Descendant de la montagne, les disciples interrogèrent Jésus : « Pourquoi donc les scribes disent-ils que le prophète Élie doit venir d’abord ? » Jésus leur répondit : « Élie va venir pour remettre toute chose à sa place. Mais, je vous le déclare : Élie est déjà venu ; au lieu de le reconnaître, ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu. Et de même, le Fils de l’homme va souffrir par eux. » Alors les disciples comprirent qu’il leur parlait de Jean le Baptiste.
(...) – Vous devrez vivre auprès de moi et voir ma gloire jusqu’à la fin. Soyez-en dignes car le temps est proche. Obéissez au Père, qui est le mien et le vôtre. Retournons maintenant parmi les hommes, parce que je suis venu pour rester parmi eux et les amener à Dieu. Allons. Soyez saints en souvenir de cette heure, soyez forts et fidèles. Vous aurez part à ma gloire la plus complète. Mais ne parlez pas maintenant de ce que vous avez vu, à personne, pas même à vos compagnons. Quand le Fils de l’homme sera ressuscité d’entre les morts et retourné dans la gloire de son Père, alors vous parlerez, parce qu’alors il faudra croire pour avoir part à mon Royaume.
– Mais Elie ne doit-il pas venir afin de préparer à ton Royaume ? Les rabbis le disent.
– Elie est déjà venu et il a préparé les voies au Seigneur. Tout arrive comme cela a été révélé. Mais ceux qui enseignent la Révélation ne la connaissent pas, ne la comprennent pas. Ils ne voient pas et ils ne reconnaissent pas les signes des temps et les envoyés de Dieu. Elie est revenu une première fois. Il reviendra une seconde fois, quand les derniers temps seront proches, pour préparer les derniers à Dieu. Mais, maintenant, il est venu pour préparer les premiers au Christ, et les hommes n’ont pas voulu le reconnaître, ils l’ont tourmenté et mis à mort. Ils feront la même chose au Fils de l’homme, car les hommes ne veulent pas reconnaître ce qui est leur bien. »
Les trois apôtres penchent la tête, pensifs et tristes, et ils descendent par le chemin qu’ils avaient gravi avec Jésus. (...)
[Maria Valtorta écrit : ]
Sainte Lucie, que j’ai tellement priée pour qu’elle me fasse le cadeau du retour, m’offre au contraire une vision céleste qui débute pendant que, avec Marta, je récite le rosaire et les prières de Fatima.
Je vois un ciel nocturne constellé d’étoiles, un beau ciel d’orient d’un bleu saphir presque noir couvert de grappes d’astres lumineux; un paysage nocturne qui dort sous la nuit ; de petites maisons blanches, toutes fermées et silencieuses. Il y en a une, au devant, qui est presque carrée, avec sa terrasse et son espèce de petit dôme, si net que je pourrais, si j’en étais capable, en décrire les moindres détails. Le paysage ondule légèrement, comme s’il se situait dans un doux vallon entre des collines.
Du ciel descend toute une procession d’anges d’une blancheur lumineuse, incorporels et pourtant sensibles à l’œil humain. Ils sont magnifiques. Ils forment une courbe en se dirigeant du ciel vers la terre, vers la petite ville paisible et endormie ; la nuit devient plus claire en raison de la lumière des corps angéliques. Les deux premiers, superbes au-delà de toute description, descendent rapidement, mais sans bouger les ailes, les mains croisées sur la poitrine, le visage incliné vers la bourgade et étincelant d’amour surnaturel. Puis viennent tous les autres, une foule innombrable !
Je ne sais s’ils faisaient de la musique en fendant l’air ou par leur palpitation d’amour. Probablement l’un et l’autre. Ce qui est certain, c’est qu’elle n’avait rien d’un chant matériel, qui nécessite paroles, cordes vocales, voix et art. Et du fait que cette musique était immatérielle, elle était infiniment belle, d’une beauté indescriptible… Je ne peux retenir ce chant non humain. Mon cœur en est rempli, mon âme exulte, toute ma peine s’en trouve effacée, mais je ne saurais en répéter une seule note. Je ne sais pourquoi, je pense à ce chant dont mon saint jean annonce qu’il sera chanté uniquement par ceux qui auront suivi l’agneau, par les cent quarante-quatre mille sauvés qui ne se seront pas souillés avec la chair…
L’armée céleste, pure et harmonieuse, passe et repasse sur sa trajectoire qui unit la terre au ciel. Je vois les anges disparaître après avoir effleuré la terre, puis redescendre comme s’ils faisaient une roue de vols du trône de Dieu à la bourgade…
… Jésus me dit alors – mais sans m’apparaître – : « Voici le premier réconfort apporté à ta souffrance en ce temps de Noël : le chant qui remplissait les horizons la nuit qui m’a vu naître. Les anges chantent de tout leur amour : “ Paix aux hommes de bonne volonté. ” Ils te chantent la paix, à toi. Réjouis-t’en. Je te bénis. »
Les Cahiers de 1944, 13 décembre