En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi.
Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures ; sinon, vous aurais-je dit : “Je pars vous préparer une place” ?
Quand je serai parti vous préparer une place, je reviendrai et je vous emmènerai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez, vous aussi.
Pour aller où je vais, vous savez le chemin. »
Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment pourrions-nous savoir le chemin ? »
Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. »
(...) Dans la maison de mon Père, il y a de nombreuses demeures. S’il n’en était pas ainsi, je vous l’aurais dit. Je pars en avant pour vous préparer une place. Les bons pères n’agissent-ils pas ainsi quand ils doivent emmener leur petite famille ailleurs ? Ils partent à l’avance préparer la maison, le mobilier, les provisions, puis ils viennent chercher leurs enfants les plus chers. C’est par amour qu’ils font cela, pour que rien ne manque aux petits et qu’ils ne souffrent pas dans le nouveau village. J’agis de même, et pour le même motif. Maintenant, je m’en vais. Et quand j’aurai préparé une place pour chacun dans la Jérusalem céleste, je reviendrai vous prendre pour que vous soyez avec moi là où je suis, là où il n’y aura ni mort, ni deuil, ni larmes, ni cris, ni faim, ni douleur, ni ténèbres, ni feu, mais seulement lumière, paix, béatitude et chant.
Oh! chant des Cieux très hauts quand les douze élus siégeront sur les trônes aux côtés des douze patriarches des douze tribus d’Israël… Dressés sur la mer des béatitudes, ils chanteront, dans l’ardeur du feu de l’amour spirituel, le cantique éternel qui aura pour arpège l’éternel alléluia de l’armée angélique… Je veux que, là où je serai, vous soyez vous aussi. Et vous savez où je vais, vous en connaissez le chemin.
– Seigneur, nous ne savons rien ! Tu ne nous dis pas où tu vas. Comment donc pouvons-nous connaître le chemin à prendre pour venir vers toi et pour abréger l’attente ? demande Thomas.
– Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Vous me l’avez entendu dire et expliquer plusieurs fois et, en vérité, certains qui ignoraient jusqu’à l’existence d’un Dieu, ont progressé sur ce chemin — sur mon chemin — et ont déjà de l’avance sur vous. (...)
L’Esprit de Dieu dit :
« Voulez-vous connaître la Vérité ? Oh ! Venez à moi ! Moi seul peux vous la révéler. Et je vous la révèle de la façon dont ma bonté sait que c’est celle qui vous convient, pour ne pas troubler votre faiblesse d’hommes et votre relativité.
Pourquoi donc aimez-vous ce qui est tordu, compliqué, ténébreux ? Aimez-moi, qui suis simple, clair, lumineux, moi qui suis joie de Dieu et de l’esprit.
Voulez-vous connaître l’avenir de l’âme ? Je vous l’enseigne en vous parlant d’une éternité qui vous attend, dans un bonheur que vous ne pouvez concevoir. c’est dans un tel bonheur que, après ce séjour sur terre, cet unique séjour, vous vous reposerez en Dieu de toutes vos fatigues, de toutes vos peines ; vous oublierez la souffrance car vous posséderez déjà la joie. Et même si l’amour, qui n’est jamais aussi vif qu’au ciel, vous fait frémir pour les souffrances des vivants, ce ne sera plus la pitié qui vous fera ainsi souffrir, mais seulement un amour actif qui sera lui aussi de la joie.
Désirez-vous connaître les perfections du Créateur en toutes choses, les mystères de la création ? Je peux vous en parler, moi, la Sagesse, qui “suis issue de la bouche du Très-Haut, première-née de toutes les créatures”, moi qui suis en tout ce qui est, puisque tout porte le sceau de l’amour et que je suis l’Amour. Mon être s’étend sur tout l’univers ; ma lumière baigne les astres, les planètes, les mers, les vallées, les plantes, les animaux ; mon Intelligence court sur toute la terre, instruit les plus lointains, donne à tous un reflet du Très-Haut, enseigne comment rechercher Dieu ; ma Charité pénètre comme le souffle et conquiert les cœurs.
J’attire à moi les justes de la terre et, même aux hommes droits qui ne connaissent pas le vrai Dieu, je donne des reflets de votre Dieu saint ; c’est ainsi qu’il y a un filet de vérité dans toutes les religions révélées, déposé par moi, qui suis celui qui irrigue et féconde.
En outre, comme le jaillissement puissant d’une source éternelle, je déborde de tous côtés de l'Église catholique du Christ et, par le moyen de la grâce, des sept dons et des sept sacrements, je transforme les catholiques fidèles en serviteurs du Seigneur, en élus pour le Royaume, en fils de Dieu, en frères du Christ, en dieux dont le destin est si infiniment sublime qu’il mérite qu’on se sacrifie pour le posséder.
Tournez-vous vers moi. Vous saurez, vous connaîtrez et vous serez sauvés parce que vous connaîtrez la Vérité. Séparez-vous de l’erreur, abandonnez-la, car elle ne vous procure ni joie ni paix. Pliez le genou devant le vrai Dieu, devant le Dieu qui a parlé au Sinaï et annoncé l’Évangile en Palestine, devant le Dieu qui vous parle par l’Église, que moi, l’Esprit de Dieu, j’ai rendue Maîtresse.
Il n’y a pas d’autre Dieu que nous : un et trine. Il n’y a pas d’autre religion que la nôtre, vieille de plusieurs siècles. Il n’y a pas d’autre avenir, sur la terre et au-delà, que ce qu’en disent les Livres sacrés. Tout le reste est mensonge destiné à être couvert de honte par celui qui est Justice et Vérité.
Demandez-nous la lumière – à nous qui sommes la Puissance, la Parole et la sagesse – afin que vous ne marchiez plus sur de tortueux sentiers de mort, mais pour que vous puissiez vous aussi, qui errez, prendre la voie par laquelle ceux qui ont eu une foi humble, sage et sainte trouvèrent le salut parce que cela avait plu à Dieu, qui en fit ses saints. »
Les Cahiers de 1944, 10 janvier