En ce temps-là, Jésus se retira avec ses disciples près de la mer, et une grande multitude de gens, venus de la Galilée, le suivirent. De Judée, de Jérusalem, d’Idumée, de Transjordanie, et de la région de Tyr et de Sidon vinrent aussi à lui une multitude de gens qui avaient entendu parler de ce qu’il faisait. Il dit à ses disciples de tenir une barque à sa disposition pour que la foule ne l’écrase pas. Car il avait fait beaucoup de guérisons, si bien que tous ceux qui souffraient de quelque mal se précipitaient sur lui pour le toucher. Et lorsque les esprits impurs le voyaient, ils se jetaient à ses pieds et criaient : « Toi, tu es le Fils de Dieu ! » Mais il leur défendait vivement de le faire connaître.
(...) « Voici mes apôtres. Ils sont autant de Christ, car je les ai choisis pour cela. Adressez-vous à eux en toute confiance. Ils ont appris de moi tout ce dont vous avez besoin pour vos âmes… »
Les apôtres regardent Jésus d’un air effaré. Mais lui sourit et poursuit :
« … et ils apporteront à vos âmes la lumière des étoiles et le rafraîchissement de la rosée pour vous empêcher de languir dans les ténèbres. Ensuite, je viendrai et je vous procurerai la plénitude du soleil et des flots, ainsi que toute la sagesse pour vous rendre forts et heureux d’une force et d’une joie surnaturelles. Paix à vous, mes enfants. D’autres m’attendent, qui sont plus malheureux et plus pauvres que vous. Mais je ne vous laisse pas seuls. Je vous laisse mes apôtres, et c’est comme si je laissais les fils de mon amour aux soins des plus affectueuses et des plus sûres des nourrices. »
Jésus fait un geste d’adieu et de bénédiction et s’éloigne en fendant la foule qui refuse de le laisser partir. C’est alors que se produit le dernier miracle, celui d’une petite vieille à demi paralysée, amenée là par son petit-fils. Elle agite joyeusement son bras droit jusqu’alors inerte et s’exclame :
« Il m’a effleurée de son manteau et me voilà guérie ! Je ne le lui demandais même pas, parce que je suis vieille… mais il a eu pitié de mon désir secret. Il m’a effleuré le bras de son manteau, d’un pan de son manteau, il m’a guérie ! Ah, quel grand fils a eu notre saint David ! Gloire à son Messie ! Voyez donc ! Regardez ! Ma jambe bouge elle aussi, comme mon bras… Oh ! Je suis comme à vingt ans ! »
L’affluence d’un grand nombre de personnes vers la vieille femme, qui crie son bonheur à pleine voix, permet à Jésus de se dégager sans en être empêché. Les apôtres le suivent.
[Maria Valtorta écrit : ]
« [...] Ma dissertation fut considérée comme un chef-d'œuvre. Je savais que j’étais forte en italien mais que l’on me donne la note maximale, un 10, cela me surprit beaucoup. Et je fus encore plus surprise que l’on fasse publiquement mes éloges. Je n’étais pas habituée aux éloges. Pour la première fois je constatais qu’il n’était pas vrai qu’"à celui qui fait son devoir on ne doit pas faire d’éloge", selon le dicton de ma mère. Ici j’avais fait mon devoir et j’étais récompensée. Cela me réchauffa le cœur et me redonna de la confiance en moi-même.
Faire une description était mon point fort. Aussi avait-il été facile pour moi de décrire la chute de la neige. Je n’ai jamais aimé la neige. Elle est blanche, mais elle est si froide ! Je préfère le soleil. Il faut se souvenir que je suis née dans un pays de soleil et que c’est du soleil que je prenais mes forces, lorsque j’étais abandonnée dans les sillons...
[...]
C’est ainsi que sans effort et sans mérite, alors que le travail m’avait paru si facile, l’on me proclamait première de la classe pour les langues italienne et française et pour les matières orales.
En mathématiques... je restais fidèle à mon ânerie.
Lorsque l’on m’a fabriqué, on a dû oublier de mettre dans ma tête la cellule des maths. C’est là un vide absolu que ni mes propres efforts, ni les efforts d’autrui n’ont jamais pu combler.
Je suis une parfaite idiote en matière de calcul.
Mais je ne le regrette pas trop.
Je pense que Jésus lui aussi est comme moi.
Car lui non plus n’est pas un grand calculateur.
S’il l’avait été et s’il l’était, il ne serait pas ce qu’il est.
Car il est un poète, l’Evangile nous le montre. C’est un habile diplomate, l’Evangile nous le dit aussi. Il est le Médecin, le Maître, l’Ami, le Sauveur. Il est tout sauf un calculateur. Et comme tous ceux qui ne sont pas calculateurs, il est généreux outre mesure, miséricordieux outre mesure, patient outre mesure, bon outre mesure. Et cela me donne beaucoup d’espérance... D’un idéaliste il y a toujours du bien à attendre. D’un mathématicien jamais. Et si Dieu était un mathématicien toujours soucieux de calculs exacts, qui donc pourrait espérer se sauver ? Mais Jésus n’est pas mathématicien. Il ne donne pas la parole à la science mais au cœur, et même il ne raisonne que selon la science du cœur, et celui qui sait le prendre par ce côté-là obtient tout de lui.
Moi aussi je raisonne selon la science du cœur, moi aussi, dans la vie pratique et dans celle de l’esprit, je suis une idéaliste, une généreuse, une prodigue qui ne fait jamais le compte de ce qui a été donné avec ce qui a été reçu. Je donne, je donne et je donne encore sans me soucier de rien d’autre. Je mets ma confiance dans le Sauveur, le Frère, l’Ami, le Maître, mon Roi et je poursuis ma course de la sorte, ne regardant que lui seul.. [...]
Autobiographie, deuxième partie : Au collège