En ce temps-là, Jésus ressuscité dit aux onze Apôtres : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné. Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils expulseront les démons ; ils parleront en langues nouvelles ; ils prendront des serpents dans leurs mains et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien. »
(…) Jésus est parmi eux. Je n’ai pas vu quand ni d’où il est apparu. On dirait que c’est du côté du mont qui est inaccessible. Il resplendit d’amour dans la grande lumière de midi et il déclare :
« Celui qui demeure en moi ne subira aucun méfait de la part du Malin. En vérité, je vous dis que ceux qui seront unis à moi pour servir le Très-Haut, dont le désir est le salut de tous les hommes, pourront chasser les démons, rendre inoffensifs reptiles et venins, passer au milieu des fauves et des flammes sans subir de dommage, tant que Dieu voudra qu’ils restent sur la terre pour le servir.
– A quel moment es-tu arrivé, Seigneur ? demandent-ils en s’inclinant, mais en restant à genoux.
– C’est votre serment qui m’a appelé. Et maintenant que les pieds de mes apôtres ont foulé cette terre, descendez rapidement en ville, au Cénacle. Ce soir, les femmes de Galilée vont partir avec ma Mère. Jean et toi, vous les accompagnerez. Nous nous retrouverons tous unis en Galilée sur le mont Thabor, dit-il à Simon le Zélote et à Jean.
– Quand, Seigneur ?
– Jean sera prévenu et il vous le transmettra.
– Tu nous quittes, Seigneur ? Tu ne nous bénis pas ? Nous avons tant besoin de ta bénédiction.
– Je vous la donnerai ici et au Cénacle. Prosternez-vous ! »
Il les bénit, puis l’éclat du soleil l’enveloppe comme à la Transfiguration, à cette différence près que, ici, il le cache. Jésus n’est plus là.
[...] « C’est l’amour que je veux voir en toi pour tous ceux qui te détestent…
Si seulement tu savais à quel point cet amour que nous portons à ceux qui sont nos ennemis irréductibles – les personnes impossibles à convertir – opère des miracles ! Qu’ils soient directs, imputés à eux-mêmes comme le fut l’amour d’Etienne pour Saul, – amour qui lui obtient de me rencontrer sur la route de damas –, ou indirects.
L’amour n’est jamais perdu.
Tout acte d’amour, même le plus infime acte de cette monnaie, de ce levain, de ce baume qu’est l’amour, porte du fruit. Il est recueilli par les anges, connu de Dieu, il monte dans le trésor des cieux et, là, sert – oh, mystérieuses opérations de Dieu – à acquérir, faire croître, à soigner des âmes esclaves de Satan, des âmes statiques dans leur justice à peine esquissée, des âmes blessées et malades. L’amour offert pour la conversion de nos bourreaux et demeuré sans fruit pour eux à cause de leur volonté perverse, apportera des fruits de grâce à d’autres âmes, inconnues sur la terre mais qui seront connues au ciel. » [...]
Jamais je n’aurais cru qu’un commentaire de l’Evangile puisse me toucher autant. Je lis les méditations depuis que vous me les envoyez, avec admiration. Mais celle-là, c’est un sommet. Je vais demander que le texte de Jean 15, 9-17 soit lu à mes obsèques religieuses si c’est possible... lorsque le jour sera venu !