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FR-Evangile-Illustre-2015-12-16
14 décembre 2022 - Saint Jean de la Croix
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L'évangile du jour
« Es-tu celui qui doit venir ? » (Lc 7, 18b-23)

En ce temps-là, Jean le Baptiste appela deux de ses disciples et les envoya demander au Seigneur : « Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » Arrivés près de Jésus, ils lui dirent : « Jean le Baptiste nous a envoyés te demander : Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? » À cette heure-là, Jésus guérit beaucoup de gens de leurs maladies, de leurs infirmités et des esprits mauvais dont ils étaient affligés, et à beaucoup d’aveugles, il accorda de voir. Puis il répondit aux envoyés : « Allez annoncer à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle. Heureux celui qui ne trébuchera pas à cause de moi ! »


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Dans les visions de Maria Valtorta
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Date
24 juillet 28
Lieu
Capharnaüm
Livre
Tome 4 - ch 266.4
2ème année vie publique

       Les gens, entendant parler d’Hérode et comprenant quel est celui qui en parle, se pressent avec curiosité autour du groupe de Jésus et des trois hommes.

       « Que vouliez-vous me demander ? demande Jésus après les échanges de salutations avec les deux austères personnages.

       – Parle, Manahen, toi qui sais tout, et qui lui es plus attaché, dit l’un des deux.

       – Voici, Maître. Tu dois être indulgent si, par excès d’amour, les disciples en viennent à se méfier de Celui qu’ils croient opposés à leur maître ou désireux de le supplanter. C’est ce que font tes disciples, de même que ceux de Jean. C’est une jalousie compréhensible qui montre tout l’amour des disciples pour leurs maîtres. Quant à moi… je suis impartial, et ceux qui m’accompagnent ici peuvent le confirmer, car je te connais et je connais Jean ; et je vous aime avec justice, au point que, bien que je t’aime, toi, pour ce que tu es, j’ai préféré faire le sacrifice de rester auprès de Jean parce que je le vénère, lui aussi, pour ce qu’il est, et actuellement parce qu’il est plus en danger que toi. Maintenant, à cause de cet amour que les pharisiens attisent par rancœur, ils en sont venus à douter que tu es le Messie. Et ils l’ont avoué à Jean, croyant lui faire plaisir en lui disant : “ Pour nous, c’est toi qui es le Messie. Nul ne peut être plus saint que toi. ” Jean a commencé par leur faire des reproches en les traitant de blasphémateurs puis, après ces reproches, il leur a expliqué avec plus de douceur tout ce qui te désigne comme le vrai Messie. Enfin, voyant qu’ils n’étaient pas encore persuadés, il a pris deux d’entre eux – ceux-ci – et leur a dit : “ Allez le trouver et dites-lui en mon nom : ‘ Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? ’” Il n’a pas envoyé les disciples autrefois bergers car, eux, ils croient et il n’aurait servi à rien de les envoyer. Mais il a choisi des hommes qui doutent pour qu’ils t’approchent et que leurs paroles dissipent les questionnements de ceux qui sont comme eux. Je les ai accompagnés pour pouvoir te voir. J’en ai fini : à toi, maintenant, d’apaiser leurs incertitudes.

       – Mais ne nous crois pas hostiles, Maître ! Les paroles de Manahen pourraient te le faire penser. Nous… nous… Nous con­naissons depuis des années Jean-Baptiste et nous l’avons toujours vu saint, pénitent, inspiré. Toi… nous ne te connaissons que par ce que d’autres en disent. Et tu sais ce qu’est la parole des hommes… Elle crée et détruit renommée et éloges par le contraste entre ceux qui exaltent et ceux qui dénigrent, comme un nuage se forme et se dissipe par l’effet de deux vents contraires.

       – Je sais, je sais… Je lis dans votre âme, et vos yeux lisent la vérité dans ce qui vous entoure, de même que vos oreilles ont entendu mon entretien avec la veuve. Cela suffirait pour vous convaincre. Mais je vous dis : observez ce qui m’entoure. Ici, il n’y a ni riches ni jouisseurs, ni personnes scandaleuses. Mais des pauvres, des malades, des juifs honnêtes qui veulent connaître la Parole de Dieu. Rien d’autre. Celui-ci, celui-là, cette femme, et aussi cette fillette et ce vieillard sont venus ici malades et sont maintenant en bonne santé. Interrogez-les et ils vous diront ce qu’ils avaient, comment je les ai guéris, et comme ils vont maintenant. Allez-y, faites-le. Pendant ce temps, je discute avec Manahen. »

       Jésus fait mine de se retirer.

       « Non, Maître. Nous ne doutons pas de tes paroles. Donne-nous seulement une réponse à apporter à Jean, afin qu’il voie que nous sommes venus et qu’il puisse se baser sur elle pour con­vaincre nos compagnons.

       – Allez rapporter ceci à Jean : “ Les sourds entendent : cette fillette était sourde et muette. Les muets parlent : cet homme était muet de naissance. Les aveugles voient. ”

       Homme, viens ici. Dis-leur ce que tu avais » dit Jésus en prenant un miraculé par le bras.

       Ce dernier répond :

       « Je suis maçon, et un seau plein de chaux vive m’est tombé sur la figure et m’a brûlé les yeux. Depuis quatre ans, j’étais dans les ténèbres. Le Messie a humecté mes yeux desséchés avec sa salive et ils sont redevenus plus frais que quand j’avais vingt ans. Qu’il en soit béni. »

       Jésus reprend :

       « Et avec les aveugles, les sourds et les muets guéris, les boiteux se redressent et les estropiés courent. Voilà ce vieillard qui était tout à l’heure déformé et qui est maintenant droit comme un palmier du désert et agile comme une gazelle. Les maladies les plus graves guérissent. Toi, femme, qu’avais-tu ?

       – Un mal au sein pour avoir trop donné de lait à des bouches voraces et le mal, avec le sein, me rongeait la vie. Maintenant, regardez ! »

       Elle entrouvre son vêtement, montrant son sein intact et elle ajoute :

       « Ce n’était qu’une plaie, comme ma tunique encore couverte de pus le montre. Maintenant, je rentre chez moi mettre un vêtement propre. Je suis forte et heureuse. Alors que, hier seulement, j’étais mourante, amenée ici par des gens charitables, et si malheureuse… à cause des enfants qui allaient bientôt être sans mère. Louange éternelle au Sauveur !

       – Vous entendez ? Et vous pouvez interroger le chef de la synagogue de cette ville sur la résurrection de sa fille. En allant vers Jéricho, passez par Naïm. Informez-vous au sujet du jeune homme ressuscité en présence de toute la ville, au moment où on allait le mettre au tombeau. Vous pourrez ainsi rapporter que les morts ressuscitent. Que beaucoup de lépreux sont guéris, comme vous pouvez l’apprendre dans de nombreuses localités d’Israël ; si vous voulez aller à Sycaminon, cherchez-en parmi les disciples et vous en trouverez plusieurs. Dites donc à Jean que les lépreux sont purifiés. Et dites, puisque vous le voyez, que la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres. Et bienheureux celui qui ne sera pas scandalisé à mon sujet. Rapportez cela à Jean. Et dites-lui que je le bénis avec tout mon amour (...)


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Saint Jean de la Croix, Prêtre et Docteur de l'Église

[Saint Jean de la Croix (1542-1591), mystique et poète espagnol, premier carmélitain déchaussé, docteur de l’Église (traditionnellement appelé “Doctor mysticus”). L’oraison de la messe In médio proclamait : “ Dieu, vous avez inspiré à saint Jean, votre Confesseur et Docteur, un amour sublime de la parfaite abnégation de soi et de la Croix : faites que, nous attachant toujours à l’imiter, nous obtenions la gloire éternelle. ”]

Azarias [L’ange gardien de Maria Valtorta] dit :

« L’oraison de la messe de saint Jean de la Croix résume en peu de mots toute la théorie pour être de parfaits chrétiens : se renier soi-même et aimer la croix. Le saint docteur et réformateur du Carmel est grand au ciel parce qu’il a su faire cela de façon parfaite.

Cela aurait été peu de chose d’avoir réformé les anciennes constitutions. Même les chefs des nations réforment les constitutions des Etats. Mais peu parmi eux sont saints. Même les patrons d’une entreprise réforment les habitudes et les façons de travailler. Mais peu parmi eux sont saints.

De même, cela aurait été bien peu, en fait moins que rien, si saint Jean de la Croix avait écrit ses traités de mystique alors que ses actions n’y correspondaient pas ; pire encore, cela aurait été une cause de condamnation. Même les écrivains rédigent des pages très morales pour faire briller la figure d’un ou de plusieurs personnages de leurs livres, mais ensuite, au quotidien, ils mènent une vie qui est à l’antithèse de la thèse morale qu’ils ont soutenue dans leur ouvrage. A cause de cela ils ne sont pas saints, bien qu’ayant écrit des pages morales et même mystiques. Leur œuvre n’est pas le parfum de leur vie qui s’exhale en paroles, des convictions qui se fixent sur le papier, mais seulement un élan d’habileté dans l’espoir d’applaudissements et de profits. Ce sont donc des histrions et rien de plus.

Si saint Jean de la croix avait écrit ces livres de mystique uniquement en qualité d’écrivain mais qu’ensuite il n’ait été qu’un tiède, même seulement un tiède, il aurait écrit de lui- même sa condamnation à une peine plus ou moins longue. La justice lui aurait demandé : “ Pourquoi as-tu été hypocrite ? L’excuse qu’ont les ignorants de ne pas savoir n’est pas valable pour toi. Tu as connu l’amour, tu l’as décrit, mais tu n’en as pas brûlé. Va donc apprendre à aimer et à être sincère. ”

Mais saint Jean de la croix se transforma lui-même héroïquement avant de transformer les autres, et il pratiqua la perfection qu’il décrivait pour laisser un code de perfection aux âmes. C’est pourquoi il fut grand, et il est saint.

Pour les mêmes raisons, tout chrétien peut être saint : en se reniant soi-même, c’est-à-dire en transformant son “ moi ” humain en un “ moi ” spirituel parfait, et en aimant la croix. Sans imitation du divin Crucifié on ne peut se transformer soi-même, et sans amour de la croix on ne peut changer son “ moi ”. » [...]

Le Livre d'Azarias, 24 novembre 1946