Un jour de sabbat, Jésus était entré dans la maison d’un chef des pharisiens pour y prendre son repas, et ces derniers l’observaient. Jésus dit une parabole aux invités lorsqu’il remarqua comment ils choisissaient les premières places, et il leur dit : « Quand quelqu’un t’invite à des noces, ne va pas t’installer à la première place, de peur qu’il ait invité un autre plus considéré que toi. Alors, celui qui vous a invités, toi et lui, viendra te dire : ‘Cède-lui ta place’ ; et, à ce moment, tu iras, plein de honte, prendre la dernière place. Au contraire, quand tu es invité, va te mettre à la dernière place. Alors, quand viendra celui qui t’a invité, il te dira : ‘Mon ami, avance plus haut’, et ce sera pour toi un honneur aux yeux de tous ceux qui seront à la table avec toi. En effet, quiconque s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. »
(…) Pourquoi voulez-vous vous croire parfaits, vous à qui le sort a donné une haute situation ? Et même si vous l’êtes en quelque chose, pourquoi ne cherchez-vous pas à l’être en tout ? Pourquoi me haïssez-vous parce que je découvre vos plaies ? Je suis le Médecin de votre âme. Est-ce qu’un médecin peut guérir sans mettre à nu et nettoyer les plaies ? Mais ne savez-vous pas que beaucoup – et cette femme qui est sortie est de leur nombre – méritent la première place au banquet de Dieu en dépit de leur piètre apparence ? Ce n’est pas l’extérieur qui a de la valeur, mais le cœur et l’âme. Dieu vous voit du haut de son trône, et il vous juge. Combien il en voit qui valent mieux que vous ! Par conséquent, écoutez-moi :
Prenez toujours comme règle de conduite ceci : quand on vous invite à un banquet de noces, choisissez toujours la dernière place. Il vous en reviendra un double honneur quand le maître vous dira : “ Mon ami, avance ” : honneur de mérite et honneur d’humilité. Alors que… Quel triste moment pour un orgueilleux d’avoir la honte de s’entendre dire : “ Va là-bas, au fond, car il y a quelqu’un de plus important que toi. ” Et faites la même chose dans le banquet secret de votre âme pour les noces avec Dieu. Qui s’abaisse sera élevé, et qui s’élève sera rabaissé. (…)
Consolation de Jésus suite à la mort de la mère de Maria Valtorta
Ma première nuit d’orpheline
Jésus dit :
“Quand on est deux à porter une peine, elle est plus légère. Je suis avec toi.
Aux yeux du monde, il peut sembler cruel que je ne te laisse pas tranquille même en cette nuit douloureuse. Mais laissons dire le monde. Il voit, juge, dit du mal. La vérité est autre, et cette vérité est aussi une preuve irréfutable de l’identité de celui qui te parle. Une preuve pour les innombrables Thomas d’aujourd’hui qui ne sentent pas ma présence et ma voix dans tes pages.
Seul le Dieu juste et saint peut, en une heure de douleur comme celle-ci, te faire écrire des mots comme ceux que tu vas écrire. Dieu seul. Et je suis ce Dieu.
Une des choses qui étonnaient le plus le monde païen et gagnaient de nouveaux prosélytes toujours plus nombreux à l’Eglise était le calme, la sérénité, la force des martyrs durant leur martyre. Cette paix sereine et inébranlable ne pouvait venir que de Dieu. Mais le martyre du cœur n’est pas moins atroce que celui de la chair, et seul Dieu peut communiquer à ceux que la douleur torture dans le cœur l’héroïsme d’une résignation qui est vraiment la quatrième phrase du ‘Notre Père’, vécue de toute sa chair et de toute son âme, de son intellect et de son esprit.
Le monde aveugle pourra même prendre ton calme héroïque, don de ton Tout, pour de l’indifférence. Le monde salit tout ce dont il s’approche. Mais la saleté ne pénètre pas dans un bloc d’or ou de diamant. Elle s’y dépose et puis tombe à la moindre vague de pluie ou de vent.
Laisse donc que les aveugles de ce monde ne voient pas. Les autres, pour qui mon Esprit est lumière, lisent mon Nom dans ton courage de martyre. Et, en souffrant avec un tel courage, tu es davantage la missionnaire de ton Jésus que cent prédicateurs de mots qu’aucun fait ne vient corroborer.
En cette heure, je te présente une de mes paraboles. C’est celle du figuier stérile. Ne pleure pas, Maria. Tu sais déjà à qui je fais allusion. Ne pleure pas.
J’ai donné à ta mère les mêmes soins que le vigneron à la plante paresseuse. Fais-m’en des louanges, Maria, parce que j’ai usé d’infinie miséricorde avec l’âme qui t’était si chère.
L’heure de son jugement devait être bien avant maintenant. Et je suis venu deux fois au long de tes années de douleur pour observer cette plante spirituelle que même tes prières n’arrivaient pas à induire à produire des fruits de vie éternelle. Et les deux fois, j’avais dans la main la hache prête à abattre cette vie qui résistait aux invitations de la Grâce. Et les deux fois, j’ai retenu le coup pour permettre à cette âme de ne pas venir à moi dépourvue de bonnes œuvres, accomplies l’âme réconciliée avec moi.
Je suis le Jésus miséricordieux et j’avais pitié d’elle et de toi qui te tourmentais pour elle.
J’ai préparé les moyens pour un dernier travail. J’ai envoyé mon serviteur [Le père Migliorini avait, dans les jours qui avaient précédé sa mort, donné la communion à la mère de l’auteur, décédée à midi le 4 octobre] pour accomplir la mystique fertilisation de cette âme à travers le Sacrement, les Sacrements dans lesquels coule mon Sang et ma Chair devient nourriture pour vous donner le salut, le pardon et la vie éternelle.
J’ai tout fait de ce qu’on pouvait faire sur ce sujet pour opérer le miracle d’orner de fruits cet esprit sur le point de se présenter devant moi. Et tu m’as aidé.
Je l’ai prise maintenant parce qu’elle ne pouvait donner plus; si je l’avais laissée plus longtemps, le vent des sentiments humains, avec son souffle chaud de ressentiments et d’égoïsme, aurait brûlé les fruits que mon amour et le tien avaient produits.
Elle ne t’a pas dit merci. Mais je te le dis pour elle. Et maintenant, elle te le dit déjà, car ma Lumière lui a illuminé des horizons que son humanité lui voilait.
Ne pleure pas, ma fille. Le reste viendra plus tard. Continue à prier et à souffrir pour elle. Et espère en moi.
Va en paix, âme fidèle. Je ne t’abandonne pas. Tu es dans mes bras qui sont plus doux que ceux de ta mère.”
Les Cahiers de 1943, 4 octobre