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FR-Evangile-Illustré-2015-01-15v1
11 février 2024 -
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L'évangile du jour
« La lèpre le quitta et il fut purifié » (Mc 1, 40-45)

En ce temps-là, un lépreux vint auprès de Jésus ; il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié. Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt en lui disant : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage. » Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venait à lui. 


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Dans les visions de Maria Valtorta
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Date
16 mai 27
Lieu
Chorazeïn
Livre
Tome 1 - ch 63.1
1ère année vie publique

       Avec la précision d’une photographie parfaite, un pauvre lépreux se présente à ma vue spirituelle depuis ce matin, avant même que l’aube ne se lève.

       C’est vraiment une ruine humaine. Je ne saurais dire quel âge il a, tellement le mal l’a dégradé. Squelettique, à demi nu, il montre son corps réduit à l’état d’une momie décharnée. Ses mains et ses pieds sont déformés, il en manque des parties, de sorte que ces pauvres extrémités ne paraissent plus appartenir à un homme. Ses mains désarticulées et déformées ressemblent aux pattes de quelque monstre ailé, ses pieds sont comme des sabots de bœuf, tant ils sont rabougris.

       Quant à la tête !… Je pense qu’un cadavre resté sans sépulture, momifié par le soleil et le vent, aurait une allure semblable. Il reste, par-ci par-là, quelques touffes de cheveux, collés à la peau jaunâtre et croûteuse comme si la poussière l’avait desséchée sur un crâne, des yeux à peine entrouverts et renfoncés, les lèvres et le nez dévorés par le mal mettent déjà à nu cartilages et gen­cives, les oreilles ne sont plus que des restes de pavillons informes ; par dessus tout cela s’étend une peau parcheminée, jaune comme certains kaolins, sous laquelle les os semblent percer. Cette peau doit avoir pour office de tenir ensemble ces pauvres os dans son sac dérisoire, tout marqué de cicatrices et lacéré de plaies pu­trides. Une ruine !

       Ce misérable me fait penser exactement au spectre de la Mort parcourant la terre, dont le squelette, recouvert de lambeaux d’une peau sèche, se drape dans un manteau sordide tout en haillons ; mais au lieu d’une faux, il tient un bâton noueux, sûrement arraché à un arbre.

       Il est debout sur le seuil d’une caverne éloignée de toute habitation. Une vraie ruine, tellement délabrée que je ne puis dire si à l’origine c’était un tombeau ou une cabane de bûcherons ou encore les restes d’une maison démolie. Il regarde du côté de la route, éloignée de plus de cent mètres de son antre, une voie de grande circulation, poussiéreuse et encore ensoleillée. Il n’y a personne sur la route. A perte de vue, soleil, poussière et solitude. Beaucoup plus loin, en montant vers le nord-ouest, il doit y avoir un village ou une ville. J’en vois les premières maisons à un kilomètre au moins.

       Le lépreux regarde et soupire, puis il prend une écuelle ébréchée et la remplit à un petit ruisseau. Il boit. Il pénètre dans un enchevêtrement de ronces, en arrière de l’antre, se penche, arrache au sol des radis sauvages. Il revient au ruisseau, où il les débarrasse du plus gros de la poussière avec le peu d’eau qui coule, et les mange lentement, en les portant péniblement à sa bouche, avec ses mains mutilées. Ils doivent être durs comme du bois. Il a du mal à les mastiquer. Il en recrache beaucoup sans arriver à les avaler malgré les gorgées d’eau qu’il absorbe.

       « Où es-tu, Abel ? » crie une voix.

       Le lépreux remue, il a sur les lèvres quelque chose qui voudrait être un sourire. Mais ces lèvres sont tellement rongées que son essai de sourire est informe. Il répond d’une voix étrange, stridulante, qui me fait penser aux cris de certains oiseaux dont j’ignore le nom exact :

       « Je suis ici ! Je ne croyais plus que tu viendrais. Je pensais qu’il t’était arrivé malheur, j’étais triste… Si tu me fais défaut toi aussi, que va-t-il rester au pauvre Abel ? »

       Sur ces mots, il se dirige vers la route jusqu’à la distance permise par la Loi. On le voit parce qu’il s’arrête à mi-chemin.

       Sur la route arrive un homme qui paraît courir tant il va vite.

       « Mais est-ce bien toi, Samuel ? Ah ! Si tu n’es pas celui que j’attends, qui que tu sois, ne me fais pas de mal !

       – C’est moi, Abel, c’est bien moi, et en bonne forme. Regarde comme je cours. Je suis en retard, je le sais, et j’en suis peiné pour toi. Mais quand tu sauras… comme tu seras heureux ! Et je ne t’apporte pas seulement les quignons de pain habituels, mais une miche entière, fraîche et bonne, toute pour toi. J’ai aussi un bon poisson et un fromage. Tout pour toi. Je veux que tu fasses la fête, mon pauvre ami, pour te préparer à une fête plus grande encore.

       – Mais comment es-tu si riche ? Je n’y comprends rien…

       – Je te le dirai tout à l’heure.

       – Guéri, qui plus est : on dirait que ce n’est plus toi !

       – Ecoute : j’ai su qu’à Capharnaüm se trouvait ce Rabbi qui est saint, et j’y suis allé…


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Maria Valtorta en 1943
Maria Valtorta explique comment elle reçoit ses visions

[...] Je ressens ce matin cette joie active qui, chez moi, annonce toujours sa Parole. Je m’explique comme je le peux. J’éprouve une joie passive quand, comme hier et avant-hier, je jubile de la Présence, mais sans qu’elle m’appelle à la servir. Mais j’ai une joie active quand ce je-ne-sais-quoi indescriptible que je ressens me dit : «Servante de ton Jésus, il t’appelle. Sers-le.» je passe alors de la sérénité à l’allégresse spirituelle, de la paix à une légèreté qui me soulève. Si je pouvais bouger, je crois que j’irais de-ci de-là dans la maison ou, mieux, au dehors, sous l’exubérance de cette joie et de cette force qui pénètrent en moi. Mais dans l’état où je me trouve, je n’ai que le chant pour m’épancher… Puis il me vient une douce langueur qui change mon visage, une langueur dans laquelle je fonds en une douceur qui n’a rien de terrestre. De là, je passe au vrai travail d’écrire sous la dictée ou de décrire ce qui se présente à mes yeux. Dans le premier cas, si la dictée s’appuie sur un point particulier de la Bible, alors Jésus commence par me la faire ouvrir au passage qu’il veut expliquer. En revanche, si elle n’a pas de références bibliques spéciales, alors il ne me fait même pas prendre la Bible en main, ni aucun autre livre saint. S’il s’agit d’une vision, elle se présente, comme je l’ai déjà dit, par une image initiale qui est généralement le point culminant de la vision, puis elle se déroule dans l’ordre. A peine se présente-t-elle qu’elle m’emplit d’une joie encore plus vive. Quand cette vision se déroule dans l’ordre, je commence par le début. Quand elle se présente par son point culminant, je décris ce point puis, quand ce qui précède m’est révélé, je l’écris et je le fais suivre du reste.

[...] Jésus m’a dit de répéter ceci une fois de plus pour mieux éclairer ceux qui sont ou veulent rester dans l’obscurité sur mon cas. [...]

Les Cahiers de 1944, 11 octobre