En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. Et vous aussi, vous allez rendre témoignage, car vous êtes avec moi depuis le commencement.
J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.
Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »
(…) il était écrit : “ Tu m’as haï sans raison. ”
Cependant, quand viendra le Consolateur, l’Esprit de vérité qui procède du Père, ce sera lui qui rendra témoignage en ma faveur, et vous aussi, vous me rendrez témoignage parce que vous êtes avec moi depuis le commencement.
Je vous dis tout cela pour que, l’heure venue, vous ne succombiez pas et ne vous scandalisiez pas. Le temps va venir où on vous chassera des synagogues et où quiconque vous mettra à mort s’imaginera rendre un culte à Dieu. Ceux-là n’ont connu ni le Père ni moi. C’est là leur excuse. Je ne vous ai pas autant explicité ces vérités auparavant, parce que vous étiez comme des enfants nouveaux-nés. Mais maintenant, votre mère vous quitte. Je m’en vais. Vous devez vous accoutumer à une autre nourriture. Je veux que vous la connaissiez (…)
Si Dieu pourvoyait à tout, il commettrait un vol envers ses amis.
[L'apôtre Simon le Zélote se confie au Seigneur Jésus : ]
« Maître… marchons un peu plus vite. Je voudrais te parler discrètement. »
Ils se détachent encore plus du groupe, et Simon dit :
« Je voudrais te dire que Lazare a ordre d’employer l’argent pour venir en aide à tous ceux qui ont recours à lui au nom de Jésus. Ne pourrions-nous pas affranchir Jonas ?
Cet homme est usé et n’a plus que la joie de te posséder. Donnons-la-lui.
Quel travail peut-il encore accomplir ici ? Libre, il serait ton disciple dans cette plaine si belle et désolée. Les hommes les plus riches d’Israël possèdent ici des terres excellentes et les exploitent avec une usure cruelle, exigeant de leurs travailleurs cent pour un. Je le sais depuis des années. Il te sera difficile de séjourner beaucoup ici, car la secte des pharisiens y règne en maître et je ne crois pas qu’elle te sera jamais amie. Ces travailleurs opprimés et sans lumière comptent parmi les plus malheureux en Israël. Tu l’as entendu : même pour la Pâque, on ne les laisse pas prier en paix, pendant que leurs durs patrons se placent au premier rang des fidèles avec de grands gestes et des mises en scène. Ils auront au moins la joie de savoir que tu es ici, d’entendre répéter tes paroles par quelqu’un qui n’en changera pas un iota. Si c’est ton avis, Maître, donne des ordres et Lazare le fera.
– Simon, j’avais compris pourquoi tu t’es dépouillé de tout.
Les pensées de l’homme ne me sont pas inconnues et je t’ai aimé aussi pour cette raison. En rendant heureux Jonas [a berger de la Nativité], c’est Jésus que tu rends heureux. Ah ! comme il me pèse de voir souffrir les bons ! Ma condition d’homme pauvre et méprisé par le monde ne me pèse que pour cette raison. Judas, s’il m’entendait, dirait :
“ Mais n’es-tu pas le Verbe de Dieu ?
Ordonne et les pierres deviendront de l’or et du pain pour les malheureux. ”
Il reprendrait le piège de Satan. Je veux bien rassasier les affamés, mais pas comme Judas le voudrait. Vous êtes encore trop peu formés pour comprendre la profondeur de ce que je dis. Mais je te l’affirme, à toi : si Dieu pourvoyait à tout, il commettrait un vol envers ses amis. Il les priverait de la possibilité de se montrer miséricordieux, donc d’obéir au commandement de l’amour. Mes amis doivent avoir cette marque de Dieu, qui leur soit commune avec lui : la sainte miséricorde qui se manifeste en actes et en paroles. Or les malheurs d’autrui fournissent à mes amis la manière de l’exercer. As-tu compris cette pensée ?
– Elle est profonde, je la médite et je m’humilie en comprenant combien je suis obtus et combien Dieu est grand, lui qui veut que nous possédions tous ses attributs les plus doux pour nous appeler ses fils. Dieu se dévoile à moi dans ses multiples perfections par toute la lumière que tu me mets au cœur. De jour en jour, comme un homme qui avance dans un lieu inconnu, je développe la connaissance de cette Réalité immense qu’est la Perfection qui veut nous appeler ses “ fils ”. J’ai l’impression de m’élever comme un aigle ou de plonger comme un poisson dans ces deux immensités infinies que sont le ciel et la mer, mais j’ai beau faire, je n’en touche jamais les limites. Qui donc est Dieu ?
– Dieu est la Perfection qu’on ne peut atteindre, Dieu est la Beauté parfaite, Dieu est la Puissance infinie, Dieu est l’Essence incompréhensible, Dieu est la Bonté insurpassable, Dieu est la Compassion indestructible, Dieu est la Sagesse incommensurable, Dieu est l’Amour devenu Dieu. Il est l’Amour ! Il est l’Amour ! Tu dis que, plus tu connais Dieu dans sa perfection, plus il te semble t’élever ou plonger dans deux immensités infinies d’azur sans ombre… Mais quand tu comprendras ce qu’est l’Amour devenu Dieu, tu ne t’élèveras plus, ne plongeras plus dans l’azur, mais dans un tourbillon éblouissant de flammes, et tu seras aspiré par une béatitude qui sera pour toi mort et vie. Tu auras Dieu en ta totale possession quand, par ta volonté, tu seras arrivé à le comprendre et à le mériter. Alors, tu seras établi en sa perfection.
– Ah Seigneur ! »… Simon est écrasé.
L'Évangile tel qu’il m’a été révélé, ch 89.2-3