En ce temps-là, Jésus s’adressa aux foules et à ses disciples, et il déclara : « Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le. Mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas. Ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter, et ils en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens : ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges ; ils aiment les places d’honneur dans les dîners, les sièges d’honneur dans les synagogues et les salutations sur les places publiques ; ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi. Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. »
Jésus, qui avait commencé à parler d’une voix douce, a haussé peu à peu le ton et, à la fin de son développement, elle est puissante comme une sonnerie de trompettes.
Juifs et païens sont attentifs. Si les premiers applaudissent Jésus lorsqu’il rappelle les devoirs envers la patrie et qu’il nomme ouvertement par leurs noms les étrangers qui les ont assujettis et fait souffrir, les seconds admirent l’éloquence du discours et se félicitent d’assister à cet exposé digne d’un grand orateur.
Jésus reprend, en baissant de nouveau la voix :
« Je tenais par ces mots à vous rappeler la raison d’être des scribes et des pharisiens. Je vous ai expliqué comment et pourquoi ils se sont assis sur le siège de Moïse, comment et pourquoi ils tiennent des propos qui ne sont pas vains. Faites donc ce qu’ils disent, mais n’imitez pas leurs actes. Car ils demandent que l’on agisse d’une façon qu’eux-mêmes ne mettent pas en pratique. Certes, ils enseignent les lois d’humanité du Pentateuque, mais ils chargent les autres de fardeaux énormes, impossibles à porter, inhumains, alors que, s’agissant d’eux-mêmes, ils ne lèvent pas le petit doigt pour porter ces fardeaux, pas même pour les toucher.
Leur règle de vie, c’est d’être remarqués et applaudis pour leurs œuvres, qu’ils accomplissent de manière à ce qu’on les voie, pour en être loués. Et ils contreviennent à la loi de l’amour, car ils aiment à se définir comme des êtres à part, ils méprisent ceux qui ne sont pas de leur secte, et ils exigent de leurs disciples le titre de maîtres et un culte qu’eux-mêmes ne rendent pas à Dieu. En ce qui concerne la sagesse et la puissance, ils se prennent pour des dieux. Ils veulent avoir la première place dans le cœur de leurs disciples, au-dessus des parents. Ils prétendent que leur doctrine surpasse celle de Dieu, et ils exigent qu’on la pratique à la lettre, même si elle altère la vraie Loi ; leur doctrine est pourtant inférieure à cette dernière plus que ne l’est cette montagne comparée à la hauteur du grand Hermon qui domine toute la Palestine. Certains d’entre eux sont hérétiques : il en est qui croient, comme les païens, à la réincarnation et à la fatalité ; d’autres nient ce que les premiers admettent et, de fait sinon effectivement, ils refusent ce que Dieu leur a demandé de croire, quand il s’est défini comme le Dieu unique à qui rendre un culte, et quand il a dit que le père et la mère viennent immédiatement après Dieu et, comme tels, ont le droit d’être obéis plus qu’un maître qui n’est pas divin. (…)
“Ne vous attristez donc pas, vous tous qui pleurez. Ayez confiance en moi et confiez-moi le sort de vos êtres chers.
Le temps de cette terre est bref, mes enfants. Bientôt, je vous appellerai là où la vie dure. Soyez donc saints pour obtenir la vie éternelle, là où déjà vous attendent vos êtres chers ou où ils vous rejoindront après avoir purgé leur peine.
Votre séparation actuelle est brève comme heure qui passe. Après vient la réunification des esprits dans la Lumière et puis, la résurrection bienheureuse, grâce à laquelle vous jouirez, non seulement de l’union avec ceux que vous aimez, mais aussi de la vision de ces visages qui vous sont chers et dont la disparition vous fait pleurer comme si on vous avait volé votre joyau le plus cher.
Rien n’est changé, mes enfants. La mort ne vous sépare pas si vous vivez dans le Seigneur. Celui qui est allé au-delà de la vie terrestre n’est pas séparé de vous. Il ne peut l’être puisqu’il vit en moi comme vous vivez. Seulement, pour apporter une comparaison humaine, il s’est élevé des membres inférieurs à des parties plus hautes et nobles, et il vous aime donc avec plus de perfection parce qu’il est encore plus uni à moi et il tire sa perfection de moi. Seuls les damnés sont ‘morts’. Eux seuls. Mais les autres ‘vivent’.
Ils vivent, Maria. Comprends-tu ? Ils vivent. Ne pleure pas [pour la mort de ta mère]. Prie. Je viendrai bientôt.
Comme le soir tombe, l’ouvrier se hâte de terminer sa journée pour aller ensuite content à son repos, après avoir eu une juste rétribution pour son travail. Lorsque pour une créature tombe le soir de sa vie sur terre, il faut aussi qu’elle se hâte de finir son travail pour mettre les dernières touches à l’œuvre presque terminée. Et les mettre avec joie, en pensant au repos qui est proche après tant de labeur et à la rétribution qui sera généreuse parce que le travail fut grand.
Je suis un Maître qui rétribue bien. Je suis un Père qui t’attend pour te récompenser. Je suis celui qui t’aime et qui t’a toujours aimée et qui t’aimera toujours. Pas une de tes larmes ne m’est inconnue et pas une ne restera sans récompense. Tiens-toi toujours plus en Moi et ne crains pas. Ne crains pas que je te laisse seule. Même quand je ne parle pas, je suis avec toi.
Toi, seule ? Oh! Ne dis pas cela ! Ton Jésus est avec toi, et là où est Jésus est tout le paradis. Tu n’est pas seule. Marie n’était pas seule dans sa petite maison de Nazareth. Les anges entouraient sa solitude humaine. Toi, Maria, tu n’es pas seule. Tu m’as pour Père, tu as Marie pour Mère, tu as mes saints pour frères et les anges pour amis. Celui qui vit en moi a tout, ma fille.
Je ne te dis pas : ‘Ne pleure pas’. J’ai pleuré, moi aussi et Marie a pleuré. Mais je te dis : ‘Ne pleure pas de ces pleurs humains qui sont la négation de la foi et de l’espérance. Ne pleure jamais comme cela’.
Aie foi, non seulement dans les grandes choses de la Foi, mais aussi dans mes paroles secrètes. Elles sont de moi, tu peux en être certaine. Et aie espoir en mes promesses. Quand je viendrai te donner la Vie, tu verras que tu n’as pas perdu ceux que tu as pleurés. C’est celui qui meurt sans Jésus dans son cœur qui est perdu.
Reste en Jésus. Tu trouveras en lui tout ce que tu désires.
J’essuierai pour toujours chaque larme de tes yeux, comme je soulage maintenant chacune de tes douleurs, que je ne peux pas t’éviter puisque c’est utile à la gloire de ton Dieu et à la tienne.
L’hiver de la vie passe vite, ma colombe, et quand viendra le printemps éternel, je viendrai te couronner de fleurs et je t’enlèverai les épines que tu portas par amour pour moi.”
Jamais je n’aurais cru qu’un commentaire de l’Evangile puisse me toucher autant. Je lis les méditations depuis que vous me les envoyez, avec admiration. Mais celle-là, c’est un sommet. Je vais demander que le texte de Jean 15, 9-17 soit lu à mes obsèques religieuses si c’est possible... lorsque le jour sera venu !