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18 décembre 2022 - Saint Gatien de Tours
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L'évangile du jour
« on lui donnera le nom d’Emmanuel » (Mt 1, 18-24)

Voici comment fut engendré Jésus Christ : Marie, sa mère, avait été accordée en mariage à Joseph ; avant qu’ils aient habité ensemble, elle fut enceinte par l’action de l’Esprit Saint. Joseph, son époux, qui était un homme juste, et ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la renvoyer en secret. Comme il avait formé ce projet, voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe et lui dit : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse, puisque l’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ; elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus (c’est-à-dire : Le-Seigneur-sauve), car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. » Tout cela est arrivé pour que soit accomplie la parole du Seigneur prononcée par le prophète : Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : « Dieu-avec -nous ». Quand Joseph se réveilla, il fit ce que l’ange du Seigneur lui avait prescrit : il prit chez lui son épouse. 


Logo Maria Valtorta
Dans les visions de Maria Valtorta
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Date
13 août -5
Lieu
Jérusalem
Livre
Tome 1 - ch 25.9
Naissance et vie cachée

        Marie dit :

        (…) Mon Joseph a lui aussi connu sa Passion. Elle a débuté à Jérusalem quand il s’est rendu compte de mon état. Comme pour Jésus et pour moi, elle a duré plusieurs jours. Spirituellement, elle ne lui a pas été moins douloureuse. C’est uniquement en raison de la sainteté de mon époux qu’elle a été contenue sous une forme tellement digne et secrète qu’elle est restée peu connue au fil des siècles.

        Ah, notre première Passion ! Qui pourrait en décrire l’intensité intime et silencieuse, ou ma souffrance de constater que le Ciel ne m’exauçait pas encore en révélant à Joseph le fond du mystère ?

        Il m’avait suffi, pour le comprendre, de le voir aussi respectueux à mon égard que d’ordinaire. S’il avait su que je portais en moi le Verbe de Dieu, il aurait adoré ce Verbe en mon sein par les gestes de vénération dus à Dieu ; il n’aurait pas manqué de les faire, tout comme je n’aurais pas refusé de les recevoir, non pas pour moi, mais pour celui qui était en moi et que je portais de la même manière que l’Arche d’alliance portait les tables de la Loi et le vase de la manne.

        Qui pourrait décrire mon combat contre le découragement qui tendait à me submerger pour me faire croire que j’avais espéré en vain dans le Seigneur ? Ah, quelle rage Satan a dû éprouver, je suppose ! Je sentais le doute me saisir aux épaules et allonger ses tentacules glacés pour emprisonner mon âme et l’empêcher de prier. Le doute est terriblement dangereux pour une âme ; il est même mortel, car c’est le premier agent de cette maladie mortelle nommée “ désespoir ” contre laquelle il faut réagir de toutes ses forces pour ne pas voir périr son âme et perdre Dieu.

        Qui pourrait décrire dans sa pleine réalité la souffrance de Joseph, ses pensées, le trouble de ses affections ? Tel une petite barque prise dans une grande tempête, il était entraîné dans un tourbillon d’idées opposées, dans une foule de réflexions plus cruelles et plus pénibles les unes que les autres. En apparence, c’était un homme trahi par sa femme. Il voyait s’écrouler tout à la fois sa bonne renommée et l’estime du monde, il se voyait déjà montré du doigt et objet de la pitié du village à cause d’elle, il voyait l’amour et le respect qu’il me portait succomber à l’évidence des faits.

        A ce point, sa sainteté resplendit encore plus que la mienne. J’en témoigne avec mon amour d’épouse, car je désire que vous aimiez mon Joseph, cet homme sage et prudent, patient et bon qui, loin d’être étranger au mystère de la Rédemption, lui est intimement lié : c’est en effet pour elle qu’il offrit sa souffrance et qu’il s’offrit lui-même, sauvant ainsi le Sauveur au prix de son propre sacrifice et par sa sainteté.

        S’il avait été moins saint, il aurait agi de manière humaine : il m’aurait dénoncée comme adultère pour que je sois lapidée et que le fils de mon péché périsse avec moi. S’il avait été moins saint, Dieu ne lui aurait pas donné la lumière pour le guider dans cette épreuve. Mais Joseph était saint, et son âme pure vivait en Dieu. Sa charité était vive et ardente. Par sa charité, il vous sauva le Sauveur, aussi bien en ne m’accusant pas devant les anciens que lorsqu’il abandonna tout avec une prompte obéissance pour emmener Jésus en Egypte et le sauver.

        Si ces trois jours de la passion de Joseph ont été courts, ils n’en furent pas moins d’une intensité terrible, tout comme pour moi ceux de cette première passion. Car je comprenais sa souffrance et ne pouvais la soulager d’aucune manière par obéissance au décret de Dieu qui m’avait dit : “ Tais-toi ! ”

        A notre arrivée à Nazareth, lorsque je le vis partir sur une salutation laconique, courbé et comme vieilli en peu de temps, quand je ne le vis pas venir à moi le soir comme à l’accoutumée, je vous assure, mes enfants, que mon cœur éploré souffrait cruellement. Enfermée dans ma maison, seule dans cette maison où tout me rappelait l’Annonciation et l’Incarnation, où tout me ramenait au cœur le souvenir de Joseph uni à moi dans une virginité sans tache, il m’a fallu résister au découragement, aux insinuations de Satan et espérer, toujours espérer. Prier sans cesse. Pardonner encore et toujours à Joseph son soupçon, son bouleversement de juste indignation.

        Mes enfants, il faut espérer, prier et pardonner pour obtenir de Dieu qu’il intervienne en notre faveur. Vous avez vous aussi à vivre votre passion. Vos fautes l’ont mérité. Je vous enseigne comment la surmonter et la changer en joie. Espérez sans mesure, priez sans perdre confiance, pardonnez pour être pardonnés. Mes enfants, le pardon de Dieu sera la paix à laquelle vous aspirez. (…)


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Jésus parle des bergers

[Les bergers, ceux qui ont adoré Jésus à sa naissance (Lc 2,8-20) et dont Maria Valtorta, dans L’Évangile tel qu’il m’a été révélé, nous raconte l'existence, digne d’être pris en exemple, remplie de foi pour le Messie.]

Jésus dit :

« Je viens et je vous tends les bras comme à mes bergers : ils sont les premiers que j’aie aimés sur la terre, et j’ai continué à les aimer parce qu’ils ont continué, eux aussi, à m’aimer du même cœur simple que cette nuit-là. Je vous les donne en modèle, parce que je veux que, pour m’aimer, vous suiviez la route la plus facile et la plus sûre : celle de la simplicité. C’est aussi la voie de “notre” Thérèse de l’Enfant-Jésus. C’est encore la voie de ceux qui, possédant la sagesse, pressentent que les chemins inaccessibles sont dangereux pour les forts eux-mêmes, alors que les voies simples sont sûres. L’homme ne doit jamais se fier à ses propres forces. S’il est fort aujourd’hui, il peut être demain plus fragile qu’un jonc, ou même qu’un jonc brisé. Le poids susceptible de le briser sera justement de rechercher de grandes choses, compliquées, impliquant formules et programmes, méthodes hyperboliques d’une rude ascèse que l’homme ne peut entreprendre par lui-même. [...]

Certains de mes humbles bergers sont morts avant que je ne sois devenu le Maître, et n’ont pu faire davantage que m’adorer cette nuit-là de tout leur être, inclinés devant ma mangeoire et mon berceau, puis de toute leur âme durant quelques jours ou quelques années, jusqu’à leur mort, après que la férocité d’Hérode m’eut séparé d’eux : mais croyez-vous qu’ils jouissent tous au ciel d’une gloire et d’une joie moindres que celle des trois Sages d’Orient qui furent les chefs de file de tous les savants et les puissants qui allaient m’aimer, par la science, au cours des siècles ? Non, au contraire. [...]

Mieux, je vous l’affirme : alors que l’un des douze apôtres s’est perdu, aucun des douze bergers ne fut privé de l’auréole des bienheureux. La raison en est que, dans leur simplicité, ils furent comblés et pénétrés de ma simplicité d’Enfant. Ils ne contemplèrent et n’aimèrent que le Fils né au peuple d’Israël, l’Enfant Sauveur “enveloppé de langes et couché dans une crèche”, qu’ils virent plus tard téter et grandir, comme tous les enfants. Sa pauvreté et ses limites d’enfant ne remirent pas en question leur foi en l’origine divine de ce petit être né à Bethléem de Judée, ils ne calculèrent pas les avantages qu’ils pourraient en tirer, alors que la plupart en Israël rêvaient d’un roi vengeur, au lieu du Sauveur spirituel de son peuple et du monde. Ils ont aimé, toujours. [...]

Soyez donc simples. Il existe deux livres que tout homme de bonne volonté peut lire et comprendre, même s’il est analphabète. Il lui suffit d’avoir le regard simple de mes bergers. Ce sont la crèche de Bethléem et la croix du Golgotha. Ces deux livres sont parlants, ils disent des paroles éternelles, ils donnent des enseignements en comparaison desquels la sagesse de tous les savants, de Salomon jusqu’au dernier qui existera, est des plus limitées. Ma naissance dans la misère, pour vous apprendre le détachement des richesses et des honneurs, et pour éteindre en vous la soif de ces honneurs humains tellement inutiles ; et ma mort dans la souffrance, pour vous apprendre que c’est par elle qu’on conquiert le Royaume pour soi-même et pour les autres, qu’il faut aimer, toujours.

Aimez-vous donc les uns les autres et aimez-moi, et que ma paix soit sur vous. »

Les Cahiers de 1945-1950, 25 décembre 1946