Le lendemain, voyant Jésus venir vers lui, Jean le Baptiste déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ; c’est de lui que j’ai dit : L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. Et moi, je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté à Israël. » Alors Jean rendit ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : “Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.” Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. »
Enseignement de Jésus :
« Jean n’avait pas besoin de signe pour lui-même. Son âme, sanctifiée dès le sein de sa mère, possédait cette vue de l’intelligence surnaturelle qui aurait été le lot de tous les hommes sans la faute d’Adam.
Si l’homme était resté en état de grâce, dans l’innocence et la fidélité à son Créateur, il aurait reconnu Dieu à travers les apparences extérieures. Il est dit dans la Genèse que le Seigneur Dieu parlait familièrement avec l’homme innocent et que l’homme, loin de s’évanouir au son de cette voix, la discernait sans se tromper. Tel était le destin de l’homme : voir et comprendre Dieu, comme un fils à l’égard de son père. Puis la faute est venue et l’homme n’a plus osé regarder Dieu, il n’a plus su découvrir et comprendre Dieu. Et il le sait de moins en moins.
Mais Jean, mon cousin Jean, avait été purifié de la faute quand la Pleine de Grâce s’était penchée avec amour pour embrasser celle qui, de stérile, était devenue féconde, Elisabeth. Le bébé avait tressailli de joie dans son sein en sentant les écailles de la faute tomber de son âme comme une croûte tombe d’une plaie au moment de la guérison. L’Esprit Saint, qui avait fait de Marie la Mère du Sauveur, commença son œuvre de salut à travers Marie, Ciboire vivant du Salut incarné pour cet enfant qui allait naître et était destiné à m’être uni, moins par le sang que par la mission qui fit de nous comme les lèvres qui forment la parole. Jean était les lèvres et moi la Parole. Il était le Précurseur dans l’Evangile et par sa destinée de martyr. Moi, celui qui transmet ma divine perfection à l’Evangile inauguré par Jean et son martyre pour la défense de la Loi de Dieu.
Jean n’avait besoin d’aucun signe, mais pour l’épaisseur de l’esprit des autres, un signe était nécessaire. Sur quoi Jean aurait-il fondé son affirmation sinon sur une preuve irrécusable que les yeux des hommes lents à voir et les oreilles paresseuses auraient perçue ?
De même, je n’avais pas besoin de baptême. Mais la sagesse du Seigneur avait jugé que ce devait être l’instant et la façon de nous rencontrer. En faisant sortir Jean de sa grotte dans le désert et moi de ma maison, il nous a unis à ce moment précis pour ouvrir sur moi le Ciel et descendre lui-même, en Colombe divine, sur celui qui aurait à baptiser les hommes avec cette Colombe ; il voulut aussi faire descendre du Ciel cette annonce encore plus puissante que l’annonciation de l’ange, puisqu’elle provenait de mon Père : “ Voici mon Fils bien-aimé, en qui je mets ma complaisance. ” Cela pour que les hommes n’aient pas d’excuse ou de doute pour savoir s’ils devaient me suivre ou non.
Les manifestations du Christ ont été nombreuses. La première après la Nativité fut celle des mages, la seconde au Temple, la troisième sur les rives du Jourdain. Puis vinrent les autres manifestations innombrables que je te ferai connaître, car mes miracles sont des manifestations de ma nature divine jusqu’aux dernières, celles de ma Résurrection et de mon Ascension au Ciel.
Ma patrie fut comblée de mes manifestations. Comme des semences jetées aux quatre points cardinaux, elles se produisirent dans toutes les couches sociales et en tout lieu de vie : aux bergers, aux puissants, aux savants, aux incrédules, aux pécheurs, aux prêtres, aux dominateurs, aux enfants, aux soldats, aux Hébreux, aux païens. De nos jours encore, elles se répètent mais, comme autrefois, le monde ne les accepte pas ou plutôt il n’accueille pas les miracles actuels et il oublie ceux du passé. Eh bien, je ne renonce pas. Je me répète pour vous sauver, pour vous amener à la foi en moi.
Sais-tu, Maria, ce que tu fais ? Ce que je fais, plutôt, en te dévoilant l’Evangile ? C’est une tentative plus forte pour amener les hommes vers moi. Tu l’as désiré par des prières ardentes. Je ne me borne plus à la parole. Elle les fatigue et les éloigne. C’est un péché, mais c’est comme ça. J’ai recours à la vision, à la vision de mon Evangile et je l’explique pour la rendre plus claire et plus attrayante.
A toi, je donne le réconfort de la vision. A tous, je donne le moyen de désirer me connaître. Et si une fois encore elle ne sert à rien, si, comme des enfants cruels, ils rejettent le don sans en comprendre la valeur, à toi, mon don restera et à eux ira mon indignation. Je pourrai, une fois encore leur faire cet ancien reproche : “ Nous avons joué de la flûte et vous n’avez pas dansé. Nous avons entonné des lamentations et vous n’avez pas pleuré. ”
Mais peu n’importe. Laissons les “ inconvertibles ” accumuler sur leurs têtes des charbons ardents et tournons-nous vers les brebis qui cherchent à connaître le Pasteur. Le Pasteur, c’est moi et tu es la houlette qui les conduit à moi. »