En ce temps-là, il y eut un mariage à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi avait été invité au mariage avec ses disciples. Or, on manqua de vin. La mère de Jésus lui dit : « Ils n’ont pas de vin. » Jésus lui répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » Sa mère dit à ceux qui servaient : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » Or, il y avait là six jarres de pierre pour les purifications rituelles des Juifs ; chacune contenait deux à trois mesures, (c’est-à-dire environ cent litres). Jésus dit à ceux qui servaient : « Remplissez d’eau les jarres. » Et ils les remplirent jusqu’au bord. Il leur dit : « Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent. Et celui-ci goûta l’eau changée en vin. Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau. Alors le maître du repas appelle le marié et lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. » Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui.
Enseignement de Jésus :
« Quand j’ai dit aux disciples : “ Allons faire plaisir à ma Mère ”, j’avais donné à cette phrase un sens plus élevé qu’il ne le semblait. Je ne pensais pas à son plaisir de me voir, mais à celui d’être l’initiatrice de mon activité miraculeuse et la première bienfaitrice de l’humanité. Gardez-en toujours le souvenir. Mon premier miracle est arrivé grâce à Marie. Le premier. Cela symbolise que Marie est la clé du miracle. Je ne refuse rien à ma Mère et, grâce à sa prière, j’anticipe même le temps de la grâce. Je connais ma Mère, la seconde en bonté après Dieu. Je sais que vous faire grâce, c’est la rendre heureuse puisqu’elle est la “ Tout Amour ”. Voilà pourquoi j’ai dit, moi qui savais : “ Allons lui faire plaisir. ”
En outre, j’ai voulu rendre manifeste au monde sa puissance en même temps que la mienne. Destinée à être unie à moi dans la chair – car nous fûmes une seule chair : moi en elle, et elle autour de moi, comme des pétales de lys autour d’un pistil odorant et plein de vie –, et unie à moi dans la douleur – car nous fûmes sur la croix, moi avec ma chair, elle spirituellement, de même que le lys exhale son parfum avec sa corolle et l’essence qu’on en tire –, il était juste qu’elle me soit unie dans la puissance qui se manifeste au monde.
Je vous dis à vous ce que je disais aux invités : “ Remerciez Marie. C’est par elle que vous avez eu le Maître du miracle et que vous avez toutes mes grâces, spécialement celles du pardon. ”
Marie dit :
“Ne te laisse pas abattre par la pensée que tu m’aimais si peu. Tu n’es pas la seule. Mais je suis la Maman et je comprends et pardonne. Ce sont là les lacunes de ceux qui sont encore imparfaits. Je n’en aime pas moins parce qu’on m’aime peu. Il me suffit qu’au moins vous aimiez mon Fils, et tu l’aimais beaucoup quand tu ne m’aimais encore que peu.
Je te ferai remarquer un fait dans ma vie de Mère de Dieu qui échappe à beaucoup de personnes et qui est un indice sûr des rapports futurs entre moi et ceux que mon Jésus a rachetés.
Lorsque les bergers vinrent à la grotte, ils n’avaient d’yeux et d’expressions d’amour que pour mon Enfant. Joseph et moi étions pour eux des personnages secondaires. Au pied de la misérable litière où il dormait, lorsqu’il ne dormait pas sur mes genoux, ils déposèrent leurs dons et leurs tendresses. Et je ne regrettais pas qu’on ne me fît pas de louanges comme à la plante qui avait mis au monde la Fleur du Ciel. Il me suffisait qu’on aimât mon Enfant, et qu’on l’aimât beaucoup. Ils seraient si nombreux à le haïr ensuite !
Parmi ceux qui assistèrent au rite toujours nouveau de la présentation au Temple, personne n’eut une pensée pour moi. Ils regardaient mon trésor et le louangeaient pour sa beauté surhumaine. Mais ils ne faisaient aucune louange autre qu’humaine à sa Maman. Seuls les saints me reconnurent pour ce que j’étais, et Elisabeth, Siméon et Anne virent en moi la Mère du Sauveur, me faisant par cette reconnaissance la plus sublime des louanges. Les premiers étaient ‘bons’, ces trois personnes étaient ‘saintes’.
L’Esprit Saint opère dans le cœur des saints et leur donne des lumières de connaissance surnaturelle. L’Esprit Saint éclaire les cœurs des saints pour qu’ils me voient. Me voir dans la lumière de Dieu signifie m’aimer en vérité. Mon Fils très saint agit par lui-même pour vous attirer à son amour. Moi, je vous aime et j’attends en priant pour vous.
Je suis la Vierge de l’attente. Dès mon âge le plus tendre, j’ai attendu l’Attendu des peuples. Je suis la co-Rédemptrice qui attend le moment de mourir au pied de la croix pour vous donner la vie. Je suis la Mère qui attend votre véritable amour, non pas le culte superficiel qui se limite à beaucoup de paroles. Prier ne signifie pas dire beaucoup de prières. Cela signifie aimer. Cela signifie faire parler son propre cœur.
Je suis la Silencieuse. Nouvelle Ève, je vous enseigne le silence. C’est par la parole que la Séduction entra en Ève. C’est par mon silence que la Rédemption entra dans le monde. Apprenez de moi la vertu du silence, car dans le silence extérieur, le cœur parle à Dieu et Dieu au cœur. Mon silence n’était pas le silence inerte d’une âme morte. Il était au contraire une œuvre très active sur le plan spirituel.
Lorsque mon Enfant était dans mes bras, j’ai dit pour lui l’offrande au Père, pour lui qui ne savait pas parler, car il n’était qu’un nouveau-né qui savait uniquement vagir – mon Fils Dieu, la Voix du Père, la Parole du Père, s’étant anéanti par amour jusqu’à n’être qu’un bébé vagissant d’une voix de petit agneau. Le premier ‘Notre Père’, c’est moi qui l’ai dit dans la grotte froide de Bethléem, soulevant dans mes bras mon Agneau venu au monde pour être tué et pour donner vie aux morts dans l’âme. C’est moi qui, la première, dis en pleurant le ‘Fiat voluntas tua’. Et sais-tu ce que ça veut dire pour la Mère de dire ces mots à l’Éternel ?
Maintenant, quand je vois que, par amour pour mon Fils, une créature accomplit la volonté divine, qui est avant tout volonté d’amour, j’annule sa dette envers moi et j’augmente mon amour pour elle. Jésus me l’amène ensuite. Je laisse à mon Jésus le soin de me faire aimer. Là où il est, l’Esprit de Dieu est aussi. Et là où est l’Esprit sont le Savoir et la Lumière. Il est donc inévitable que vous soyez aussi instruits dans l’amour pour moi.
Puis, quand vous arrivez à m’aimer, en vérité, alors je viens. Et ma venue est toujours la joie et le salut.”
Les Cahiers de 1943, 2 décembre