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FR-Evangile-Illustre-2016-04-03
3 juillet 2023 -
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L'évangile du jour
« Mon Seigneur et mon Dieu ! » (Jn 20, 24-29)

L'un des Douze, Thomas (dont le nom signifie : Jumeau), n'était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l'endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! » Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était là au milieu d'eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! » Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d'être incrédule, sois croyant. » Thomas lui dit alors : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m'as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. » 


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Dans les visions de Maria Valtorta
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Date
11 avril 30
Lieu
Jérusalem
Livre
Tome 10 - ch 628.6
Glorification

      (…) « Thomas, il est ressuscité. C’est moi qui te l’affirme. Il a été avec nous. Il a mangé. Il a parlé. Il nous a bénis. Il nous a pardonné. Il nous a donné le pouvoir de pardonner. Oh ! Pourquoi n’es-tu pas venu plus tôt ? »

     Thomas ne sort pas de son abattement. Il hoche la tête, têtu.

     « Je ne crois pas. Vous avez vu un fantôme. Vous êtes tous fous, à commencer par les femmes. Un homme mort ne se ressuscite pas.

     – Un homme, non. Mais lui est Dieu. Ne le crois-tu pas ?

     – Si. Je crois qu’il est Dieu. Mais précisément parce que je le crois, je dis que, si bon qu’il puisse être, il ne peut l’être au point de venir parmi ceux qui l’ont si peu aimé. Et j’ajoute que, si humble qu’il soit, il doit en avoir assez de s’humilier dans notre carne. Non. Il doit être — il l’est certainement — triomphant au Ciel, et peut-être apparaîtra-t-il comme esprit. Je dis : peut-être. Nous ne méritons même pas cela ! Mais ressuscité en chair et en os, non. Non, je ne le crois pas.

     – Mais puisque nous l’avons embrassé, vu manger, entendu sa voix, senti sa main, vu ses blessures !

     – Je n’en crois rien. Je ne peux le croire. Pour croire, je devrais voir. Si je ne vois pas dans ses mains le trou des clous et si je n’y mets pas le doigt, si je ne touche pas les blessures de ses pieds, et si je ne mets pas ma main à l’endroit où la lance a ouvert son côté, je ne croirai pas. Je ne suis pas un enfant ou une femme. Je veux l’évidence. Ce que ma raison ne peut accepter, je le refuse. Or je ne peux accepter votre parole.

     – Mais, Thomas ! Comment peux-tu imaginer que nous voulions te tromper ?

     – Non, mes pauvres, au contraire ! Bienheureux êtes-vous d’avoir la bonté de vouloir m’amener à trouver la paix que vous avez réussi à obtenir par votre illusion. Mais… moi, je ne crois pas à sa résurrection.

     – Tu n’as pas peur qu’il te punisse ? Il entend et voit tout, tu sais ?

     – Je lui demande de me convaincre. J’ai une raison, et je m’en sers. Que lui, le Maître de la raison humaine, redresse la mienne si elle se fourvoie.

     – Il disait que la raison est libre.

     – Voilà donc un motif supplémentaire de ne pas la rendre esclave d’une suggestion collective. Je vous aime bien, et j’aime le Seigneur. Je le servirai comme je le peux, et je serai avec vous pour vous aider à le servir. J’annoncerai sa doctrine. Mais je ne puis croire que si je vois. »

     Entêté, Thomas n’écoute que lui-même.

     Ils lui parlent de tous ceux qui l’ont vu, et comment ils l’ont vu. Ils lui conseillent de parler avec Marie. Mais lui secoue la tête, assis sur un siège de pierre, plus pierre lui que son siège. Têtu comme un enfant, il répète :

     « Je croirai si je vois… » (…)


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SaintThomas-Caravage-GIMP
En préparation de la Fête de Saint Thomas, Apôtre

[Maria Valtorta écrit : ]

Le foyer rustique de l’atelier est allumé, alors qu’il ne servait plus depuis bien longtemps. L’odeur de la colle qui bout dans un récipient se mêle à celle, bien caractéristique, de la sciure et des copeaux qui tombent encore au pied de l’établi.

Jésus scie et rabote avec entrain pour transformer des planches en pieds de chaises, en tiroirs et autres objets. Des meubles, les modestes meubles de la petite maison de Nazareth, ont été apportés dans l’atelier : la huche qui a besoin d’être réparée, un des métiers de Marie, deux tabourets, une échelle de jardin, un petit coffre et la porte du four, je crois, rongée en bas, peut-être par les rats. Jésus remet en état ce que l’usage et la vétusté ont abîmé.

Thomas, de son côté, muni de tout un outillage de petits instruments d’orfèvre qu’il a certainement sortis de son sac — qui se trouve sur sa couchette contre le mur, comme celle du Zélote —, travaille d’une main légère sur des feuilles d’argent. Les coups de son petit marteau sur le burin produisent un son argentin qui se fond dans le bruit plus fort des instruments de travail dont se sert Jésus.

De temps à autre, ils échangent quelques mots, et Thomas est si heureux d’être là avec le Maître et occupé à son travail d’orfèvre — d’ailleurs, il le dit —, qu’il sifflote tout doucement dans les pauses du dialogue. De temps en temps, il lève les yeux et réfléchit. L’air absorbé, il fixe les murs enfumés de la pièce.

Jésus le remarque et lui dit :

« Tu tires ton inspiration de ces murs noircis, Thomas ? Il est vrai que ce qui leur a donné cet aspect, c’est le long travail d’un juste, mais il ne me semble pas que cela puisse inspirer des motifs à un orfèvre…

– Non, Maître. En effet, un orfèvre ne peut, avec un riche métal, rendre la poésie de la sainte pauvreté… En revanche, il peut se servir de ce métal pour imiter les beautés de la nature et ennoblir ainsi l’or et l’argent en reproduisant les fleurs, les feuilles qui existent dans la création. Moi, c’est à ces fleurs, à ces feuilles que je pense et, pour m’en rappeler l’aspect, je m’immobilise ainsi, les yeux tournés vers les murs, mais ce que je vois en réalité, ce sont les bosquets et les prairies de notre patrie, les feuilles légères, les fleurs qui ressemblent à des coupes ou à des étoiles, le port des tiges et des feuillages…

– Dans ce cas, tu es un poète, qui chante sur le métal ce que chante un autre en écrivant sur le parchemin.

– Oui, c’est vrai. L’orfèvre est un poète qui inscrit sur le métal les splendeurs de la nature, mais notre travail, artistique et beau, ne vaut pas le tien qui est humble et saint : le nôtre sert à la vanité des riches, alors que le tien sert à la sainteté de la maison et à l’utilité des pauvres.

– Tu as raison, Thomas » intervient Simon le Zélote, apparaissant sur le seuil qui donne sur le jardin, en vêtement court, les manches retroussées, avec, par devant, un vieux tablier, et à la main un pot de peinture.

Jésus et Thomas se retournent pour le regarder en souriant. Et Thomas répond :

« Oui. Pourtant je veux que, pour une fois, le travail de l’orfèvre serve à orner une… réalisation bonne, sainte…

– Quoi donc ?

– C’est un secret. Il y a bien longtemps que j’y pense. Depuis que nous sommes allés à Rama, je porte sur moi un petit outillage d’orfèvre en attendant ce moment… [...] Moi, je crois que, quand ta bonne Nouvelle pourra être annoncée partout dans le monde, les premiers à l’accueillir et les plus nombreux seront justement les esclaves, ceux qui n’ont aucune consolation humaine, et ils se réfugieront dans tes promesses pour en trouver… Et je vous assure que, s’il me revient justement l’honneur de t’annoncer, je montrerai un amour spécial pour ces malheureux…

– Et tu feras bien, Thomas, dit Jésus.

– Oui. Mais comment les approcheras-tu ?

– Je serai orfèvre pour les dames et… maître pour leurs esclaves. Un orfèvre entre dans les maisons des riches ou leurs serviteurs viennent chez lui… et je travaillerai… deux métaux : ceux de la terre pour les riches… et ceux de l’esprit pour les esclaves.

– Que Dieu bénisse tes projets, Thomas. Persévère dans cette intention…

– Oui, Maître.

L’Évangile tel qu’il m’a été révélé, ch 434.1-2