En ce temps-là, les
pharisiens allèrent tenir conseil pour prendre Jésus au piège en le faisant
parler. Ils lui envoient leurs disciples, accompagnés des partisans d’Hérode :
« Maître, lui disent-ils, nous le savons : tu es toujours vrai et tu enseignes
le chemin de Dieu en vérité ; tu ne te laisses influencer par personne, car ce
n’est pas selon l’apparence que tu considères les gens. Alors, donne-nous ton
avis : Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur ? »
Connaissant leur perversité, Jésus dit : « Hypocrites ! pourquoi voulez-vous me
mettre à l’épreuve ? Montrez-moi la monnaie de l’impôt. » Ils lui présentèrent
une pièce d’un denier. Il leur dit : « Cette effigie et cette inscription, de
qui sont-elles ? » Ils répondirent : « De César. » Alors il leur dit : « Rendez
donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »
(...) Ils entrent à l’intérieur du Temple. Les soldats de l’Antonia les regardent passer. Ils vont adorer le Seigneur, puis reviennent dans la cour où les rabbis enseignent.
Aussitôt, avant même que les gens n’arrivent et ne se groupent autour de Jésus, des séphorim, des docteurs d’Israël et des hérodiens s’approchent, le saluent avec un faux respect, et lui disent :
« Maître, nous savons que tu es sage et véridique, que tu enseignes la voie de Dieu sans tenir compte de rien ni de personne, excepté de la vérité et de la justice, et que tu te soucies peu du jugement des autres sur toi, mais que tu désires seulement conduire les hommes au bien. Alors, dis-nous : est-il permis de payer le tribut à César, ou non ? Quel est ton avis ? »
Jésus porte sur eux l’un de ces regards d’une pénétrante et solennelle perspicacité, et il répond :
« Pourquoi me tentez-vous hypocritement ? Certains parmi vous savent pourtant que l’on ne me trompe pas avec des honneurs affectés ! Mais montrez-moi une pièce de monnaie utilisée pour s’acquitter du tribut. »
Ils lui en présentent une.
Il l’observe au recto et au verso et, la gardant sur la paume de sa main gauche, il la frappe de l’index de sa main droite :
« De qui est cette image et que dit cette inscription ?
– C’est la figure de César et l’inscription porte son nom, le nom de Caius Tibère César, actuellement empereur de Rome.
– Dans ce cas, rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. »
Puis il leur tourne le dos après avoir rendu la pièce à celui qui la lui avait prêtée (...)