En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? » Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ? Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !… C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait. Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. » À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner. Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? » Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »
(...) – Mais cet homme est fou ! Qui peut vivre de cette façon ? Dans notre religion, il n’y a que le prêtre qui doive se purifier pour offrir la victime. Lui, ici, il veut faire de nous autant de victimes de sa folie. Cette doctrine est trop pénible et ce langage trop dur ! Qui peut l’écouter et le pratiquer ? » murmure-t-on dans l’assistance, dont plusieurs sont des disciples réputés tels. [...]
« Vous êtes scandalisés par mes paroles ? Et si je vous disais que vous verrez un jour le Fils de l’homme monter au Ciel, où il était auparavant, et s’asseoir à côté du Père ? Et qu’avez-vous compris, assimilé, cru, jusqu’à présent ? Et avec quoi avez-vous écouté et saisi ? Seulement avec ce qui est tout humain ? C’est l’esprit qui vivifie et a de la valeur. La chair n’a rien à y voir. Mes paroles sont esprit et vie, et c’est spirituellement qu’il faut les écouter et les comprendre pour y puiser la vie. Mais il y en a beaucoup parmi vous dont l’esprit est mort parce qu’il est sans foi. Beaucoup d’entre vous ne croient pas vraiment, et c’est inutilement qu’ils restent près de moi. Ils n’y trouveront pas la Vie, mais la Mort. Car ils restent, comme je l’ai déjà dit, par curiosité ou par affection humaine, ou pire, dans une intention encore plus indigne. Ils n’ont pas été amenés ici par le Père en récompense de leur bonne volonté, mais par Satan. Personne, en vérité, ne peut venir à moi, si cela ne lui est pas accordé par mon Père. Partez vous aussi, vous qui restez difficilement parce que vous avez honte, humainement, de m’abandonner, mais qui avez encore plus honte de rester au service d’un homme qui vous semble “ fou et dur ”. Partez. Il vaut mieux que vous soyez loin pour nuire. »
Plusieurs autres disciples se retirent alors, parmi lesquels le scribe Jean et Marc, le Gérasénien possédé, guéri par Jésus qui envoya les démons dans les porcs. Les bons disciples se consultent et courent derrière ceux qui ont abandonné, en essayant de les arrêter. (...)