En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur. Et vous aussi, vous allez rendre témoignage, car vous êtes avec moi depuis le commencement. Je vous parle ainsi, pour que vous ne soyez pas scandalisés. On vous exclura des assemblées. Bien plus, l’heure vient où tous ceux qui vous tueront s’imagineront qu’ils rendent un culte à Dieu. Ils feront cela, parce qu’ils n’ont connu ni le Père ni moi. Eh bien, voici pourquoi je vous dis cela : quand l’heure sera venue, vous vous souviendrez que je vous l’avais dit. »
(…) il était écrit : “ Tu m’as haï sans raison. ”
Cependant, quand viendra le Consolateur, l’Esprit de vérité qui procède du Père, ce sera lui qui rendra témoignage en ma faveur, et vous aussi, vous me rendrez témoignage parce que vous êtes avec moi depuis le commencement.
Je vous dis tout cela pour que, l’heure venue, vous ne succombiez pas et ne vous scandalisiez pas. Le temps va venir où on vous chassera des synagogues et où quiconque vous mettra à mort s’imaginera rendre un culte à Dieu. Ceux-là n’ont connu ni le Père ni moi. C’est là leur excuse. Je ne vous ai pas autant explicité ces vérités auparavant, parce que vous étiez comme des enfants nouveaux-nés. Mais maintenant, votre mère vous quitte. Je m’en vais. Vous devez vous accoutumer à une autre nourriture. Je veux que vous la connaissiez (…)
Marie dit :
“A beaucoup, déjà ravis dans les hauteurs du mysticisme, il a été donné de voir mon saint Fils enfant, de le serrer aussi sur leur cœur. Mais à peu il a été donné de me voir pendant que je prodiguais à son humanité les soins les plus tendres qu’une mère puisse donner à son nouveau-né.
C’est une façon de faire entrer mon fidèle dans l’intimité la plus profonde de notre Famille et de ma vie. C’est vous rendre toujours plus facile et plus parfait l’amour que vous devez à mon Jésus, dont vous pouvez admirer l’humilité, la délicatesse, la faiblesse du nouveau-né, et recevoir de sa petite bouche vagissante une des plus profondes leçons de sacrifice et de charité qu’il ait données durant sa vie terrestre.
Maria, si tu réfléchis, j’ai parcouru à rebours le chemin des visions. De façon toute surnaturelle et donc différente de celle qu’aurait suivie un humain, qui d’habitude commence par la chose la plus humble pour monter à la plus élevée, parce que son peu d’ardeur ne lui permet pas de voler à de grandes et subites hauteurs. Moi, au contraire, parce que je sais que vos sens ont besoin du grandiose pour être fascinés, j’ai suivi une autre voie. La mienne.
J’ai attiré et conquis ton attention spirituelle avec des visions de glorieuse beauté ; puis, quand j’ai vu que tu étais prise et amoureuse de moi, je t’ai préparée à recevoir l’enseignement des plus intimes connaissances de ta Mère et des plus profondes leçons de ma vie et de celle de mon Enfant, les leçons de base sur l’humilité, antidote au venin de Lucifer, qui depuis Adam vous nuit tant et vous détourne de la voie de Dieu.
Je te suis apparue, par la bonté de mon Fils, porteuse de l’Eucharistie vivante, puis Mère du Sauveur et enfin, élevée au Ciel. Et après ces visions silencieuses de lumière et de joie qui, telles de célestes filets, t’ont encerclée et amenée à moi, je t’ai instruite. Si ton âme s’était révoltée contre ce doux filet à cause de sa pesanteur spirituelle, je t’aurais laissée. Mais tu t’en es enveloppée, faisant ta joie de ces visions, ton désir, ton incitation à faire toujours mieux. Et alors, après la Reine, je t’ai montré la Maman. Pour te consoler, toi qui n’avais plus de maman. Pour t’élever à mon humilité. Pour te ravir dans ma joie.
Je viens toujours au bon moment. Je t’aimais depuis toujours. Mais je t’ai demandée à Jésus quand j’ai lu dans la pensée de Dieu que bientôt tu n’aurais plus de mère. Il a préparé la rencontre et l’union; qu’il en soit béni! Et je suis venue.
N’ai-je pas, sur le Calvaire, assumé spirituellement et collectivement ma mission de mère ? Comme je vous ai pris dans la personne de Jean, vous, les orphelins du Christ, vous, de cette Église naissante restée sans son parent, ainsi je vous prends quand vous restez orphelins de père et de mère. Dans l’union avec l’Amour et au contact avec le cœur du Fils, qui se nourrissait de mon cœur, mon cœur a acquis l’infini du cœur de Dieu, et je vous aime tous, ô orphelins de la Terre, et pourvu que vous le vouliez, je vous donne mon bras comme soutien, mon épaule comme appui, mon sein pour vous reposer, mon cœur pour vous aimer.
Et s’il n’est pas donné à tous, non par ma volonté, mais par leur insuffisance, de sentir mon étreinte avec la sensibilité d’une chair désormais devenue presqu’esprit par l’amour qui l’affine, je suis près de tous mes enfants qui pleurent parce qu’ils n’ont plus de mère.
Dis-le à ceux qui pleurent. Dis-leur qu’ils croient en moi, non seulement comme Reine déifiée, mais comme vraie Femme à qui la tendresse maternelle n’est point inconnue. Dis-leur de m’appeler auprès de leurs pleurs par le plus aimé des noms, celui que j’eus du Fils, de son enfance à son ascension au Ciel et au-delà : ‘Maman !’. Je serai la ‘maman’.
Vois-tu comme il est beau mon Enfant ? ! Comprends-tu pourquoi toute représentation n’a plus de valeur et de lumière pour toi ? Tu vois ma maternité, nue et sublime, comme elle le fut, délicate comme une rose née dans un paysage d’hiver enneigé, pure comme une aube d’avril, sainte comme un cri d’ange, humble comme elle devait l’être pour être celle du Vainqueur de l’Orgueil éternel.
Tu ne peux retenir ces paroles qui te sont étrangères. Je pourrais te les enseigner, mais je ne veux pas le faire. Tu ne les comprendrais pas de toute façon et elles ne serviraient qu’à la curiosité scientifique des profanateurs du mystère. Gardes-en l’harmonie dans ton cœur comme le son lumineux d’une rivière de perles. Et continue d’être une adoratrice.
Je suis avec toi.”
Les Cahiers de 1943, 26 décembre