« Si tu le veux, tu peux me purifier »
(Mt 8, 1-4)
Lorsque Jésus descendit de la montagne, des foules nombreuses le suivirent. Et voici qu’un lépreux s’approcha, se prosterna devant lui et dit : « Seigneur, si tu le veux, tu peux
me purifier. » Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois
purifié. » Et aussitôt il fut purifié de sa lèpre. Jésus lui dit : « Attention,
ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre. Et donne l’offrande que
Moïse a prescrite : ce sera pour les gens un témoignage. »
Au milieu des fleurs innombrables qui parfument le sol et égaient la vue, se dresse l’horrible spectre d’un lépreux, rongé par la maladie et couvert de plaies qui exhalent une odeur fétide.
Épouvantés, les gens hurlent et font demi-tour en direction des premières pentes de la montagne. Certains prennent même des pierres pour les lancer à l’imprudent.
Mais Jésus se retourne, les bras ouverts, en criant :
« Paix ! Restez là où vous êtes et n’ayez pas peur. Posez les pierres. Ayez pitié de ce pauvre frère. Lui aussi, il est fils de Dieu. »
Subjugués par l’autorité du Maître, les gens obéissent. Il s’avance à travers les hautes herbes fleuries jusqu’à quelques pas du lépreux qui, à son tour, s’est approché quand il a compris que Jésus le protégeait.
Arrivé près de Jésus, il se prosterne et la prairie l’accueille et le submerge comme une eau fraîche et parfumée. Les fleurs qui ondoient semblent étendre un voile sur les misères qu’elles cachent. Seule la voix plaintive qui en sort rappelle qu’il y a là un pauvre être :
« Seigneur, si tu veux, tu peux me purifier. Aie aussi pitié de moi ! »
Jésus répond :
« Lève ton visage et regarde moi. L’homme doit savoir regarder le ciel quand il y croit. Or toi, tu crois, puisque tu l’implores. »
Les herbes bougent et se rouvrent. Tel une tête de naufragé qui émerge de la mer, le visage du lépreux apparaît, sans cheveux ni barbe : un crâne où il resterait encore un petit lambeau de chair.
Cependant Jésus ose poser le bout des doigts sur ce front, là où il est net, sans plaies, où il n’y a qu’une peau cireuse, écailleuse, entre deux érosions purulentes dont l’une a détruit le cuir chevelu et dont l’autre a ouvert un trou là où se trouvait l’œil droit. Je ne saurais dire si dans cette énorme cavité qui s’étend de la tempe au nez en mettant à nu le zygoma et les cartilages du nez, rempli de saleté, il reste le globe oculaire ou non.
Laissant le bout de sa belle main appuyé là, Jésus dit :
« Je le veux : sois purifié. »
Comme si l’homme n’était pas rongé par la lèpre et couvert de plaies, mais seulement recouvert de crasses sur lesquelles on aurait versé un détergent liquide, voilà que la lèpre disparaît. Tout d’abord les plaies se referment, la peau redevient claire, l’œil droit réapparaît entre les paupières qui se sont reformées, des lèvres se referment sur les dents jaunâtres. Seuls les cheveux et la barbe restent absents avec de rares touffes de poils là où il y avait encore un reste d’épiderme sain.
La foule crie de stupeur et l’homme comprend qu’il est guéri en entendant les cris de joie. Il lève les mains, jusqu’alors cachées par les herbes, et se touche l’œil là où il y avait cet énorme trou. Il se touche la tête, là où se trouvait la grande plaie qui couvrait le crâne et il palpe la nouvelle peau. Alors il se lève et regarde sa poitrine, ses hanches… Tout est sain et propre… L’homme s’affaisse de nouveau dans le pré fleuri, pleurant de bonheur.
« Ne pleure pas. Lève-toi et écoute-moi. Reviens à la vie en observant le rite et ne parle à personne jusqu’à ce qu’il soit accompli. Montre-toi le plus tôt possible au prêtre. Fais l’offrande prescrite par Moïse en témoignage du miracle survenu de ta guérison.
– C’est à toi que je devrais rendre témoignage, Seigneur !
“Nous avons en Pierre un exemple de foi limitée et des conséquences que cela peut entraîner.
Pierre n’avait pas encore accepté totalement ma Parole, à cause de la lourdeur de son être que l’Esprit Saint n’avait pas encore enflammé et que mon Immolation n’avait pas fortifié, mon Immolation qui allait descendre sur lui comme sur tous les autres – car je l’aimais beaucoup mon Pierre, généreux, impulsif et si humain aussi, qui possédait tant de qualités et tant d’humanité, vrai champion de l’homme humainement bon et qui, pour devenir saint, doit insérer sa bonté dans la Bonté de Dieu. Son propre grand amour pour moi – qui l’ai absous de toute faute – le portait à refuser ces vérités de sang que j’annonçais comme m’étant réservées.
‘Seigneur, que cela ne soit jamais’, avait-il dit une fois. Et même si, après mon reproche, il ne l’avait plus répété, au fond de son cœur il se révoltait à l’idée que son Seigneur était destiné à un sort si affreux et que le royaume de son roi aurait la cime d’une montagne pour palais et une croix pour trône.
Jean, au contraire, acceptait tout; le cœur broyé, mais un cœur d’enfant pour qui la parole de celui qui l’aime est l’absolue vérité, il inclinait la tête et le cœur devant les prédictions de son Jésus et se préparait, avec une fidélité absolue à la vie, à être fidèle au Maître, même à l’heure de la Passion.
Jean, le pur et aimant croyant, resta fidèle. Pierre me renia, lui qui ne voulait accepter de la Vérité que ces vérités qui séduisaient son esprit, encore trop amalgamé à la chair. Et sa faute en cette heure fut un manque de courage, mais aussi et surtout un manque de foi.
S’il avait cru en moi très fidèlement, il aurait compris que son Maître n’était jamais autant Roi, Maître et Seigneur qu’en cette heure où il semblait être un délinquant ordinaire.
J’ai alors atteint le sommet de l’enseignement parce que j’ai fait de mon enseignement, non plus une théorie, mais un fait réel.
J’ai alors assumé mon règne sur tous ceux qui furent, qui étaient et qui seraient, et j’ai mis la pourpre et la couronne qui n’avaient pas d’égal en splendeur, puisque la première venait du sang d’un Dieu et la deuxième était le témoignage de la force à laquelle parvient l’amour de Dieu pour vous, de Dieu qui meurt du martyre pour sauver les humains des martyres éternels.
J’ai alors repris pleinement et complètement mon rôle de Seigneur du Ciel et de la Terre, car seul le Seigneur du Ciel pouvait donner satisfaction au Seigneur Dieu, et seul le Seigneur de la Terre pouvait effacer la faute de la Terre: mon rôle de Seigneur de la Vie et de la Mort, car j’ai commandé à la vie de rentrer en vous et à la mort de ne plus tuer. Je parle de la vie et de la mort de l’esprit, car à mes yeux n’a de la valeur que ce qui est esprit.
Bienheureux, bienheureux, bienheureux ceux qui savent vraiment croire en moi. Toujours. Quoi qu’il arrive et sous quelque lumière que ça se présente. Si une ombre se lève, tel un mur noir et rugueux pour effrayer votre âme, n’oubliez jamais que, derrière l’obstacle qui ne dure qu’un moment, Dieu, sa Lumière, sa Vérité demeurent, toujours pareils et opérant pareillement à votre égard.
Pensez-y, de tout votre cœur et votre esprit, et vous saurez agir en vrais disciples. En agissant de cette façon, vous posséderez la Vérité. Et la Vérité, qui résidera comme la vie au centre de votre être, vous conduira à la Vie.”
Je voulais vous remercier pour m'avoir fait découvrir Maria Valtorta qui est complètement inconnue des cercles évangéliques dont je fais partie. Vous m'avez fait découvrir de très belles pépites.