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8 avril 2023 - Saint Gautier
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L'évangile du jour
Samedi Saint ( Pas de texte)


Logo Maria Valtorta
Dans les visions de Maria Valtorta
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Date
5 avril 30
Lieu
Jérusalem
Livre
Tome 10 - ch 612.7
Passion et mort de Jésus

Les lamentations de la Vierge

« Jésus ! Jésus ! Où es-tu ? M’entends-tu encore ? Entends-tu ta pauvre Maman qui crie, en ce moment, ton nom saint et béni, après l’avoir gardé dans son cœur pendant tant d’heures ? Ton saint nom, qui a été mon amour, l’amour de mes lèvres qui goûtaient une saveur de miel en disant ton nom, de mes lèvres qui maintenant, au contraire, semblent en le disant boire l’amertume restée sur tes lèvres, l’amertume de l’atroce mixture… Ton nom, amour de mon cœur qui se gonflait de joie quand il le prononçait, comme il s’était dilaté pour transvaser son sang, t’accueillir et t’en revêtir quand tu es descendu du Ciel vers moi, si petit, si minuscule, que tu aurais pu tenir dans le calice de la menthe sauvage, toi qui es si grand, toi, le Puissant anéanti dans un germe d’homme pour le salut du monde. Ton nom, douleur de mon cœur, maintenant qu’il est arraché aux caresses de ta Maman pour te jeter dans les bras des bourreaux qui t’ont torturé jusqu’à te faire mourir !

J’ai le cœur brisé par ce nom que j’ai dû renfermer pendant tant d’heures et dont le cri augmentait à mesure que croissait ta douleur, jusqu’à l’abattre, comme s’il était foulé par le pied d’un géant. Oui, ma douleur est gigantesque, elle m’écrase, elle me broie et il n’est rien qui puisse la soulager. A qui dire ton nom ? Rien ne répond à mon cri. Même si je hurlais jusqu’à fendre la pierre qui ferme ton tombeau, tu ne l’entendrais pas, puisque tu es mort. Tu n’entends plus ta Maman !

Que de fois ne t’ai-je pas appelé, pendant ces trente-quatre ans, ô mon Fils ! Du moment où j’ai su que je devais être Mère, et que mon enfant s’appellerait “ Jésus ! ”. Tu n’étais pas encore né que moi, en caressant le sein où tu grandissais, je t’appelais doucement : “ Jésus ! ” et il me semblait que tu remuais pour me répondre : “ Maman ! ”

Je te donnais déjà une voix, je la rêvais déjà. Je l’entendais avant même qu’elle n’existe. Et quand je l’ai entendue, faible comme celle d’un agneau qui vient de naître, qui tremblait dans la nuit froide pendant laquelle tu es né, j’ai connu l’abîme de la joie… et je croyais avoir connu l’abîme de la douleur parce que c’étaient les pleurs de mon Enfant qui avait froid, qui était mal à l’aise, qui versait ses premières larmes de Rédempteur. Or je n’avais pas de feu ni de berceau, et je ne pouvais souffrir à ta place, Jésus. Je n’avais que mon sein comme feu et oreiller, et mon amour pour t’adorer, mon saint Fils.

Je croyais avoir connu l’abîme de la douleur… ce n’en était que l’aube. Maintenant, c’en est le midi. Ce n’en était que l’amorce, maintenant c’en est le fond. C’est l’abîme ce que je touche maintenant, après y être descendue au cours de ces trente-quatre années, bousculée par tant d’aléas et prostrée, aujourd’hui, sur le fond horrible de ta croix.

Quand tu étais petit, je te berçais en chantonnant : “ Jésus ! Jésus ! ” Quelle harmonie plus sainte et plus belle que ce nom qui fait sourire les anges au Ciel ? Pour moi, il était plus beau que le chant, si doux, des anges dans la nuit de ta naissance. J’y voyais le Ciel, c’était le Ciel entier que je contemplais à travers ce nom. Et maintenant, en te le disant, à toi qui es mort et qui ne m’entends pas, et ne me réponds pas, comme si tu n’avais jamais existé, je vois l’Enfer, tout l’Enfer. Voilà : je comprends maintenant ce que veut dire être damné. C’est ne plus pouvoir dire : “ Jésus ! ” Quelle horreur !

Combien de temps durera cet enfer pour ta Maman ? Tu as dit : “ En trois jours, je reconstruirai ce Temple. ” Je me répète cette parole toute la journée, pour ne pas tomber morte, pour être prête à te saluer à ton retour, et te servir encore… Mais comment pourrai-je te savoir mort, pendant trois jours ? Trois jours dans la mort, toi, toi, ma vie ? (…)


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Les lamentations de la Vierge (suite)

(...)  Mais comment, toi qui sais tout, puisque tu es la Sagesse infinie, ne connais-tu pas la douleur de ta Maman ? Ne peux-tu te l’imaginer en te rappelant ce moment où je t’ai perdu à Jérusalem et où tu m’as vue fendre la foule autour de toi, avec le visage d’un naufragé qui atteint le rivage après une longue lutte contre l’eau et la mort, avec le visage d’une femme qui sort d’une torture, épuisée, ayant perdu son sang, vieillie, brisée ? Et encore, je pouvais penser que tu étais seulement perdu, je pouvais avoir cette illusion. Mais pas aujourd’hui. Je sais bien que tu es mort. L’illusion n’est pas possible. Je t’ai vu être tué. Même si la douleur me le faisait oublier, voici ton sang sur mon voile, qui me crie : “ Il est mort ! Il n’a plus de sang ! Celui-ci est le dernier sorti de son cœur ! ” De son cœur ! du cœur de mon Enfant, de mon Fils ! de mon Jésus ! Mon Dieu ! Dieu de pitié, ne me fais pas souvenir qu’on lui a ouvert le cœur…

Jésus, je ne puis rester seule ici pendant que tu es seul là-bas. Moi qui n’ai jamais aimé les chemins du monde et les foules, et tu le sais, depuis que tu as quitté Nazareth, je t’ai suivi de plus en plus, pour ne pas vivre loin de toi. Cela m’aurait été impossible. J’ai affronté la curiosité et le mépris, je ne compte pas ma fatigue parce qu’elle disparaissait quand je te voyais, pour vivre là où tu étais. Et maintenant, je suis ici seule, et tu es là-bas seul. Pourquoi ne m’ont-ils pas laissée dans ton tombeau ? Je me serais assise auprès de ton lit glacé, en tenant une de tes mains dans les miennes, pour te faire sentir que j’étais à côté de toi… Non, pour sentir que tu étais à côté de moi. Tu ne sens plus rien. Tu es mort !

Que de nuits j’ai passées près de ton berceau, à prier, à aimer, à me délecter de toi… Veux-tu que je te dise comment tu dormais, tes petits poings serrés comme deux boutons de fleur contre ton petit visage saint ? Veux-tu que je te dise comment tu souriais dans ton sommeil et comment, en te rappelant certainement le lait de la Maman, tu faisais le geste de sucer ? Veux-tu que je te dise comment tu t’éveillais, comment tu ouvrais tes petits yeux, comment tu riais en me voyant penchée sur ton visage et comment tu tendais joyeusement tes menottes, impatient que je te prenne, et comment, avec un petit cri doux comme le trille d’une fauvette, tu réclamais ta nourriture ? Ah ! que j’étais heureuse lorsque tu t’attachais à mon sein et que je sentais la tiédeur lisse de tes joues, les caresses de tes menottes sur ma poitrine !

Tu ne savais pas rester seul sans ta Maman. Et maintenant, te voilà seul ! Pardonne-moi, mon Fils, de t’avoir laissé seul, de ne m’être pas révoltée pour la première fois de ma vie et d’avoir voulu rester là. C’était ma place. Je me serais sentie moins désolée si j’avais été près de ton lit funèbre, pour arranger les langes comme autrefois et les changer… Même si tu n’avais pu me sourire et me parler, il m’aurait semblé t’avoir, de nouveau, comme quand tu étais petit. Je t’aurais accueilli 

sur mon cœur pour ne pas te faire sentir la froideur de la pierre, la dureté du marbre. Ne t’ai-je pas tenu aujourd’hui même ? Le sein d’une mère est toujours capable d’accueillir son fils, même s’il est adulte. Un fils est toujours un enfant pour sa maman, même s’il est déposé de la croix, couvert de plaies et de blessures.

Que de blessures ! Que de douleur ! Ah ! mon Jésus, mon Jésus si durement blessé ! Blessé de cette manière ! Tué de cette manière ! Non, non, Seigneur, non ! Ce ne peut être vrai ! Je suis folle ! Jésus mort ? Je délire. Jésus ne peut mourir ! Souffrir, oui. Mourir, non. Il est la Vie ! Il est le Fils de Dieu. Il est Dieu. Dieu ne meurt pas. (...)

L'Évangile tel qu’il m’a été révélé, ch 612.9