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26 juillet 2024 -
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L'évangile du jour
« Celui qui entend la Parole et la comprend porte du fruit » (Mt 13, 18-23)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Écoutez ce que veut dire la parabole du semeur. Quand quelqu’un entend la parole du Royaume sans la comprendre, le Mauvais survient et s’empare de ce qui est semé dans son cœur : celui-là, c’est le terrain ensemencé au bord du chemin. Celui qui a reçu la semence sur un sol pierreux, c’est celui qui entend la Parole et la reçoit aussitôt avec joie ; mais il n’a pas de racines en lui, il est l’homme d’un moment : quand vient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, il trébuche aussitôt. Celui qui a reçu la semence dans les ronces, c’est celui qui entend la Parole ; mais le souci du monde et la séduction de la richesse étouffent la Parole, qui ne donne pas de fruit. Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est celui qui entend la Parole et la comprend : il porte du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. » 


Logo Maria Valtorta
Dans les visions de Maria Valtorta
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Date
1er mars 28
Lieu
Bethsaïde
Livre
Tome 3 - ch 180.6
2ème année vie publique

       (…) Maintenant, écoutez l’esprit de la parabole.

       Nous avons quatre sortes de champs : ceux qui sont fertiles, ceux qui sont infestés d’épines, ceux où abondent les pierres, ceux qui sont traversés de sentiers. Nous avons aussi quatre sortes d’âmes.

       Nous avons les âmes honnêtes, les âmes de bonne volonté, préparées par leur travail personnel et par celui d’un apôtre, d’un “ véritable ” apôtre – car certains en portent le nom sans en avoir l’esprit. Ceux-là sont plus meurtriers pour les volontés en formation que les oiseaux, les épines et les pierres. Par leurs intransigeances, leurs hâtes, leurs reproches, leurs menaces, ils déroutent de telle façon qu’ils éloignent pour toujours de Dieu. Il y en a d’autres, à l’opposé, qui, par un arrosage continuel de bienveillance déplacée, font pourrir la semence dans une terre trop molle. Par leur manque de virilité, ils dévirilisent les âmes dont ils s’oc­cupent –.

       Mais n’envisageons que les vrais apôtres, ceux qui sont de purs miroirs de Dieu. Ils sont paternels, miséricordieux, patients et en même temps forts comme l’est leur Seigneur. Les âmes préparées par eux et par leur propre volonté peuvent être comparés aux champs fertiles, sans pierres ni ronces, sans ivraie ni chiendent. En eux prospère la parole de Dieu, et toute parole – une semence – produit un germe, une herbe et des épis, en donnant ici cent pour cent, plus loin soixante, ailleurs encore trente pour cent. Y en a-t-il parmi ceux qui me suivent ? Certainement, et ils seront saints. Parmi eux, il y en a de toutes les castes, de tous les pays. Il y a même parmi eux des païens, qui donneront pourtant cent pour cent, grâce à leur bonne volonté, uniquement grâce à elle, ou bien accompagnée de celle d’un apôtre ou d’un disciple qui me les prépare.

       Les champs épineux sont ceux où l’incurie a laissé pénétrer les enchevêtrements des intérêts personnels qui étouffent la bonne semence. Il faut se surveiller sans cesse et ne jamais prétendre : “ Oh, désormais je suis formé, ensemencé, je puis être tranquille : je donnerai des semences de vie éternelle. ” Il faut se surveiller : le combat entre le Bien et le Mal est continuel. Avez-vous jamais observé une tribu de fourmis qui s’installent dans une maison ? Les voilà sur le foyer. La femme n’y laisse plus de nourriture et la met sur la table : elles flairent l’air et donnent assaut à la table. La femme met le repas dans la crédence : elles passent par la serrure. La femme suspend ses provisions au plafond : elles font un immense parcours le long des murs et des soliveaux, descendent le long des cordes et dévorent tout. La femme les brûle ou les empoisonne. Enfin, sûre de les avoir détruites, elle se croit tranquille. Ah ! Si elle ne veille pas, quelle surprise ! Voilà que sortent celles qui viennent de naître et tout est à recommencer. C’est ainsi tant qu’on vit. Il faut se surveiller pour extirper les mauvaises herbes dès qu’elles sortent, sinon elles forment un plafond de ronces et étouffent la graine. Les soucis mondains, la duperie des richesses créent cet enchevêtrement, asphyxient les plantes semées par Dieu et les empêchent de former l’épi.

       Voici maintenant les champs pleins de cailloux. Combien y en a-t-il en Israël ! Ce sont ceux qui appartiennent aux “ fils des lois ”, comme l’a relevé très justement mon frère Jude. Il ne s’y trouve pas la pierre unique du Témoignage, ni la pierre de la Loi. Mais on y trouve toute la caillasse des petites lois humaines – bien pauvres – créées par les hommes. Elles sont si nombreuses que, par leur poids, elles ont formé une carapace même à la pierre de la Loi. C’est une ruine qui empêche tout enracinement de la semence. La racine n’est plus nourrie. Il n’y a plus de terre, plus de sucs nourriciers. L’eau fait pourrir la semence parce qu’elle stagne sur les pavés des sillons. Le soleil échauffe les sillons et brûle les petites plantes. Ce sont là les âmes de ceux qui ont remplacé la simple doctrine de Dieu par des doctrines humaines compliquées. Ils reçoivent, et même avec joie, ma parole. Sur le coup, elle les ébranle et les séduit. Mais ensuite… Il faudrait de l’héroïsme pour piocher jusqu’à débarrasser le champ, l’âme et l’esprit de toute la pierraille des rhéteurs. Alors la semence s’enracinerait et formerait un germe fort. Sinon… elle ne produit rien. Il suffit de la crainte de représailles humaines, il suffit d’une réflexion : “ Mais après cela ? Que me feront les puissants ? ” et la pauvre semence s’affaiblit, sans nourriture. Il suffit que toute la caillasse s’agite au son vain des centaines de préceptes qui se sont substitués au Précepte et voilà que l’homme périt avec la semence qu’il a reçue… Israël est rempli de telles personnes. Cela explique comment le cheminement vers Dieu va en sens inverse de celui de la puissance humaine.

       Pour finir, les champs traversés par des sentiers, poussiéreux, nus, sont ceux des hommes du monde, égoïstes. Leur confort est leur loi, la jouissance est leur but. Ne pas se fatiguer, sommeiller, rire, manger… L’esprit du monde est roi en eux. La poussière de la mondanité recouvre le terrain, qui devient stérile. Les oiseaux, qui symbolisent la dissipation, se précipitent sur les mille sentiers qu’on a ouverts pour se faciliter la vie. L’esprit du monde – c’est-à-dire du Malin – dévore et détruit toute semence qui tombe sur ce terrain ouvert à toutes les sensualités et à toutes les légèretés. (...)


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La parabole du semeur appliquée aux méfaits du rationalisme (1/3)

Jésus dit :

[...] “Maria, écris une fois de plus l’explication de la parabole du semeur. Je vais te la dicter pour une catégorie spéciale de personnes dont l’erreur m’attriste. Erreur d’imprudence chez les uns, erreur d’or­gueil chez les autres, erreur de révolte chez d’autres encore et de scandale dans une autre catégorie.

La parabole dit qu’une partie de la semence tomba sur le chemin et fut picorée par les oiseaux. La seconde partie tomba sur la pierre et prit racine, mais sécha en peu de temps par manque d’humidité. La troisième tomba dans les ronces et mourut étouffée. La quatrième, tombée dans un bon terrain, fructifia à divers degrés.

La Parole de Dieu est semence de vie éternelle. Mais la Parole est entravée de toute part et par beaucoup de choses. Je laisse de côté toutes ces choses pour parler uniquement d’une d’entre elles, aussi meurtrière, je dirais, et peut-être plus, que le péché lui-même. Et que les petits esprits ne se scandalisent pas si je dis qu’elle est peut-être plus meurtrière que le péché : c’est la vérité.

Le pécheur dont l’esprit n’est pas rongé par le rationalisme a quatre-vingt-dix chances sur cent de savoir accueillir la Parole et de retrouver la Vie. Le rationaliste n’en a que dix, et même moins, de conserver sa capacité de salut par la Parole.

Le rationalisme est pire que les mauvaises herbes. Quand on verra son œuvre, au moment où on saura tout de la Terre et des humains, on pourra constater que cette hérésie a été la plus pernicieuse, car elle est la plus subtile et la plus pénétrante. Elle est comme un gaz. Vous l’absorbez et il vous tue, mais vous ne le voyez pas et vous n’en sentez pas l’odeur, ou bien, l’odeur en étant agréable, vous l’aspirez avec plaisir. Il en va de même pour le rationalisme.

Les grandes hérésies ont eu deux aspects positifs : d’abord, elles naquirent d’une foi. Erronée tant que vous voudrez, digne de con­damnation, mais néanmoins une foi. Elles ont donc produit leurs martyrs, leurs larmes, leurs luttes pour s’affirmer, et des esprits droits les ont embellies au cours des siècles de lumières de sainteté dont la seule faute est d’avoir fleuri sur un mauvais arbre non greffé au Christ. Le deuxième aspect positif des hérésies, c’est le grand bruit qui se fit autour d’elles, de sorte que si l’on ne voulait pas y souscrire, on savait quoi faire. Les luttes mêmes avec l’Eglise et les Etats étaient un signal pour les catholiques et constituaient une frontière au-delà de laquelle on n’allait que sciemment.

Ceci manque au rationalisme et il pénètre inaperçu même là où l’on ne pense pas qu’il puisse entrer. Il s’insinue comme un serpent par mille ouvertures. Il se revêt d’apparences licites, admirables en fait, et agit sous leur couvert, mais contre elles. C’est un virus. Quand on s’en rend compte, il s’est déjà répandu dans le sang et on s’en débarrasse difficilement.

La réaction du péché dans le rayon de ma Miséricorde est violente. Mais celle du rationalisme est nulle. Tel un miroir ardent, il rend la voie impraticable à la grâce et la repousse. Même qu’il s’en fait une ardeur nocive pour finir de se donner sa propre condamnation.

Le rationaliste met les choses de Dieu au service de ses fins, et non lui-même au service de Dieu. Il explique la Parole, il la plie et s’en sert à la lumière, pauvre lumière, de son esprit troublé et, comme un fou qui ne connaît plus la valeur des choses et des paroles, il leur donne des significations qui ne peuvent venir que de quelqu’un que l’œuvre très rusée de Satan a rendu stérile.” [...]

Les Cahiers de 1943, le 10 novembre