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17 octobre 2022 - Saint Ignace d'Antioche
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L'évangile du jour
« Ce que tu auras accumulé, qui l’aura ? » (Lc 12, 13-21)

En ce temps-là, du milieu de la foule, quelqu’un demanda à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. » Jésus lui répondit : « Homme, qui donc m’a établi pour être votre juge ou l’arbitre de vos partages ? » Puis, s’adressant à tous : « Gardez-vous bien de toute avidité, car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède. » Et il leur dit cette parabole : « Il y avait un homme riche, dont le domaine avait bien rapporté. Il se demandait : ‘Que vais-je faire ? Car je n’ai pas de place pour mettre ma récolte.’ Puis il se dit : ‘Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j’en construirai de plus grands et j’y mettrai tout mon blé et tous mes biens. Alors je me dirai à moi-même : Te voilà donc avec de nombreux biens à ta disposition, pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.’ Mais Dieu lui dit : ‘Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ?’ Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. » 


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Dans les visions de Maria Valtorta
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Date
8 septembre 28
Lieu
Arbel
Livre
Tome 4 - ch 276.6
2ème année vie publique

       (…) Ecoutez cette parabole : les champs d’un homme riche lui avait rapporté d’abondantes récoltes. Elles étaient vraiment miraculeuses. Il contemple avec joie toute cette richesse qui s’accumule sur ses champs et sur son aire au point de ne pas trouver de place dans les greniers et de devoir être abritée sous des hangars provisoires et jusque dans les pièces de la maison. Et il dit : “ J’ai travaillé comme un esclave, mais la terre ne m’a pas déçu. J’ai travaillé pour dix récoltes, et maintenant je veux me reposer pour autant de temps. Comment ferai-je pour abriter toute cette profusion ? Je ne veux pas la vendre, car cela m’obligerait à travailler pour avoir une nouvelle moisson l’an prochain. Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers et j’en ferai de plus grands pour loger tout mon blé et tous mes biens. Puis je dirai à mon âme : ‘ O mon âme ! Tu as maintenant des biens pour plusieurs années. Repose-toi donc, mange, bois et profite de la vie. ’” Cet homme, comme beaucoup, confondait le corps et l’âme et mélangeait le sacré au profane : car en réalité, dans les jouissances et l’oisiveté, l’âme ne tire aucun profit, mais elle s’affaiblit, et celui-là aussi, comme beaucoup, s’arrêtait après la première bonne récolte dans les champs du bien, car il lui semblait avoir tout fait.

       Mais ne savez-vous pas que, quand on a mis la main à la charrue, il faut persévérer une année, dix, cent, tant que dure la vie, car s’arrêter est un crime envers soi-même, parce qu’on se refuse une gloire plus grande, et c’est régresser, car celui qui s’arrête, généralement, non seulement ne progresse plus, mais revient en arrière ? Le trésor du Ciel doit augmenter d’année en année pour être bon. Car, si la miséricorde divine doit être bienveillante, même avec ceux qui ont eu peu d’années pour le former, elle ne sera pas complice des paresseux qui, ayant une longue vie, font peu de chose. Le trésor doit être en continuelle croissance. Autrement, ce n’est plus un trésor qui porte du fruit, mais un trésor inerte et cela se produit au détriment de la paix promise du Ciel.

       Dieu dit à l’homme sot : “ Insensé ! Toi qui confonds le corps et les biens de la terre avec ce qui est esprit et qui tires d’une grâce de Dieu un mal, sache que, cette nuit même, on te redemandera ton âme ; et quand elle sera partie, ton corps restera sans vie. Ce que tu as préparé, à qui cela reviendra-t-il ? L’emporteras-tu avec toi ? Non. Tu arriveras dépouillé des récoltes terrestres et des œuvres spirituelles en ma présence, et tu seras pauvre dans l’autre vie. Il valait mieux faire de tes récoltes des œuvres de miséricorde pour ton prochain et pour toi. Car, en te montrant miséricordieux envers les autres, tu serais miséricordieux envers ton âme. Et, au lieu de nourrir des pensées d’oisiveté, il aurait mieux valu mettre en œuvre des activités d’où tu pouvais tirer un profit utile pour ton corps et de grands mérites pour ton âme, jusqu’au moment où je t’aurais appelé. ” L’homme mourut cette nuit-là et fut jugé avec sévérité. En vérité, je vous dis que c’est ce qu’il se passe pour l’homme qui thésaurise pour lui-même et ne s’enrichit pas aux yeux de Dieu. (…)


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L'âme, citerne de grâce

Jésus dit :

“Dans les pays d’Orient, il n’est pas inusité de trouver de grandes citernes d’eau situées justement à des endroits si arides qu’on s’étonne d’y trouver autant d’eau. Elles sont alimentées par des veines secrètes, enfouies sous le sable ou les roches calcaires qui distillent depuis des siècles cette richesse bénie dans d’énormes réservoirs séculaires. Tout autour il y a des palmiers et d’autres plantes, bien vertes car elles bénéficient de l’humidité que dégage le sol. Cette végétation garde l’eau fraîche et la protège du soleil brûlant qui dessèche tout dans les environs.

Les citernes sont la bénédiction des déserts. La bonté du Créateur a mis ces veines d’eau dans les profondeurs du sol par pitié des humains et il continue de les alimenter depuis le premier jour de la Terre.

Les caravanes affluent à ces citernes, les animaux du désert y accourent, et il n’est pas rare qu’un petit village s’élève tout près dans la fraîcheur de l’oasis, village dont on peut dire qu’il vit grâce à l’eau qui y coule.

Je vais maintenant tirer une comparaison pour l’âme. La citerne qui recueille les eaux pour son bien et le bien d’autrui est l’âme qui sait accueillir la grâce qui coule en elle, intarissable, par la bonté de Dieu. Sa propre vie et celle des autres, qui sont en contact avec elle, en profitent et deviennent luxuriantes de fruits éternels, tandis que les plus déshérités, les malheureux qui ne savent pas faire bon usage de la grâce, les prodigues qui la gaspillent, les coupables qui la perdent peuvent, au contact de cette âme, s’en nourrir, s’en abreuver et réfléchir à combien douce est l’eau du Seigneur; ils sont portés à répéter le cri de la Samaritaine : ‘Seigneur, donne-moi de cette eau’.

Crois qu’en vérité, si quelqu’un me demandait à boire, je lui donnerais tout de suite, fût-il le plus grand des pécheurs, l’eau vive de la grâce.

Mais une réflexion s’impose. Qu’arriverait-il si l’eau que distillent les profondeurs de la terre trouvait une citerne aux bords endommagés ? L’eau déborderait et se perdrait dans le sol, formant de la boue dont ne jouiraient que les animaux visqueux et les insectes nuisibles. Les gens de ces contrées arides prennent grand soin de leurs citernes et ils en réparent les érosions pour que pas même une goutte du précieux élément ne se perde.

Pour que la grâce remplisse ton âme, fais bien attention à ce que rien n’endommage ton esprit. Les défaillances de la fidélité à la grâce sont autant d’attentats à l’intégrité de la citerne mystique dans laquelle je verse sans cesse l’eau qui jaillit d’une source de vie et qui donne la vie. Donc, grande attention et grande fidélité.

De plus, grande humilité. Les plantes vertes qui poussent avec luxuriance grâce à l’humidité du sol et qui servent à garder l’eau fraîche, empêchant le soleil de la faire évaporer, sont l’humilité : elle se fait luxuriante dans l’âme qui sait cultiver la grâce et sa luxuriance empêche le soleil de l’orgueil de consumer l’eau si précieuse.

Et puis, grande charité. La citerne ne vit pas pour elle-même. Elle vit pour les autres, elle a été créée pour les autres. Autrement son existence serait inutile. L’âme que je comble de mes dons de grâce doit se réjouir que tous viennent puiser en elle.

Ne commets pas le vilain péché de l’avarice spirituelle en voulant thésauriser pour toi seule les richesses que je te donne. Je te les donne gratuitement, mais tu dois les partager généreusement avec les autres. Pour ce qui est des prières et des souffrances, tu le fais, mais pour ce qui est de mes paroles, tu es d’une avarice honteuse. Débarrasse-toi de ce défaut.

J’ai parlé aux foules ; je n’ai pas chuchoté seulement à l’oreille des amis. J’ai parlé aux amis et aux ennemis, aux Juifs et aux Gentils, à quiconque venait dans le rayon de ma voix. J’entends bien que ce que je dis à mes amis maintenant ne reste pas trésor enfoui par l’avare. Ce serait un manque à la charité, lequel pourrait bien m’inciter à punir l’avare et le méfiant – avare, car il garde tout pour lui, méfiant, parce qu’il croit que je n’ai pas d’autres monnaies à donner.

Mes richesses sont telles que les firmaments ne suffiraient pas à les contenir. Elles se renouvellent à chaque instant, à chaque battement, en termes humains, de ce grand cœur qui est le pivot de notre Trinité. Vie intarissable, création continue, renouvellement éternel.

Donne donc avec libéralité ce que je te donne. Avec charité, avec générosité, avec humilité.

Ces paroles divines qui coulent en toi sont une lame à deux tranchants. Sur l’un se trouve l’humilité, sur l’autre, l’orgueil. Un tranchant donne la vie, l’autre donne la mort. Car chaque don de Dieu oblige celui qui le reçoit à une plus grande perfection ; il risque, dans le cas contraire, d’appesantir le jugement de Dieu sur sa tête. A celui à qui il a été beaucoup donné, beaucoup sera demandé.

Grande humilité, donc. Donne anonymement comme je donne gratuitement. Par justice : pense que rien n’est à toi, mais tout est à moi. Par respect : souviens-toi que ce sont les paroles de Dieu et il serait indécent de les faire passer pour tiennes. Par vérité : dire qu’elles sont de toi serait un mensonge.

Et maintenant, va prier. Je te donne ma paix.”

Les Cahiers de 1943, 21 juin