En ce temps-là, laissant les foules, Jésus vint à la maison. Ses disciples s’approchèrent et lui dirent : « Explique-nous clairement la parabole de l’ivraie dans le champ. » Il leur répondit : « Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme ; le champ, c’est le monde ; le bon grain, ce sont les fils du Royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du Mauvais. L’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ; la moisson, c’est la fin du monde ; les moissonneurs, ce sont les anges. De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde. Le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal ; ils les jetteront dans la fournaise : là, il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »
(…) « Venez autour de moi et écoutez. Je vous explique le sens complet de cette parabole, qui a encore deux aspects en plus de celui que j’ai montré à la foule.
Dans son sens universel, la parabole s’explique de la façon suivante : le champ, c’est le monde. La bonne semence, ce sont les fils du Royaume de Dieu semés par Dieu dans le monde en attendant d’arriver à leur fin et d’être coupés par la Faucheuse et amenés au Maître du monde pour qu’il les engrange dans ses greniers. L’ivraie, ce sont les fils du Malin répandus, à leur tour, sur le champ de Dieu dans l’intention de faire de la peine au Maître du monde et de nuire aussi aux épis de Dieu. Par un sortilège, l’Ennemi de Dieu les a semés exprès, car vraiment le diable dénature l’homme jusqu’à en faire une créature qui soit sienne, et il la sème pour corrompre les autres qu’il n’a pas pu asservir autrement. La moisson, ou plutôt la formation des gerbes et leur transport dans les greniers, c’est la fin du monde et ce sont les anges qui en sont chargés. Il leur a été ordonné de rassembler les créatures après la fenaison et de séparer le bon grain de l’ivraie ; et de même que, dans la parabole, on brûle cette dernière, ainsi, au Jugement dernier, les damnés seront brûlés dans le feu éternel.
Le Fils de l’homme enverra ses anges pour extirper de son Royaume tous les artisans de scandale et d’iniquité. Car alors le Royaume se trouvera sur la terre et au Ciel, et aux citoyens du Royaume sur la terre seront mêlés de nombreux fils de l’Ennemi. Ceux-ci atteindront, comme l’annoncent les prophètes, la perfection du scandale et de l’abomination dans toute leur activité terrestre et ils causeront de terribles tracas aux fils de l’esprit. Dans le Royaume de Dieu, aux Cieux, on aura déjà expulsé les corrompus, car la corruption n’entre pas au Ciel. Donc, en passant la faux dans les rangs de la dernière récolte, les anges du Seigneur faucheront et sépareront le bon grain de l’ivraie ; ils jetteront cette dernière dans la fournaise ardente où il n’y a que pleurs et grincements de dents, et ils emmèneront les justes, le grain de choix, dans la Jérusalem éternelle où ils resplendiront comme autant de soleils dans le Royaume de mon Père, qui est aussi le vôtre.
Voilà donc le sens universel. Mais pour vous, il y en a un autre… (…)