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L'évangile du jour
« Le Seigneur est avec toi » (Lc 1, 26-38)

En ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie. L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire, puisque je ne connais pas d’homme ? » L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. Car rien n’est impossible à Dieu. » Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Alors l’ange la quitta. 


Logo Maria Valtorta
Dans les visions de Maria Valtorta
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Date
21 février -5
Lieu
Nazareth
Livre
Tome 1 - ch 16.2
Naissance et vie cachée

       (…) Marie se met à chantonner à voix basse, puis hausse un peu le ton. Sans être un chant à haute voix, c’est déjà une voix qui vibre dans la petite pièce et l’on sent vibrer son âme. Je n’en comprends pas les paroles, ce doit être de l’hébreu. Mais comme elle ré­pète de temps en temps : « Yahvé », je devine qu’il doit s’agir d’un can­tique sacré, peut-être d’un psaume. Marie se rappelle probablement les chants du Temple. Ce doit être pour elle un doux souvenir, car elle ramène sur son sein ses mains qui tiennent le fil et le fuseau, puis elle lève la tête et l’appuie contre le mur ; son visage prend des couleurs et ses yeux, perdus dans je ne sais quelle douce pensée, brillent sous l’effet de larmes retenues qui les font paraître plus grands. Et pourtant ces yeux rient, sourient à la pensée qu’ils suivent et qui soustrait la chanteuse à ce qui l’entoure. Le visage de Marie, rose et encadré par les tresses qu’elle porte relevées en couronne sur la tête, ressort sur son vêtement blanc très simple. On dirait une belle fleur.

       Son chant se fait prière :

       « Seigneur, Dieu très-haut, ne tarde pas davantage à envoyer ton Serviteur apporter la paix sur la terre. Suscite le temps favorable et la vierge pure et féconde pour l’avènement de ton Christ. Père, Père saint, accorde à ta servante d’offrir sa vie à cette intention. Accorde-moi de mourir après avoir vu ta lumière et ta justice sur la terre, et avoir su que la Rédemption est accomplie. Père saint, donne à ton peuple celui en qui les prophètes espéraient. Envoie le Rédempteur à ta servante. A l’heure où mon séjour sur terre s’achèvera, que ta demeure s’ouvre à moi, parce que ses portes auront déjà été ouvertes par ton Christ pour tous ceux qui auront espéré en toi. Viens, viens, Esprit du Seigneur, viens chez tes fidèles qui t’attendent. Viens, Prince de la paix ! »

       Marie reste plongée dans sa prière.

       La tenture bouge plus fort, comme si quelqu’un faisait un courant d’air par derrière ou la tirait pour l’écarter. Une lumière aussi blanche qu’une perle associée à de l’argent pur é­claire les murs légèrement jaunes, avive les couleurs des tissus, rend plus surnaturel le visage levé de Marie. Dans la lumière, et sans même que la tenture se soit ouverte sur le mystère qui s’accomplit – d’ailleurs, elle ne bouge plus, elle pend, bien droite sur ses montants, comme s’il s’agissait d’un mur qui isole l’intérieur de l’extérieur –, l’archange se prosterne.

       Nécessairement, il lui faut prendre une apparence humaine, mais elle transcende l’humain. De quelle chair est formée cette figure superbe, éclatante ? De quelle substance Dieu l’a-t-il matérialisée pour la rendre perceptible aux sens de la Vierge ? Dieu seul peut posséder de telles essences et les utiliser de manière aussi parfaite. Ce sont bien un visage, un corps, des yeux, une bouche, des cheveux et des mains comme les nôtres, mais sans notre matière opaque. C’est une lumière qui a pris la couleur de la chair, des yeux, des cheveux, des lèvres, une lumière qui bouge, sourit, regarde et parle.

       « Je te salue, Marie, pleine de grâce, je te salue ! »

       La douce musique de sa voix ressemble à des perles lancées sur un métal précieux.

       La Vierge tressaille et baisse les yeux. Elle tressaille encore plus lorsqu’elle voit cet être éclatant agenouillé à un mètre d’elle environ, les mains croisées sur la poitrine, qui la regarde avec une infinie vénération.

       Marie se dresse sur ses pieds et se serre contre le mur. Elle pâlit et rougit tour à tour. Son visage exprime stupeur et effroi. Inconsciemment, elle serre les mains sur son sein et les rentre dans ses longues manches. Elle se penche presque pour cacher le plus possible son corps, en un geste de douce pudeur.

       « Non, ne crains pas. Le Seigneur est avec toi ! Tu es bénie entre toutes les femmes. »

       Mais Marie a encore peur. D’où vient cet être extraordinaire ? Est-ce un envoyé de Dieu ou du Trompeur ?

       « Ne crains pas, Marie, répète l’archange. Je suis Gabriel, l’ange de Dieu. Mon Seigneur m’a envoyé à toi. Ne crains pas, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Tu vas concevoir un fils dans ton sein, tu l’enfanteras et tu lui donneras le nom de “ Jésus ”. Il sera grand, on l’appellera Fils du Très-Haut (ce qu’il sera effectivement) ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père, il règnera éternellement sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. Toi, la sainte Vierge bien-aimée du Seigneur, sa fille bénie, toi qui es appelée à être la mère de son Fils, comprends quel Fils tu vas engendrer.

       – Comment cela peut-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? Est-ce que le Seigneur Dieu n’accueille plus l’offrande de sa servante et ne veut pas que je sois vierge par amour de lui ?

       – Ce n’est pas par l’action d’un homme que tu seras mère, Marie. Tu es la Vierge éternelle, la Sainte de Dieu. L’Esprit Saint descendra en toi et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi celui qui naîtra de toi sera dit saint et Fils de Dieu. Tout est possible au Seigneur notre Dieu. Elisabeth, la femme stérile, a conçu dans sa vieillesse un fils qui sera le prophète de ton Fils, celui qui lui préparera le chemin. Le Seigneur a levé son opprobre et son souvenir restera uni à ton nom parmi les peuples, comme le nom de son enfant à celui de ton Fils saint ; jusqu’à la fin des temps, les nations vous diront bienheureuses en raison de la grâce du Seigneur qui vous a été accordée, et tout spécialement à toi, ainsi qu’aux nations par ton intermédiaire. Elisabeth en est déjà à son sixième mois, et le poids qu’elle porte fait monter en elle la joie, et plus encore quand elle connaîtra la tienne. Rien n’est impossible à Dieu, Marie, pleine de grâce. Que dois-je dire à mon Seigneur ? Qu’aucune pensée ne te trouble. Il veillera sur tes intérêts si tu lui fais confiance. Le monde, le ciel, l’Eternel attendent ta réponse ! »

       A son tour, Marie croise les mains sur sa poitrine, s’incline profondément, et dit :

       « Voici la servante du Seigneur. Qu’il me soit fait selon sa pa­role. »

       L’ange étincelle de joie. Il adore, parce qu’il voit sûrement l’Esprit de Dieu s’abaisser sur la Vierge, prosternée pour donner son accord. Puis il disparaît sans faire bouger la tenture, qu’il laisse bien tirée sur ce saint mystère. (…)


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Immaculée Conception - Neuvaine Jour 3
Transformation de Marie par sa maternité

Marie dit :

“Du jour où j’ai porté le Fils en moi, j’ai vu toute chose d’un autre œil. Dans l’air qui m’entourait, dans le soleil qui me réchauffait, dans le rayon de lune qui descendait dans ma petite chambre pour me tenir compagnie pendant mes méditations nocturnes, dans l’éclat des étoiles, dans les fleurs de mon petit jardin ou des champs de Nazareth, dans l’eau qui chantait dans la fontaine que Joseph avait construite pour m’éviter la fatigue physique et morale d’avoir à sortir de ma solitude quasi-habituelle, dans les petits agneaux à la voix d’enfant, je voyais mon Seigneur, le Père de mon Fils, l'Époux de mon esprit virginal ; je voyais surtout mon Enfant pour qui tout avait été fait. Ses yeux étaient ouverts en moi et je voyais avec les yeux de mon Dieu qui était mon Enfant.

Les vertus augmentaient en puissance en moi comme le flux d’une marée montante, et plus mon Enfant grandissait et plus sa perfection infinie pénétrait sa Maman, comme si la puissance qui se dégagerait de lui pendant les trois ans de son ministère se répandait en rayons d’éther spirituel pour me renouveler entièrement.

Oh ! fille ! Dieu dans sa bonté m’a fait saluer comme ‘Pleine de grâce’. Mais la plénitude fut en moi lorsque je ne fis qu’un avec mon Fils. C’est alors que mon âme, une avec Dieu, eut l’abondance des vertus de Dieu.

La Charité fut prééminente à ce moment-là. Si j’aimais avant, je surpassai ensuite l’amour de la créature, parce que j’aimai avec le cœur de la Mère de Dieu. Je brûlai. L’incendie est un voile de givre sur la campagne en hiver comparé à l’ardeur qui était en moi. Je vis les créatures, non plus avec une pensée de femme, mais avec l’esprit de l’Epouse du Très-Haut et de la Mère du Rédempteur. Ces créatures étaient les miennes.

Ma maternité spirituelle commença alors, puisque, non, il ne fut pas nécessaire que Siméon parlât pour que je connusse mon destin. Je savais, car je possédais la Sagesse en moi. Elle devenait chair en moi et ses paroles coulaient comme le sang dans mon être et affluaient au cœur où je les gardais. La vie future de mon Fils n’eut pas de secrets pour sa Maman qui le portait. Et si c’était une torture, car j’étais Femme, c’était aussi une béatitude pareille à celle de mon Enfant, puisque faire la volonté de Dieu et racheter les âmes pour réunir à Dieu ceux qui sont séparés de lui et obtenir l’annulation de la faute et l’augmentation de la gloire du Père, c’est ce qui fait le bonheur des vrais enfants de Dieu. Et mon doux Jésus et moi, sa Mère par la bonté du Père, sommes la souche de la famille.

Quand on aime réellement, on ne vit pas pour soi, mais pour les autres. Quand on possède Dieu, on aime parfaitement et toutes les autres perfections viennent derrière la charité. Même les sens humains se perfectionnent du fait que tout ce qui nous entoure acquiert une lumière, une voix, une couleur différentes et que surtout, tout porte un signe que seuls voient ceux qui possèdent Dieu: le sien, saint et ineffable; et il n’est pas nécessaire de prononcer des mots pour prier, puisqu’il suffit que notre regard se pose sur les choses créées pour que notre cœur s’élève dans l’oraison plus haute qui soit, la fusion avec le Créateur.

Chantons alors le Magnificat pour toutes les choses que le Créateur a faites pour nous, car, Maria, lorsque nous nous donnons à Dieu, Dieu fait des reines de nous et nous confie ses possessions, de sorte que même la plus humble d’entre nous peut affirmer: ‘Mon âme magnifie son Seigneur, qui a regardé sa servante pour laquelle il a fait de grandes choses, et mon nom dorénavant est «bienheureuse» !’.”

Les Cahiers de 1943, 1er décembre