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10 février 2023 - Sainte Scholastique
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L'évangile du jour
« Ouvre-toi ! » (Mc 7, 31-37)

En ce temps-là, Jésus quitta le territoire de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole. Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler, et supplient Jésus de poser la main sur lui. Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue. Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! » Ses oreilles s’ouvrirent ; sa langue se délia, et il parlait correctement. Alors Jésus leur ordonna de n’en rien dire à personne ; mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient. Extrêmement frappés, ils disaient : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets. » 


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Dans les visions de Maria Valtorta
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Date
6 février 29
Lieu
vers Cédès
Livre
Tome 5 - ch 341.4
3ème année vie publique

       (…) – C’est presque le soir, arrêtez-vous chez moi. C’est une maison de pauvres, mais de gens honnêtes. Je peux vous donner du lait dès que mes fils reviendront avec les brebis. Mon mari vous accueillera volontiers.

       – Merci, femme. Si le Maître le veut, nous resterons ici. »

       La femme part vaquer à ses occupations pendant que les apôtres demandent à Jésus ce qu’ils doivent faire.

       « Oui, c’est bien. Demain, nous irons à Cédès, puis vers Pa­néade. J’ai réfléchi, Barthélemy. Il convient de faire comme tu dis. Tu m’as donné un bon conseil. J’espère trouver ainsi d’autres disciples et les envoyer devant moi à Capharnaüm. Je sais qu’à Cédès il doit y en avoir maintenant quelques-uns, parmi lesquels les trois bergers libanais. »

       La femme revient et demande :

       « Alors ?

       – Oui, brave femme, nous restons ici pour la nuit.

       – Et pour le dîner. Oh ! Acceptez ! Cela ne me pèse pas. D’ailleurs, la miséricorde nous a été enseignée par certains qui sont disciples de ce Jésus de Galilée, appelé le Messie, qui fait tant de miracles et qui prêche le Royaume de Dieu. Mais ici, il n’est jamais venu, peut-être parce que nous sommes à la frontière syro-phénicienne. Mais ses disciples sont venus, et c’est déjà beaucoup. Pour la Pâque, nous, les villageois, nous voulons aller tous en Judée pour voir si nous trouvons ce Jésus, car nous avons des malades ; les disciples en ont guéri quelques-uns, mais pas tous. Et parmi eux, il y a un jeune homme, fils d’un frère de la femme de mon beau-frère.

       – Qu’a-t-il ? demande Jésus en souriant.

       – Il est… Il ne parle pas et n’entend pas. Il est né comme ça. Peut-être un démon est-il entré dans le sein de la mère pour la faire désespérer et souffrir. Mais il est bon, comme s’il n’était pas possédé. Les disciples ont dit que, pour lui, il faut Jésus de Nazareth parce qu’il doit y avoir quelque chose qui lui manque, et seul ce Jésus…

       Ah ! Voici mes enfants et mon époux ! Melchias, j’ai accueilli ces pèlerins au nom du Seigneur et j’étais en train de parler de Lévi… Sarah, va vite traire le lait et toi, Samuel, descends prendre du vin et de l’huile dans la grotte et apporte des pommes du grenier. Dépêche-toi, Sarah, nous allons préparer les lits dans les chambres du haut.

       – Ne te fatigue pas, femme. Nous serons bien n’importe où. Pourrais-je voir l’homme dont tu parlais ?

       – Oui… Mais… Oh ! Seigneur ! Mais tu es peut-être le Nazaréen ?

       – C’est moi. »

       La femme s’écroule à genoux en s’écriant :

       « Melchias, Sarah, Samuel ! Venez adorer le Messie ! Quelle journée ! Quelle journée ! Et moi, je l’ai dans ma maison ! Et je lui parle comme ça ! Et je lui ai apporté de l’eau pour laver sa blessure… Oh !… »

       Elle s’étrangle d’émotion. Mais ensuite elle court à la bassine et la voit vide :

       « Pourquoi avez-vous jeté cette eau ? Elle était sainte ! Oh ! Melchias ! Le Messie chez nous…

       – Oui. Mais sois bonne, femme, et n’en parle à personne. Va plutôt chercher le pauvre graçon et amène-le moi ici… » dit Jésus en souriant…

       Melchias revient promptement avec le jeune sourd-muet et ses parents, ainsi qu’avec la moitié du village au moins… La mère du malheureux adore Jésus et le supplie.

       « Oui, ce sera comme tu veux. »

       Il prend par la main le sourd-muet, l’éloigne un peu de la foule qui se presse et que les apôtres, par pitié pour la main blessée de Jésus, s’efforcent d’écarter. Jésus attire tout près de lui le handicapé, lui met ses index dans les oreilles et la langue sur les lèvres entrouvertes puis, levant les yeux vers le ciel qui s’assombrit, il lui souffle sur le visage et crie d’une voix forte : “ Ouvrez-vous ! ”, puis il se recule.

       Le jeune homme le regarde un moment tandis que la foule chuchote. Il est surprenant de voir le changement du visage du sourd-muet, d’abord apathique et triste, puis surpris et souriant. Il porte les mains à ses oreilles, il les presse, les écarte… Il se convainc qu’il entend vraiment et ouvre la bouche en disant :

       « Maman ! J’entends ! Oh ! Seigneur, je t’adore ! »

       La foule est prise par l’enthousiasme habituel, et elle l’est d’autant plus qu’elle se demande :

       « Mais comment peut-il déjà savoir parler s’il n’a jamais entendu un mot depuis qu’il est né ? Un miracle dans le miracle ! Il lui a délié la langue et ouvert les oreilles et, en même temps, il lui a appris à parler. Vive Jésus de Nazareth ! Hosanna au Saint, au Messie ! »

       Et ils se pressent contre lui, qui lève sa main blessée pour bénir, pendant que quelques-uns, avertis par la femme de la maison, se lavent le visage et les mains avec les gouttes restées dans la bassine.

       Jésus les voit et s’écrie :

       « En raison de votre foi, soyez tous guéris. Rentrez chez vous. Soyez bons, honnêtes. Croyez à la parole de l’Evangile et gardez pour vous ce que vous savez jusqu’à ce que vienne l’heure de le proclamer sur les places et sur les routes de la terre. Que ma paix soit avec vous. »


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Le baptême de feu

Jésus dit :

“Il y a baptême et baptême, fille que j’aime. Vous tous qui êtes ca­tholiques avez reçu le Baptême qui lave la faute originelle et qui devrait avoir les mêmes conséquences de sainteté pour tous, si vous tous visiez le Ciel au lieu d’être enfoncés avec les yeux de l’esprit et les racines de votre être dans la boue de la terre.

Le Baptême, sacrement que j’ai institué pour remplacer le baptême de Jean le précurseur, possède en soi tous les éléments pour vous mener à la sainteté. Il vous donne la grâce et celui qui a la grâce a tout.

Mais c’est vous qui ne tenez pas compte de la Grâce et qui la jetez comme un don inutile. Entre l’austère devoir à accomplir pour être fidèles à cette Grâce, qui n’est autre que Dieu en vous avec tous ses dons, et le compromis facile avec la chair et le sang, avec l’argent, avec le mal pour jouir, ou croire jouir durant ces quelques instants d’éternité qu’est votre vie sur terre, vous préférez le compromis.

Lorsque le Fils de Dieu, celui qui vous aime, vient parmi la foule qui porte son signe indélébile, ce signe plus glorieux qu’une couronne de roi parce qu’il donne une majesté supraterrestre d’enfants et héritiers du Très Haut, il trouve que peu ont lutté contre l’instinct et contre satan, ou lavé les taches de Satan et de l’instinct dans le repentir, de façon à ce que ce signe de prédestination soit pur et opérant. A ce petit nombre, les élus de mon cœur, moi, Fils de Dieu, à qui tout pouvoir de juger est déféré par le Père, je viens donner un baptême de feu, un feu ardent qui brûle et consume en eux toute trace d’humanité pour rendre l’esprit libre et capable de recevoir l’Esprit qui parle.

Sélection sévère et élection douloureuse dans sa joie. Car celui qui n’est pas purifié, qui n’est pas rendu et maintenu pur par l’amour et le repentir, ne peut être accepté comme mon blé. La balle, enveloppe stérile et vide, l’ivraie et la nuisible cuscute, les vrilles inutiles et parasitaires seront séparées par mon rigoureux examen.

La balle, ce sont les orgueilleux, orgueilleux du cœur ou de la pensée par leur science rationalisante et erronée, les pharisiens et les scribes de l’époque actuelle. L’ivraie et la cuscute, ce sont les rebelles à la Loi et les empoisonneurs de cœurs, les corrupteurs, les scandaleux dont il aurait mieux valu qu’ils fussent expulsés du sein maternel déjà morts. Les vrilles sont les faibles, les tièdes qui veulent bénéficier de la communion des saints, mais sans y contribuer par le moindre effort. Ce sont les paresseux de l’esprit, ceux qui ont toujours besoin de stimulation, d’aide, de chaleur pour vivre leur pauvre vie spirituelle; sans l’apport de divers appuis, ils ramperaient au sol, incapables de tendre au ciel et ils seraient piétinés par le Malin : je dis bien piétinés, non cueillis. Même le Malin les méprise. Il ne s’en occupe pas parce qu’il sait qu’il se donnent la mort de l’âme par eux-mêmes.

Election douloureuse parce que, en tant qu’épis destinés à devenir la farine de Dieu, il faut accepter les coups de la batteuse, l’immolation de la meule, la purification du blutoir, c’est-à-dire des souffrances, des souffrances et encore des souffrances, des mortifications, un ascétisme sans mesure.

Oh ! pour devenir farine d’hosties, il faut se laisser dépouiller de tou­te impureté par l’amour. Rien n’est aussi absolu que l’amour dans l’accomplissement de cette épuration de votre personnalité afin de la rendre apte à vivre au Ciel.

Mais songe, mon âme, pense à combien te paraîtra beau mon Paradis après tant de douleur. Toute cette amertume que tu bois ici par amour pour ton Roi, tu la trouveras là-haut transformée en douceur. Toutes les blessures qui t’ont torturée ici seront là-haut des bijoux éternels. Toute la douleur sera de la joie.

Le temps passe, à chaque instant il passe. Je demeure, et avec moi demeure mon Éternité. Elle et moi serons ton don, celui que tu t’es gagné par ton amour et ta douleur. Une éternité de lumière et de joie éternelle. Une éternité avec Dieu, avec Dieu, Maria.

Penses-y toujours.” [...]

Les Cahiers de 1943, 27 octobre