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FR-Evangile-Illustre-2017-10-10.jpg Logo Évangile
L'évangile du jour
« Marie a choisi la meilleure part » (Lc 10, 38-42)

En ce temps-là, Jésus entra dans un village. Une femme nommée Marthe le reçut. Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. » Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. » 


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Dans les visions de Maria Valtorta
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Date
25 mars 29
Lieu
Béthanie
Livre
Tome 6 - ch 377.1
3ème année vie publique

       (...) Je comprends immédiatement que c’est encore le personnage de Marie-Madeleine qui est central, car c’est elle que je vois en premier, portant un simple vêtement de couleur lilas comme la fleur de mauve. Aucun ornement précieux. Ses cheveux, simplement rassemblés en tresses sur la nuque, la font paraître plus jeune qu’à l’époque où elle était un vrai chef-d’œuvre de toilette. Disparus le regard effronté du temps de la “ pécheresse ”, l’air humilié du moment où elle écoutait la parabole de la brebis perdue, et le visage honteux et mouillé de larmes, du soir dans la salle du pharisien… elle a maintenant un regard paisible, redevenu limpide comme celui d’un enfant, sur un sourire plein de paix.

       Marie, appuyée contre un arbre à la limite de la propriété de Béthanie, regarde le chemin. Et attend. Puis elle pousse un cri de joie, se tourne vers la maison et appelle très fort pour qu’on l’entende. Elle crie de sa voix splendide veloutée et passionnée, unique : “ Il arrive !… Marthe, ils avaient raison, le Rabbi est ici ! ” et elle court ouvrir le lourd portail qui grince sans même laisser aux serviteurs le temps de le faire, et elle sort sur la route, les bras tendus comme un enfant qui s’élance vers sa maman et, dans un transport de joie affectueuse, elle s’écrie : “ O mon Rabbouni ! ” — je note “ Rabbouni ” parce que je vois que c’est l’orthographe de l’Evangile. Mais chaque fois que j’ai entendu Marie-Madeleine l’appeler, j’ai eu l’impression qu’elle disait “ Rabbomi ”, avec un m et non un n —, et elle se prosterne dans la poussière de la route pour baiser les pieds de Jésus.

       « Paix à toi, Marie. Je viens me reposer sous ton toit.

       – O mon Maître ! » répète Marie en levant son visage avec une expression de respect et d’amour qui exprime quantité de choses… : tout à la fois remerciement, bénédiction, joie, invitation à entrer, et allégresse parce qu’il entre…

       Jésus lui a posé la main sur la tête et il semble encore l’absoudre.

       Marie se lève et, à côté de Jésus, elle entre dans l’enceinte de la propriété. Pendant ce temps, les serviteurs et Marthe sont accourus, les serviteurs avec des amphores et des coupes, Marthe avec son seul amour. Mais il est si grand !

       Les apôtres, qui ont chaud, boivent les rafraîchissements apportés par les serviteurs. Ils voudraient les offrir tout d’abord à Jésus, mais Marthe les a devancés. Elle a pris une coupe de lait et l’a offerte à Jésus. Elle doit savoir que c’est ce qu’il préfère.

       Quand les disciples se sont désaltérés, Jésus leur dit :

       « Allez prévenir les fidèles. Ce soir, je leur parlerai. »

       A peine sortis du jardin, les apôtres s’égaillent dans diverses directions.

       Jésus marche entre Marthe et Marie.

       « Viens, Maître » dit Marthe. « En attendant Lazare, restaure-toi et prends quelque repos. »

       Pendant qu’ils pénètrent dans une pièce fraîche qui donne sur le portique ombragé, Marie, qui s’était éloignée rapidement, revient avec un broc d’eau, suivie d’un serviteur qui porte un bassin. Mais c’est Marie qui veut laver les pieds de Jésus. Elle délace ses sandales poussiéreuses et les donne à un serviteur pour qu’il les rapporte nettoyées, ainsi que son manteau pour qu’il en secoue la poussière. Puis elle plonge les pieds de Jésus dans l’eau, que des aromates rendent légèrement rosée, les essuie, les embrasse. Ensuite elle change l’eau et en apporte de la propre pour les mains. Pendant qu’elle attend le serviteur avec les sandales, accroupie sur le tapis aux pieds de Jésus, elle les caresse, et avant de lui remettre ses sandales, elle les embrasse encore en disant :

       « Pieds saints qui avez tant marché pour me chercher ! »

       Marthe, dont l’amour est plus pratique, pense à ce qui est humainement utile :

       « Maître, qui viendra en plus de tes disciples ? »

       Jésus répond :

       « Je ne sais pas encore exactement, mais tu peux préparer pour cinq autres, en plus des apôtres. »

       Marthe s’en va.

       Jésus sort dans le jardin ombragé et frais. (…)


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BasiliqueAssise
Saint François d'Assise apparait à Maria Valtorta

[François d'Assise (1182-1226) était un religieux catholique italien, diacre et fondateur de l'ordre des Frères mineurs. François d'Assise est considéré comme le précurseur du dialogue interreligieux. Ses restes sont conservés dans la Basilique Saint-François à Assise]

Maria Valtorta écrit :

« Je vois mon saint François d’Assise, que je reconnais immédiatement.

Je le vois à deux reprises. La première fois, c’est le matin. Il est debout, dans son habit, qui n’est pas brun mais d’un gris tirant sur le marron comme une plume de tourterelle sauvage. Il est pieds nus, tête nue et déjà stigmatisé. Je vois nettement les plaies sur les paumes de ses mains décharnées. Il se tient les bras repliés au niveau des coudes et bien serrés contre le buste, les mains à la hauteur des épaules, comme un prêtre qui dit : « Le Seigneur soit avec vous. » Par conséquent, je vois bien les plaies de ses paumes. Il me regarde avec une douceur pleine de compassion, sans mot dire.

La seconde fois, le soir, il revient et je le vois encore mieux. Son visage est décharné au point d’en paraître triangulaire. Ses cheveux, rasés en cercle, tracent une ligne légèrement ondulée, grisonnante sur [leur couleur] châtain clair, sur son front haut et très pâle. Ses yeux sont marron clair, tristes et bons, profondément enfoncés dans les orbites ; il a le nez long et fin, les joues bien pâles et maigres, allongées par une barbiche clairsemée et taillée en pointe. Il sourit, mais sans joie. C’est un sourire qui veut seulement encourager. Il parle, lentement, d’une voix bien posée mais un peu lasse.

Avec un geste de sa main repliée, il me demande : « Est-ce que mes oliviers te plaisent ? »

Je réponds : « Non.

– Et pourtant… Moi, je les aime beaucoup parce qu’ils me rappellent notre Seigneur Jésus lors de la prière [de son Agonie].

– Toi, Père, tu voyais Jésus au milieu d’eux. Moi, je ne vois plus rien et ils m’attristent seulement.

– Ma fille, efforce-toi d’y trouver paix et joie. A un moment où je souffrais “énormément” car j’étais, moi aussi, déçu par les hommes et, en quelque sorte, par l’approbation de mon œuvre par Dieu, j’ai dit : “ Bienheureux ceux qui font la volonté de Dieu et font face à toute épreuve grâce à lui. ” Essaie d’atteindre cette douloureuse béatitude. C’est la stigmatisation de l’esprit, et elle fait plus mal que celle – tu la vois? – qui me perce la chair. Je le sais. Essaie tout de même. Pleure et essaie. Moi aussi, j’ai souffert “atrocement”, et pour “bien” des raisons. Comme toi, j’ai fait l’expérience de l’affection, et j’ai été plein de nostalgie. Moi aussi, j’ai senti revenir à moi la prière que j’avais offerte, à certains moments. J’ai passé des heures pendant lesquelles je ne savais que gémir. Je sais ce qu’est ta souffrance. Je te le dis néanmoins : efforce-toi de trouver en toute cette douleur paix et joie.

Ensuite viennent la joie et la paix. Sois bonne. Je serai à tes côtés. Je te bénis de ma bénédiction : “ Que le Seigneur te fasse miséricorde, qu’il te découvre sa face et t’apporte la paix. Qu’il te donne sa bénédiction. ” »

Ce n’est pas beaucoup. Mais c’est déjà un rayon du ciel qui vient à moi. Je n’avais jamais vu ni entendu le saint que je vénère tant et, si vous vous en souvenez, je m’en étais étonnée. il est venu dans cet état de désolation me consoler tant soit peu… ».

[Maria Valtorta traversait la « nuit noire de l'âme », une période de désolation spirituelle expérimentée par les mystiques, pendant laquelle toute consolation est absente. Ce processus de purification permet à l'âme d'atteindre l'union parfaite d'amour avec Dieu]

Les Cahiers de 1944, 1 mai