En ce temps-là, Jésus disait au chef des pharisiens qui l’avait invité : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi te rendraient l’invitation et ce serait pour toi un don en retour. Au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes. »
(…) Ismaël, ne me hais pas, car je te soigne. Moi, je ne te hais pas. Je suis venu pour te guérir. Tu es plus malade que cet homme. Tu m’as invité pour te donner du prestige à toi-même et satisfaire tes amis. Tu invites souvent, mais par orgueil et pour ton plaisir. Ne le fais pas. N’invite pas les riches, les parents, les amis. Mais ouvre ta maison, ouvre ton cœur aux pauvres, aux mendiants, aux estropiés, aux boiteux, aux orphelins et aux veuves. Ils ne te donneront en échange que des bénédictions. Mais Dieu les changera pour toi en grâces. Et à la fin… oh ! À la fin, quel sort bienheureux pour tous les miséricordieux qui seront récompensés par Dieu à la résurrection des morts !
Malheur à ceux qui caressent seulement un espoir de profit puis ferment leur cœur au frère qui ne peut plus servir. Malheur à eux ! Je vengerai ceux qui ont été abandonnés.
– Maître… je… je veux te satisfaire. Je reprendrai ces enfants.
– Non.
– Pourquoi ?
– Ismaël !…»
Ismaël baisse la tête. Il veut faire l’humble. Mais c’est une vipère à laquelle on a extrait le venin et elle ne mord plus parce qu’elle sait qu’elle n’en a plus ; toutefois elle attend le moment de mordre (…)
[...] [Jésus dit : ]
“‘Ne contaminez vos âmes d’aucun reptile qui rampe sur la terre’. Il faut lire : d’aucun reptile spirituel qui tend un piège à votre âme.
Les passions sont les reptiles sataniques qui montent des profondeurs vaseuses pour s’enrouler autour de votre cœur et le contaminer. J’ai dit : ‘Ce ne sont pas les choses qui entrent par la bouche et sortent par les voies naturelles qui contaminent l’être humain: ce qui le corrompt est ce qui sort de son cœur, lorsque de son cœur sortent les mauvaises passions qui y étaient entrées pour y nicher comme des serpents dans le creux d’un rocher’. J’ai perfectionné la Loi et je vous ai montré quels sont les reptiles qui contaminent l’être humain, futur citoyen de la Jérusalem éternelle.
Levez-vous, créatures à qui j’ai donné la vie de la vie. Ne rampez pas. N’ayez aucun contact avec ce qui rampe. J’ai donné l’impulsion à votre esprit pour qu’il s’élève. Ma grâce est une aile.
‘Je suis le Seigneur qui vous a tirés d’Egypte’.
Le peuple mosaïque avait une grande obligation envers le Seigneur qui l’avait tiré de l’esclavage. Mais considère, Maria, quelle doit être la gratitude que vous me devez à moi, votre Rédempteur. L’esclavage en Egypte opprimait les Hébreux sur la terre, dans leurs jours mortels. Le péché originel et tous les autres péchés oppriment les humains dans leur jour éternel. Et moi, je vous en ai libérés.
Je suis le Libérateur du genre humain et, en vérité, je te dis que, parmi les condottieres et les libérateurs de toute la terre, des premiers jours aux derniers, il n’y en a et il n’y en aura pas un semblable à moi. Quelle grande obligation vous avez donc de m’aimer ! Oui, de m’aimer. En échange de ce que je vous ai donné, je ne demande que l’amour.
Je vous ai tirés du péché pour être votre Dieu. Mais pas le Dieu qui apparaît dans la foudre et les tourbillons, qui frappe et réduit tout en cendres. Je suis Jésus, le Dieu de bonté, qui apparaît comme une fleur blanche sur un buisson blanc pour vous sauver, et qui passe parmi vous en vous guérissant et vous bénissant, qui meurt vous bénissant et vous donnant le pardon et la vie.
Mais je veux que vous tentiez de m’imiter. Tel Christ, tel chrétien, enfants que j’ai plongés dans mon Sang, l’éternelle Piscine probatique où sont guéries les infirmités de l’esprit. Le Seigneur dit : ‘Vous serez saints, car Je suis saint’. Moi, je vous dis : ‘Soyez parfaits comme mon Père est parfait’.
Oh ! Je n’impose pas de limitations à la sainteté. Je vous donne le guide pour vous y conduire : reniement de tout ce qui est mal. Je vous donne l’arme pour vaincre : ma Croix. Je vous donne le remède qui fortifie et guérit : mon Sang. Je vous donne la mesure de la perfection à atteindre : celle de Dieu. Atteignez-la et vous réjouirez mon cœur.
Voilà, petite disciple de mon cœur, voilà que nous avons vu la parole du Père à travers la pupille du Fils, voilà qu’elle est expliquée et comprise à la lumière de l’Esprit. Car dans chacune de nos paroles, il y a le Dieu Unique et Trine, et chaque parole doit être comprise avec l’aide du Dieu Unique et Trine.”
Les Cahiers de 1943, 9 juillet