Il y avait un homme, un
pharisien nommé Nicodème ; c’était un notable parmi les Juifs. Il vint trouver
Jésus pendant la nuit. Il lui dit : « Rabbi, nous le savons, c’est de la part
de Dieu que tu es venu comme un maître qui enseigne, car personne ne peut
accomplir les signes que toi, tu accomplis, si Dieu n’est pas avec lui. » Jésus
lui répondit : « Amen, amen, je te le dis : à moins de naître d’en haut, on ne
peut voir le royaume de Dieu. » Nicodème lui répliqua : « Comment un homme
peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il entrer une deuxième fois dans le
sein de sa mère et renaître ? » Jésus répondit : « Amen, amen, je te le dis :
personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le
royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair ; ce qui est né de
l’Esprit est esprit. Ne sois pas étonné si je t’ai dit : il vous faut naître
d’en haut. Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni
d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de
l’Esprit. »
(...) Maître, voici Nicodème » dit Jean en entrant le premier.
On se salue puis Simon prend Jean avec lui et sort de la cuisine pour les laisser seuls.
« Maître, pardonne-moi si j’ai voulu te parler en secret. Je me méfie, pour toi et pour moi, de beaucoup de gens. Ma conduite n’est pas uniquement lâche. Il y a aussi de la prudence et le désir de t’aider plus que si je t’appartenais ouvertement. Tu as beaucoup d’ennemis. Je suis du petit nombre de ceux qui, ici, t’admirent. J’ai pris conseil auprès de Lazare. Lazare est puissant par sa naissance. On le craint parce qu’il est en faveur près de Rome, juste aux yeux de Dieu, sage par maturité d’esprit et par sa culture. Il est à la fois ton véritable ami et le mien. C’est pour cela que j’ai voulu m’entretenir avec lui et je suis heureux qu’il ait eu le même avis que moi. Je lui ai rapporté les dernières… discussions du Sanhédrin à ton sujet.
– Les dernières accusations. Dis la vérité toute nue, telle qu’elle est.
– Les dernières accusations. Oui, Maître. J’étais sur le point de dire : “ Eh bien, moi aussi, je suis des siens ”, pour qu’au moins, dans cette assemblée, il y ait quelqu’un en ta faveur. Mais Joseph, qui s’était approché de moi, m’a dit tout bas : “ Tais-toi. Gardons secrète notre manière de voir. Je te parlerai après. ” Et, à la sortie, il m’a dit, oui, réellement : “ Cela vaut mieux ainsi. S’ils savent que nous sommes disciples, ils nous tiendront à l’écart de leurs pensées et de leurs décisions, et ils peuvent lui nuire et nous nuire. S’ils pensent que nous sommes simplement intéressés par son enseignement, ils n’agiront pas en cachette de nous. ” J’ai compris qu’il avait raison. Ils sont tellement… mauvais ! J’ai encore mes intérêts et mes devoirs… et Joseph aussi… Tu comprends, Maître.
“Jean au petit Jean*. Après le Maître et sa Mère, je te parle aussi pour te donner un enseignement spirituel.
Pour être parmi les bien-aimés, il faut faire ce que je fis par inspiration du Saint Esprit. Fidélité absolue qui reçoit tout sans hésitation et sans discussion. Pureté d’esprit, d’intellect, de chair. Charité héroïque.
Parfois Dieu nous soumet à des épreuves qui ne sont rien d’autre que des contrôles de l’or de l’âme. Nous sommes destinés à cette demeure que je possède auprès de mon Dieu. Mais n’entre pas ici celui qui porte en son âme le plus petit amalgame d’impuretés. Les contrôles nous débarrassent de ce qui est impur en nous et font de notre esprit un quartz sans scories.
La fidélité nous amène à surmonter les épreuves sans qu’elles compromettent notre foi et notre amour.
J’ai toujours cru dans le Maître, j’ai toujours tout accepté de lui, j’ai voulu promptement ce que lui voulait de moi, j’ai annulé ma volonté et ma raison humaines, que j’ai brûlées comme des victimes sur un autel afin d’être une hostie digne du Christ. Je n’ai rien voulu de moi. J’ai tout demandé à mon Maître : un nouveau cœur, une nouvelle pensée, un nouveau caractère. Qui fût à lui, comme le sien, et tout à son service.
Ma pureté naturelle, je l’ai rendue plus éclatante que le lys angélique en la plongeant dans l’amour pour mon Maître. Ce n’est pas un poids que d’être des anges quand nos ailes se reposent sur le cœur du Christ. Et pour ceux qui épousent l’Amour incarné, la conséquence naturelle est de devenir des séraphins pour qui l’amour n’a plus de secrets. Il faut contracter ces noces spirituelles et ne jamais connaître l’horreur de l’adultère mystique.
La Charité est notre salut, car elle nous sanctifie en nous emportant dans ses sublimes tourbillons, et elle nous pardonne ce que la chair commet en nous, contre notre gré, puisqu’elle est un poids rebelle qui tend vers le bas, tandis que l’esprit, déjà attiré vers le haut, y aspire et s’élève en adoration de Dieu.
Ma parole à ton adresse, ma disciple, est la même que celle que je disais aux apôtres autrefois.
Aime. De l’amour vient la lumière, vient la vie, vient l’espérance, vient la foi, viennent la constance, la force, la justice. Tout vient de l’amour. Celui qui possède l’amour possède l’Esprit de Dieu. Et celui qui possède l’Esprit a en lui les sept sources qui effacent les sept péchés qui empêchent la vie en Dieu.
Dans les ténèbres qui règnent, porte allumée en toi la Lumière du monde. Par elle, tu obtiendras la possession du Ciel.
Que la paix du Christ soit toujours avec toi.”
* L’apôtre et évangéliste Jean parle à Maria Valtorta, surnommée par Jésus “petit Jean”.
J’ai eu envie de connaitre l’œuvre de Maria Valtorta du fait de la réception quotidienne de "Jésus aujourd'hui" par messagerie. Je vous remercie pour cette initiative, qui me nourrit quotidiennement, et que je fais connaitre autour de moi.