« J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter »
(Jn 16, 12-15)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître. Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »
(...) Je n’ai plus beaucoup à m’entretenir avec vous… et j’ai encore tant à dire ! Arrivé au terme de mon évangélisation, il me semble n’avoir encore rien dit, et il reste tant à faire ! Votre état augmente cette sensation. Que dirai-je, alors ? Que j’ai manqué à mon devoir ? Ou que vous êtes si durs de cœur que cela n’a servi à rien ? Vais-je douter ? Non. Je me fie à Dieu et je vous confie à lui, vous, mes bien-aimés. C’est lui qui accomplira l’œuvre de son Verbe. Je ne suis pas un père qui meurt et n’a d’autre lumière que l’humaine. Moi, j’espère en Dieu. Je m’avance donc vers mon sort sereinement, malgré mon envie pressante de vous donner les conseils dont je me rends compte que vous avez besoin… mais je vois fuir le temps. Je sais que sur les semences tombées en vous, une rosée va descendre qui les fera toutes germer ; puis viendra le soleil du Paraclet, et elles deviendront un arbre puissant. Le prince de ce monde vient, et je n’ai rien à faire avec lui. D’ailleurs, si ce n’avait été dans un but de rédemption, il n’aurait rien pu sur moi. Mais cela arrive afin que le monde sache que j’aime le Père, que je l’aime jusqu’à l’obéissance qui me soumet à la mort, et que j’agis comme il me l’a ordonné (...)
Jamais je n’aurais cru qu’un commentaire de l’Evangile puisse me toucher autant. Je lis les méditations depuis que vous me les envoyez, avec admiration. Mais celle-là, c’est un sommet. Je vais demander que le texte de Jean 15, 9-17 soit lu à mes obsèques religieuses si c’est possible... lorsque le jour sera venu !