Partager sur
FR-Evangile-Illustre-2015-08-07
11 août 2023 -
Logo Évangile
L'évangile du jour
« Si quelqu’un veut marcher à ma suite... » (Mt 16, 24-28)

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. Car celui qui veut sauver sa vie la perdra, mais qui perd sa vie à cause de moi la trouvera. Quel avantage, en effet, un homme aura-t-il à gagner le monde entier, si c’est au prix de sa vie ? Et que pourra-t-il donner en échange de sa vie ? Car le Fils de l’homme va venir avec ses anges dans la gloire de son Père ; alors il rendra à chacun selon sa conduite. Amen, je vous le dis : parmi ceux qui sont ici, certains ne connaîtront pas la mort avant d’avoir vu le Fils de l’homme venir dans son Règne. »


Logo Maria Valtorta
Dans les visions de Maria Valtorta
premiere-annonce-de-la-passion.jpg
Date
15 février 29
Lieu
de Césarée vers Bethsaïde
Livre
Tome 5 - ch 346.9
3ème année vie publique

        (...) Ils se sont arrêtés où ils étaient quand Pierre a rejoint Jésus, pour laisser au Maître la liberté de parler à son apôtre humilié. Jésus leur fait signe d’avancer. Avec eux se trouvent quelques paysans qui avaient délaissé leur travail dans les champs pour venir interroger les disciples.

        Jésus a toujours la main sur l’épaule de Pierre et dit :

        « Par ce qui est arrivé, vous avez compris que c’est une affaire exigeante que d’être à mon service. C’est à lui que j’ai adressé ce reproche, mais il était pour tous, parce que les mêmes pensées étaient dans la plupart de vos cœurs, soit formées soit en germe. De cette façon je les ai brisées, et celui qui les cultive encore montre qu’il ne comprend pas ma doctrine, ma mission, ma Personne.

        Je suis venu pour être le Chemin, la Vérité et la Vie. Je vous donne la Vérité par ce que j’enseigne. Je vous aplanis le chemin par mon sacrifice, je vous le trace, je vous l’indique. Mais la Vie, c’est par ma mort que je vous la donne. Et souvenez-vous que quiconque répond à mon appel et se met dans mes rangs pour coopérer à la rédemption du monde doit être prêt à mourir pour donner la Vie aux autres. Ainsi quiconque veut marcher à ma suite doit être prêt à renoncer à lui-même, à renier ce qu’il était avec ses passions, ses tendances, ses habitudes, ses traditions, ses pensées, et à me suivre avec son nouvel être.

        Que chacun prenne sa croix comme moi je la prendrai. Qu’il la prenne, même si elle lui semble trop infamante. Qu’il laisse le poids de sa croix écraser son être humain pour libérer son être spirituel, à qui la croix ne fait pas horreur, mais au contraire est un point d’appui et un objet de vénération, car l’âme sait et se souvient. Et qu’il me suive avec sa croix. Est-ce qu’au bout du chemin une mort ignominieuse l’attendra comme elle m’attend ? Peu importe. Qu’il ne s’en afflige pas, mais au contraire qu’il se réjouisse, car l’ignominie de la terre se changera en une grande gloire au Ciel, alors que ce sera un déshonneur d’être lâche en face des héroïsmes spirituels.

        Vous ne cessez de dire que vous voulez me suivre jusqu’à la mort. Suivez-moi donc, et je vous mènerai au Royaume par un chemin âpre mais saint et glorieux, au terme duquel vous conquerrez la vie qui ne change pas pour l’éternité. Ce sera “ vivre ”. Suivre, au contraire, les voies du monde et de la chair, c’est “ mourir ”. De cette façon quiconque veut sauver sa vie sur la terre la perdra, tandis que celui qui perdra sa vie sur la terre à cause de moi et par amour pour mon Evangile la sauvera. Mais réfléchissez : à quoi servirait-il à l’homme de gagner le monde entier s’il perd son âme ?

        Et encore gardez-vous bien, maintenant et à l’avenir, d’avoir honte de mes paroles et de mes actions. Cela aussi serait “ mourir ”. En effet, quiconque aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération sotte, adultère et pécheresse dont j’ai parlé, et la flattera dans l’espoir d’en tirer protection et avantages en me reniant, moi et ma doctrine, et en jetant dans les gueules immondes des porcs et des chiens les perles qu’il aura reçues, pour obtenir en récompense des excréments en guise de paiement, celui-là sera jugé par le Fils de l’homme quand il viendra dans la gloire de son Père et avec les anges et les saints pour juger le monde. C’est lui alors qui rougira de tous ces adultères et fornicateurs, de ces lâches et de ces usuriers et il les chassera de son Royaume, parce qu’il n’y a pas place dans la Jérusalem céleste pour les débauchés, les cruels, les blasphémateurs et les voleurs. Et, en vérité, je vous dis que certains de mes disciples ici présents ne goûteront pas la mort avant d’avoir vu se fonder le Royaume de Dieu, avec son Roi qui aura reçu la couronne et l’onction. »

        Ils reprennent leur marche en parlant avec animation pendant que le soleil descend lentement dans le ciel…


Logo approfondir
Approfondir
Claire-d-assise-Simone Martini-GIMP
Sainte du jour : Sainte Claire d’Assise

Maria Valtorta écrit :

« C’est certain, ce que je vois ne paraîtra pas être une vision impossible à avoir, puisqu’une foule de personnes connaissent cet événement : il s’agit du miracle des assaillants du couvent d’Assise chassés par sœur Claire.

Ce m’est une joie de le voir, et je ne me soucie pas des autres. Je vous décris ce que je vois.

Un bien pauvre petit couvent, très bas, dont le toit plonge en avant, avec un petit cloître qui crie le grand mot franciscain par toutes ses pierres : “Pauvreté”, des couloirs sombres, courts, étroits, sur lesquels s’ouvrent les portes des cellules.

Epouvante et douleur agitent cette pauvre demeure de paix. Le couvent bruisse comme une ruche de voix en prières et de gémissements. Ce petit couvent ressemble vraiment à une ruche effrayée par une invasion. Le bruit des combats extérieurs pénètre même, unissant ses cris féroces aux voix en prière.

Je ne sais si c’est une sœur converse qui apporte la nouvelle que les hordes ennemies tentent d’envahir le couvent, ou si c’est quelque habitant d’Assise qui avertit les clarisses du péril. Je sais en revanche que la panique atteint son comble, tandis que toutes se précipitent vers la cellule de l’abbesse ; cette dernière, prosternée en prière au bord de sa couche, se lève, pâle, épuisée, mais très belle et solennelle, pour accueillir ses filles apeurées.

Elle les écoute et leur ordonne de descendre au chœur en bon ordre et avec foi, en respectant le silence de la Règle, “car, dit-elle, rien, aussi terrible soit-il, ne doit faire oublier la sainte Règle”.

[...] et dit : “N’ayez pas peur. Ce sont des hommes, et ils sont dehors. Nous, nous sommes ici, à l’intérieur, et avec Jésus. Rappelez-vous sa parole : "Pas un cheveu ne tombera de votre tête". Nous sommes ses colombes. Il ne permettra pas que les éperviers les profanent.”

[...] Elle s’avance résolument vers le ciboire, l’ouvre, en prend non pas l’ostensoir, comme on dit, mais une custode semblable à une pyxide ; celle-ci n’est pas en métal précieux, elle me semble en ivoire ou en nacre, du moins à l’extérieur et à ce que la faible lumière me permet de distinguer. Elle le prend et le tient avec le respect avec lequel elle tiendrait l’Enfant-Dieu. D’un pas assuré, elle descend les quelques marches et se dirige en psalmodiant vers la porte du couvent, tandis que les sœurs la suivent, tremblantes mais subjuguées.

– Ouvre la porte, ma fille.

– Mais ils sont là, dehors ! Entendez-vous comme ils crient et comme ils frappent ?

– Ouvre la porte, ma fille.

– Mais ils vont se ruer à l’intérieur !

– Ouvre la porte ! Par respect de l’obéissance !

D’abord douce et persuasive, Claire prend un ton impérieux qui ne souffre aucune tergiversation.

[...] Claire, le visage aussi blanc que le reliquaire qu’elle tient bien haut, en guise d’unique voile à son visage de moniale, fait deux pas au-delà du seuil, puis trois, puis cinq. Je ne sais si elle voit ce qu’elle a en face d’elle, sa terre, ses ennemis. Je ne le pense pas. Ses yeux ne font qu’adorer le très saint Sacrement qu’elle porte. Grande et très maigre, épuisée comme elle l’est, blanche comme un lys, le pas lent, elle donne l’impression d’être un ange ou un fantôme. A moi, elle me paraît un ange, pour les autres, elle doit ressembler à un fantôme. Leur assurance se brise ; ils s’arrêtent et, quand ils la voient faire un nouveau pas en avant, ils fuient en désordre.

[...] “Ils se sont enfuis. Que le Seigneur soit béni ! Maintenant… maintenant soutenez votre mère, afin que je puisse le rapporter sur son autel. Chantez, mes filles, et soutenez-moi. Votre mère est maintenant bien fatiguée !” Effectivement, elle a le visage d’un mourant, comme si elle y avait laissé toutes ses forces. Mais elle a aussi un sourire tellement doux, et tellement de forces dans ses mains pâles pour tenir fermement la custode !

Elles rentrent dans le chœur et Claire dépose le reliquaire dans le ciboire en entonnant le Te Deum, après quoi elle reste, effondrée, sur les deux marches de l’autel, comme morte, pendant que les clarisses poursuivent l’hymne de grâces.

Voilà ce que je vois. »

Les Cahiers de 1945 à 1950, 12 août 1945