En ce temps-là, Jésus appela ses douze disciples et leur donna le pouvoir d’expulser les esprits impurs et de guérir toute maladie et toute infirmité. Voici les noms des douze Apôtres : le premier, Simon, nommé Pierre ; André son frère ; Jacques, fils de Zébédée, et Jean son frère ; Philippe et Barthélemy ; Thomas et Matthieu le publicain ; Jacques, fils d’Alphée, et Thaddée ; Simon le Zélote et Judas l’Iscariote, celui-là même qui le livra. Ces douze, Jésus les envoya en mission avec les instructions suivantes : « Ne prenez pas le chemin qui mène vers les nations païennes et n’entrez dans aucune ville des Samaritains. Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d’Israël. Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche. »
« Viens ici près de moi, mon Jean, et toi aussi, André, et toi, Jacques, fils de Zébédée. Puis toi aussi, Simon, et Barthélemy, Philippe, et vous, mes frères, et puis Matthieu. Judas, viens là, face à moi. Thomas, viens ici. Asseyez-vous. J’ai à vous parler. »
Calmes comme des enfants, ils s’asseyent, tous un peu absorbés par leur monde intérieur et pourtant attentifs à Jésus comme jamais ils ne l’ont été.
« Savez-vous ce que je vous ai fait ? Vous le savez tous. Votre âme l’a dit à votre raison. Mais l’âme, la reine de ces derniers jours, a enseigné à la raison deux grandes vertus : l’humilité et le silence, fils de l’humilité et de la prudence, elles-mêmes filles de la charité. Il y a huit jours seulement, vous seriez venus, comme des enfants désireux d’épater et de surpasser leur rival, proclamer vos prouesses, vos nouvelles connaissances. Maintenant, vous vous taisez. D’enfants, vous êtes devenus des adolescents. Vous savez désormais qu’en agissant ainsi vous pourriez humilier votre compagnon peut-être moins favorisé par Dieu, donc vous gardez le silence. (…)
L’Esprit Saint dit :
« Votre chemin terrestre est toujours bref par rapport à l’éternité.
Relatives, toujours relatives sont la souffrance et la croix, si on les compare à la joie céleste qui est infinie. Infinie comme le sont toutes les choses que Dieu destine à ceux que déjà il reconnaît comme étant “ ses fils et ses héritiers ”.
Quelle est la récompense du bienheureux ? Avoir Dieu. Donc il n’est pas faux de dire que cette joie sera infinie, car Dieu est infini. Dans la Révélation que Dieu fera de lui-même, de son Mystère, le bienheureux se réjouira d’une joie sans mesure, donc infinie.
Pour ces mêmes raisons, les humiliations terrestres ont toujours une valeur relative lorsqu’elles sont comparées à la gloire qui prendra corps chez les élus quand Dieu leur communiquera, en mesure pleine et parfaite, sa Grandeur, sa Beauté, sa Connaissance, son Feu d’Amour, sa Lumière, tous ses Attributs, tous ces Biens, toutes ces gloires, toutes ces vertus que Dieu tend à communiquer de façon relative, c’est‑à‑dire proportionnée aux vivants. Il le fait d’une manière toujours plus vaste, plus profonde et plus haute, à mesure que le vivant grandit dans la vie surnaturelle, à mesure qu’il se vide de son propre moi et de tout ce qui l’empêche de bien accueillir Dieu, tant que dure son séjour sur la Terre.
Alors, à la fin des temps, quand les corps des saints ressuscités seront glorifiés et réunis à leur esprit déjà glorieux et bienheureux, alors seulement la création, en attente depuis des millénaires, verra la révélation des fils de Dieu. La révélation de ce que les fils de Dieu auraient été depuis le commencement si au commencement le premier d’entre eux n’avait pas péché, si par cette Tache sacrilège, avilissante et douloureuse, l’homme n’avait pas sali la Création que Dieu avait si bien forgée.
Alors toutes choses seront restaurées telles que Dieu les avait conçues avant de les créer. Le diable et ses serviteurs seront jetés dans la mare éternelle, sans liberté de sortir et d’agir pour les siècles des siècles. Lorsque la création sera délivrée de la présence du Prince du mal — par qui sont entrés dans le monde la faute, la douleur et la mort — et quand auront disparu aussi la mort et la douleur, alors les choses qui furent avant auront cessé. Toutes choses qui, à leur origine étaient belles, bonnes — sans deuils et misères, sans férocités ni mensonges, sans malices et corruptions, — mais que Satan et la faiblesse de l’Homme et puis des hommes avaient perverti, rendu laides, mauvaises, douloureuses, cruelles, trompeuses et corrompues, redeviendront ce qu’elles auraient dû être.
Ce sera un monde nouveau, la Jérusalem éternelle. Ce sera un monde où il ne sera plus possible à Satan de pénétrer, ni à la douleur de torturer, ni à la malice de souiller, ni à la violence de nuire et de donner la mort. Et il sera éternel.
Ce sera la grande révélation des fils, du Peuple éternel de Dieu, révélation dont Dieu seul connaît la magnificence, lui qui sait tout et voit tout depuis son éternité. Qui, dans sa Pensée, connaît et voit cette révélation avec l’œil du Verbe. Par qui les fils de Dieu eux aussi auront la parfaite révélation de Dieu, et le connaîtront sans aucune restriction ».
Leçons sur l’Épître de saint Paul aux Romains, Leçon n° 32