En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance. Tout m’a été remis par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le révéler. Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »
Et Jésus, levant les yeux vers le ciel qui s’assombrit à l’approche du soir, s’écrie :
« Je te remercie, Père, Seigneur du Ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux savants et de l’avoir révélé aux tout-petits. Il en est ainsi, Père, parce que tel a été ton bon plaisir. Tout m’a été remis par mon Père, et nul ne le connaît si ce n’est le Fils et ceux auxquels le Fils aura voulu le révéler. Et moi, je l’ai révélé aux petits, aux humbles, aux purs, car Dieu se communique à eux ; la vérité descend en eux comme une semence sur des terres libres, et le Père fait pleuvoir sur elle ses lumières afin qu’elle s’enracine et produise une plante. Le Père prépare les âmes de ces petits – petits par l’âge ou du fait de leur volonté – pour qu’ils connaissent la vérité et que j’aie la joie de leur foi. »
[Maria Valtorta écrit : ]
J’étais en train de mettre en ordre mes prières du mois de juin et je n’étais pas sûre s’il fallait que celle à l’Esprit Saint précède celle au Sacré-Cœur. L’Esprit Paraclet se précipite alors sur moi, accompagné d’une vague de bonheur et de paix. Il me dit :
« Tu peux placer la prière à moi avant toute autre, sans crainte d’offenser le Cœur aimant de Dieu.
Ce Cœur existe parce que je l’ai formé. Moi, l’Amour, je suis celui qui ai engendré l’Humanité du Verbe, et son Cœur est l’amour des amours de l’Amour divin, c’est l'Âme la plus ardente du Feu trinitaire. Le Père, le Verbe et l’Esprit Saint habitent ce Cœur, mais puisque l’Esprit Saint est celui qui fait l’unité des deux premières Personnes et avec elles, et qui forme avec elles la sainte Trinité, il est l’Hôte élu du Cœur très aimant. Dieu tout entier se complaît dans ce Cœur et y habite. S’il est dit en effet que vous êtes les temples de l’Esprit Saint et si l’on peut présumer que, dans les limites de la finitude humaine, le trône de l’Esprit se trouve dans l’organe qui produit la vie et suscite les affections, quel trône aurai-je jamais, dans ce temple plus sacré que tout autre construit par l’homme ou érigé par lui, qui soit plus beau, plus saint, plus sacré, plus mien que celui-là ?
Le Cœur de Jésus Christ !
Il est formé des feux de la Charité et des lys de la Toute-Pure !
Si les hommes savaient comprendre ce qu’est le Cœur du Christ !
Mais les séraphins peuvent à peine pénétrer dans l’incandescence de cette perfection d’amour qu’est le Cœur de Dieu, Perfection de la perfection. Observe ceci, mon âme : Dieu, l’Incorporel, l’Eternel s’orne de l’organe parfait dans la parfaite création de l’homme et y renferme le paradis tout entier pour qu’il soit témoin du sublime anéantissement du verbe et se perfectionne en charité. Si les anges pouvaient dévoiler les mystères du ciel, ils vous diraient qu’à l’évangélisation de la terre par le Christ enseignant a correspondu la grande leçon donnée à tous les chœurs célestes sur la manière de parvenir à l’amour parfait : grâce à l’anéantissement d’un Dieu jusqu’à la mort, par amour de Dieu et des hommes.
Saint, trois fois saint Cœur du Christ, Soleil rayonnant sur lequel toutes les lumières du ciel viennent se fixer, glorification de la matière qui a mérité de partager la gloire de l’âme, puisqu’il a atteint la perfection de la charité, de la force, de la justice, de la tempérance et de l’obéissance ! En effet, rappelez-le-vous tous, très chers enfants de la Sagesse, le Christ était chair et âme comme tout homme ; or, par un insondable décret, il a dû connaître la tentation bien qu’il soit sans tâche. Il était l’homme. Il était le nouvel Adam.
Il devait montrer comment le premier aurait dû agir pour posséder la gloire sans connaître les tourments, et comment il lui était possible d’obtenir la gloire sans souffrance, uniquement en faisant héroïquement la volonté du Créateur. C’est ce que le Christ a montré. Puis il a souffert et il est mort en réparation de ce qu’Adam avait commis. Or tout cela – obéissance, résistance aux tentations, bonne volonté, générosité, pardon, sagesse, sacrifice – a jailli du Cœur qui bat maintenant au ciel pour chacun d’entre vous, pour toi, pour tous ceux qui ont compris l’Amour.
Dieu est Amour. Le Cœur de Jésus-Dieu est le trône du Dieu-Amour. »
Les Cahiers de 1945 à 1950, 1 juin 1946