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19 novembre 2019 - Saint Tanguy
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L'évangile du jour
« Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu » (Lc 19, 1-10)

En ce temps-là, entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait. Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche. Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là. Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie. Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. » Zachée, debout, s’adressa au Seigneur : « Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. » Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » 


Logo Maria Valtorta
Dans les visions de Maria Valtorta
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Date
15 mai 29
Lieu
Jéricho
Livre
Tome 6 - ch 417.7
3ème année vie publique

Dictée de Jésus :

       « Il y a levain et levain : celui du bien et celui du mal. Le levain du mal, ce poison satanique, fermente plus facilement que celui du bien, car il trouve une matière plus adaptée à son action dans le cœur de l’homme, dans sa pensée, dans sa chair, qui sont séduits tous les trois par une volonté égoïste, donc contraire à la volonté universelle, qui est celle de Dieu.

       La volonté de Dieu est universelle car elle ne s’arrête jamais à une pensée personnelle : elle considère le bien de l’univers entier. Rien ne peut augmenter la perfection de Dieu d’aucune façon, car il a toujours parfaitement possédé tout ce qui existe. Par conséquent, il ne peut exister en lui de pensée d’intérêt propre pour mettre en œuvre quelque action que ce soit.

       Quand on dit qu’on fait tel geste pour la plus grande gloire de Dieu, dans l’intérêt de Dieu, ce n’est pas que la gloire divine soit en elle-même susceptible de grandir, mais parce que tout ce qui se trouve dans la création porte une empreinte de bien et que toute personne qui accomplit le bien — et par conséquent mérite de le posséder — se pare du signe de la gloire divine. Elle rend ainsi gloire à la Gloire elle-même qui a glorieusement tout créé. C’est un témoignage, en somme, que personnes et choses rendent à Dieu en attestant par leurs œuvres l’Origine parfaite dont elles proviennent.

       Il s’ensuit que, lorsque Dieu vous ordonne, vous conseille ou vous inspire une action, il n’est pas poussé par quelque intérêt égoïste, mais par une pensée altruiste, charitable, pour votre bien-être. Voilà pourquoi la volonté de Dieu n’est jamais égoïste, mais au contraire toute tournée vers l’altruisme, vers l’universalité. Elle est l’unique et vraie force du monde entier qui ait en vue le bien universel.

       Le levain du bien, germe spirituel venu de Dieu, trouve au contraire dans sa croissance beaucoup d’oppositions et de difficultés ; il a beaucoup de mal à se développer, car il a contre lui les réactions favorables à l’autre levain : la chair, le cœur et la pensée de l’homme, envahis par un égoïsme, l’antithèse du bien, qui, lui, par son origine, ne peut être qu’Amour. Chez la plupart des hommes, la volonté du bien fait défaut ; c’est pourquoi il devient stérile et meurt, ou alors, il vit avec tant de mal qu’il ne lève pas : il stagne. Il n’y a pas de faute grave, mais il n’y a pas non plus d’effort pour faire mieux : l’esprit gît, inerte, non pas mort, mais infécond.

       Faites attention à ceci : ne pas commettre le mal ne sert qu’à éviter l’enfer. Pour jouir tout de suite du beau paradis, il faut absolument faire le bien, dans la mesure où l’on y parvient, en luttant contre soi-même et contre les autres. C’est pour cette raison que j’ai dit que j’étais venu mettre la guerre et non pas la paix entre père et enfants, entre frères et sœurs, quand cette guerre devait défendre la volonté de Dieu et sa Loi contre les oppositions des volontés humaines tournées dans des directions contraires à ce que veut Dieu.

       En Zachée, la petite poignée de levain du bien avait produit une grande fermentation. A l’origine, seules quelques bribes étaient tombées dans son cœur : on lui avait rapporté mon discours de la Montagne, d’ailleurs incorrectement et certainement mutilé en grande partie, comme c’est souvent le cas.

       Zachée était publicain et pécheur, mais non par mauvaise volonté. Il était comme un homme qu’un voile de cataracte sur les pupilles empêche de bien voir. Mais il sait que l’œil, dégagé de ce voile, retrouve une bonne vue et ce malade désire qu’on le lui enlève. C’était le cas de Zachée. Il n’était ni convaincu ni heureux : pas convaincu des pratiques pharisaïques qui désormais avaient remplacé la vraie Loi, et pas heureux de sa manière de vivre.

       Il cherchait instinctivement la lumière, la vraie Lumière. Il en a reconnu une étincelle dans ce fragment de discours et il l’a enfermée dans son cœur comme un trésor. Parce qu’il l’aimait — remarque bien cela, Maria : parce qu’il l’aimait —, cette étincelle devint de plus en plus vive, intense, éblouissante, et l’amena à discerner nettement le bien et le mal, et à choisir avec sagesse, en coupant généreusement les tentacules qui auparavant — des richesses au cœur, et du cœur aux richesses — le retenaient emprisonné dans un filet qui l’avait sournoisement réduit en esclavage.

       “ Parce qu’il l’aimait ” : voilà le secret du succès, grand ou moindre. On réussit quand on aime. On ne réussit que peu quand on aime chichement. On échoue quand on n’aime pas. C’est vrai dans tous les domaines, donc à plus forte raison dans les choses de Dieu où, bien que Dieu soit invisible aux sens corporels, il faut avoir un amour, j’ose dire parfait — dans la mesure où une créature peut atteindre la perfection — pour réussir dans une entreprise, et, ici, dans la sainteté.

       Zachée, dégoûté du monde et de la chair, comme il était dégoûté du caractère mesquin des pratiques pharisaïques si habiles à couper les cheveux en quatre, intransigeantes pour les autres, trop complaisantes pour eux-mêmes, a aimé ce petit trésor que fut l’une de mes paroles, arrivée à lui par pur hasard, humainement parlant. Il l’a aimée comme la plus belle richesse que sa vie de quarante années ait possédée. Dès lors, il a centré son cœur et sa pensée sur ce point.

       Le cœur de l’homme est là où se trouve son trésor ; cela ne con­cerne pas seulement le mal, mais aussi le bien. Le cœur des saints n’était-il pas, au cours de leur vie, là où était Dieu — leur trésor — ? Si. Et c’est pour cela qu’en regardant Dieu seul, ils surent passer sur la terre sans y corrompre leur âme dans la boue.

       Si je n’étais pas arrivé, ce matin-là, j’aurais tout de même fait un prosélyte, car la conversation du lépreux avait parachevé la métamorphose de Zachée. A son comptoir de collecteur d’impôts, il n’était plus le publicain fraudeur et vicieux d’avant, mais l’homme qui se repentait de son passé et qui avait décidé de changer de vie. Si je n’avais pas paru à Jéricho, il aurait fermé son comptoir, pris son argent, et serait parti à ma recherche, car il ne pouvait demeurer sans l’eau de la vérité, sans le pain de l’amour, sans le baiser du pardon.

       Cela, les censeurs habituels qui m’observaient pour me faire d’incessants reproches ne le voyaient pas et le comprenaient encore moins. C’est pourquoi ils s’étonnaient que je mange avec un pécheur. Ah ! si vous ne jugiez jamais, si vous en laissiez la charge à Dieu, pauvres aveugles que vous êtes, incapables de vous juger vous-mêmes !

       Je ne suis jamais allé avec les pécheurs pour approuver leur péché. J’allais les soustraire au péché, souvent parce qu’à ce moment, ils n’avaient plus que l’extérieur du péché : leur âme contrite était déjà changée en une âme vivante, nouvelle, décidée à expier. Dans ce cas, est-ce que j’étais avec un pécheur ? Non : avec un racheté qui avait uniquement besoin d’être guidé pour se diriger dans sa faiblesse de ressuscité.

       Combien de choses peut vous apprendre l’épisode de Zachée ! La puissance de l’intention droite qui suscite le désir, le vrai désir qui pousse à chercher une connaissance toujours plus grande du bien et à chercher Dieu continuellement jusqu’à ce qu’on l’ait trouvé, un réel repentir qui donne le courage du renoncement. Zachée avait l’intention sincère d’écouter des paroles de vraie Doctrine. Comme il en avait déjà entendu certaines, la droiture de son désir le pousse à un plus grand désir et donc à une recherche continuelle de cette Doctrine. La recherche de Dieu, caché dans la vraie Doctrine, le détache des idoles mesquines de l’argent et de la volupté et en fait un héros du renoncement.

       “ Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes et suis-moi ”, ai-je dit au jeune homme riche. Ce que lui n’a pas su faire, Zachée, bien que plus endurci dans l’avarice et la jouissance, le fait. Car à travers le peu de paroles qui lui avaient été rapportées, comme le mendiant aveugle et le lépreux que j’avais guéris, il avait vu Dieu.

       Est-ce qu’une âme qui a vu Dieu pourrait trouver quelque attirance pour les pauvres plaisirs de la terre ? Le peut-elle donc, ma petite épouse ? »