En ce temps-là, Jésus ressuscité se manifesta aux onze Apôtres et leur dit : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création.
Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné.
Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils expulseront les démons ; ils parleront en langues nouvelles ;
ils prendront des serpents dans leurs mains et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien. »
Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu.
Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient.
(...) Jésus est parmi eux. Je n’ai pas vu quand ni d’où il est apparu. On dirait que c’est du côté du mont qui est inaccessible. Il resplendit d’amour dans la grande lumière de midi et il déclare :
« Celui qui demeure en moi ne subira aucun méfait de la part du Malin. En vérité, je vous dis que ceux qui seront unis à moi pour servir le Très-Haut, dont le désir est le salut de tous les hommes, pourront chasser les démons, rendre inoffensifs reptiles et venins, passer au milieu des fauves et des flammes sans subir de dommage, tant que Dieu voudra qu’ils restent sur la terre pour le servir. (...)
Marie dit :
“En parlant de la présentation au Temple, Luc écrit que ‘le père et la mère s’émerveillaient des choses qu’on disait de l’Enfant’.
Émerveillement différent des deux époux. Moi, à qui l’Esprit avait révélé tout l’avenir, je m’émerveillais surnaturellement en adorant la volonté du Seigneur qui se revêtait de chair pour racheter les humains et qui se révélait aux vivants de l’esprit. Je m’émerveillais une fois de plus que Dieu m’eût choisie, son humble servante, pour être la Mère de la Volonté incarnée. Joseph s’émerveillait aussi humainement puisqu’il ne savait rien en dehors de ce que les Ecritures lui avaient dit et l’Ange révélé. Moi, je me taisais.
Les secrets du Très-Haut étaient comme déposés dans l’Arche enfermée dans le Saint des Saints, et moi seule, Prêtresse suprême, les connaissais, et la Gloire de Dieu les voilait aux yeux des humains de son insoutenable splendeur. C’étaient des abîmes de splendeur et seul l’œil virginal qui avait reçu le baiser de l’Esprit de Dieu pouvait les fixer. Voilà pourquoi, moi autant que Joseph, nous étions si émerveillés. De façon différente, mais également émerveillés.
Il faut interpréter de la même façon l’autre passage de Luc : ‘Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur avait dit’ (2, 50).
Moi, je compris. Je savais même avant et, si le Père permit mon angoisse de mère, il ne me voila pas la signification sublime des paroles de mon Fils. Notre famille ne connut pas de défauts, dans aucun domaine et pour aucune raison. Nous nous aimâmes, saintement soucieux d’une seule chose : du Fils.
Oh ! Jésus rendit, à l’heure de la mort, comme lui seul pouvait le faire, chaque réconfort à mon Joseph, en souvenir de tout ce qu’il avait obtenu de la part de ce Juste. Jésus est le modèle des enfants, tout comme Joseph est celui des maris. J’ai eu beaucoup de souffrance du monde et pour le monde. Mais mon saint Fils et mon juste Conjoint ne me causèrent pas d’autres larmes qui ne fussent celles de leur douleur.
Quand Joseph ne fut plus à mes côtés et que je fus la première autorité terrestre de mon Fils, je ne fis pas semblant de ne pas comprendre en me taisant. Personne ne se serait plus senti mortifié de se voir dépassé en compréhension, et à Cana, je parlai : ‘Faites ce qu’il vous dira’, dis-je, car je savais que Jésus ne me refuse rien et que derrière ses paroles réservées, il y avait déjà le premier miracle que j’ai suscité et que mon Fils m’a offert, telle une rose blanche qui s’ouvre la première sur un rosier au printemps.
Il faut savoir lire l’Évangile, Maria. Les humains ne savent pas le lire. Je guiderai ta main et je te l’expliquerai aux endroits où Jésus ne te l’explique pas. Je suis votre Maman à tous deux. Je veux que ma petite fille connaisse son très doux Jésus, notre Jésus, comme peu le connaissent.
Plus tu le connaîtras et plus tu l’aimeras. Plus tu l’aimeras et plus tu me rendras heureuse.”
Les Cahiers de 1943, 5 décembre