j’inspire, émanera une parole semblable à celle que je vous dirais, moi, prince de la paix. Il vous enseignera combien est précieuse la perle du pardon réciproque et vous convaincra qu’il n’y a pas de plus belles armes que le soc, qui fend la terre pour la rendre fertile, et la faux qui coupe l’herbe pour la rendre plus belle. Il vous enseignera que la tâche la plus sainte est celle qu’on accomplit pour procurer du pain, un vêtement, un foyer à ses frères et sœurs, et que ce n’est qu’en vous aimant en frères et sœurs que vous ne connaîtrez plus le poison de haine et de torture des guerres.

Mes enfants, commencez votre marche vers la Lumière du Seigneur. N’avancez plus en chancelant dans les ténèbres profondes. Mes bien-aimés en tête de file, dominant toute crainte humaine puis­que je suis avec vous, ô chéris de mon cœur, les autres, entraînés par l’exemple de mes saints, commencez ce nouvel Exode vers la Terre nouvelle que je vous promets et qui sera votre propre terre, mais transformée par l’amour chrétien.

Séparez-vous des idolâtres de Satan, du monde et de la chair. Séparez-vous-en sans mépris. Le mépris ne sert à rien. Il démolit et ne sert à rien. Mais séparez-vous-en pour ne pas être contaminés par eux. Aimez-les d’un amour de rédempteurs, en mettant entre eux et vous votre foi dans le Christ comme un rempart. Vous n’êtes pas assez forts pour vivre parmi eux sans danger. Trop de siècles de déchéance spirituelle toujours plus forte vous ont affaiblis. Imitez les premiers chrétiens. Sachez vivre dans le monde, mais isolés du monde en vertu de votre amour pour Dieu. [...]

Vous qui êtes bénis, priez pour eux. C’est ça la charité. Et c’est tout. Les paroles n’entrent pas dans ceux qui sont fermés à la Parole. Et ne croyez pas qu’il soit noble celui qui fulmine et souffle sa violence et son orgueil de ses narines comme un fauve enragé. Seul est noble celui en qui l’esprit est vivant et qui est donc fils de Dieu. Les autres ne sont que des choses misérables dont l’élévation factice est destinée à s’écrouler de façon spectaculaire et dont le souvenir ne survit que comme souvenir de scandale et d’horreur.”

Les Cahiers de 1943, 11 novembre