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18 mars 2025 -
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L'évangile du jour
« Ils disent et ne font pas » (Mt 23, 1-12)

En ce temps-là, Jésus s’adressa aux foules et à ses disciples, et il déclara : « Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le. Mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas. Ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter, et ils en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens : ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges ; ils aiment les places d’honneur dans les dîners, les sièges d’honneur dans les synagogues et les salutations sur les places publiques ; ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi. Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. » 


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Dans les visions de Maria Valtorta
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Date
3 avril 30
Lieu
Jérusalem
Livre
Tome 9 - ch 596.16
Préparation à la Passion

       Jésus, qui avait commencé à parler d’une voix douce, a haussé peu à peu le ton et, à la fin de son développement, elle est puissante comme une sonnerie de trompettes.

       Juifs et païens sont attentifs. Si les premiers applaudissent Jésus lorsqu’il rappelle les devoirs envers la patrie et qu’il nomme ouvertement par leurs noms les étrangers qui les ont assujettis et fait souffrir, les seconds admirent l’éloquence du discours et se félicitent d’assister à cet exposé digne d’un grand orateur.

       Jésus reprend, en baissant de nouveau la voix :

       « Je tenais par ces mots à vous rappeler la raison d’être des scribes et des pharisiens. Je vous ai expliqué comment et pourquoi ils se sont assis sur le siège de Moïse, comment et pourquoi ils tiennent des propos qui ne sont pas vains. Faites donc ce qu’ils disent, mais n’imitez pas leurs actes. Car ils demandent que l’on agisse d’une façon qu’eux-mêmes ne mettent pas en pratique. Certes, ils enseignent les lois d’humanité du Pentateuque, mais ils chargent les autres de fardeaux énormes, impossibles à porter, inhumains, alors que, s’agissant d’eux-mêmes, ils ne lèvent pas le petit doigt pour porter ces fardeaux, pas même pour les toucher.

       Leur règle de vie, c’est d’être remarqués et applaudis pour leurs œuvres, qu’ils accomplissent de manière à ce qu’on les voie, pour en être loués. Et ils contreviennent à la loi de l’amour, car ils aiment à se définir comme des êtres à part, ils méprisent ceux qui ne sont pas de leur secte, et ils exigent de leurs disciples le titre de maîtres et un culte qu’eux-mêmes ne rendent pas à Dieu. En ce qui concerne la sagesse et la puissance, ils se prennent pour des dieux. Ils veulent avoir la première place dans le cœur de leurs disciples, au-dessus des parents. Ils prétendent que leur doctrine surpasse celle de Dieu, et ils exigent qu’on la pratique à la lettre, même si elle altère la vraie Loi ; leur doctrine est pourtant inférieure à cette dernière plus que ne l’est cette montagne comparée à la hauteur du grand Hermon qui domine toute la Palestine. Certains d’entre eux sont hérétiques : il en est qui croient, comme les païens, à la réincarnation et à la fatalité ; d’autres nient ce que les premiers admettent et, de fait sinon effectivement, ils refusent ce que Dieu leur a demandé de croire, quand il s’est défini comme le Dieu unique à qui rendre un culte, et quand il a dit que le père et la mère viennent immédiatement après Dieu et, comme tels, ont le droit d’être obéis plus qu’un maître qui n’est pas divin. (…)


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Jeune Homme Bible Lecture Étude Prière © Shutterstock:Billion Photos
Les pharisiens se dressèrent contre les coutumes étrangères.

 Jésus [...] appelle auprès de lui ses apôtres pour leur dire :

       « Approchez, et écoutez bien. [...] Soyez donc bien attentifs, car ce sont de grandes leçons pour tous, et surtout pour vous, mes ministres et mes continuateurs.

       Ecoutez : au temps fixé, des scribes et des pharisiens prirent place sur le siège de Moïse. Ce furent de tristes heures pour notre patrie.

       Une fois l’exil de Babylone terminé et la nation reconstruite grâce à la magnanimité de Cyrus, les dirigeants du pays se rendirent compte de la nécessité de rétablir le culte et la connaissance de la Loi. Car malheur au peuple qui ne s’en sert pas comme défense, guide et soutien contre ces puissants ennemis d’une nation que sont l’immoralité des citoyens, la révolte contre les chefs, la désunion entre les classes et les partis, les péchés contre Dieu et contre le prochain, l’irréligion, car ce sont là des éléments de désagrégation pour eux-mêmes et la cause des punitions célestes qu’ils provoquent !

       On vit donc apparaître les scribes, ou docteurs de la Loi, pour instruire le peuple : en effet, les gens ne parlaient plus que la langue chaldéenne — héritage du dur exil — et ne comprenaient plus les Écritures, rédigées en pur hébreu. Des prêtres vinrent à leur aide, mais en nombre insuffisant pour s’acquitter convenablement de leur devoir d’enseigner les foules. A son tour, un laïcat érudit et consacré pour honorer le Seigneur en le faisant connaître aux hommes et en les amenant à lui, eut sa raison d’être, et il fit aussi du bien. Car, tous, rappelez-vous : même ce qui dégénère au fil du temps à cause de la faiblesse humaine — comme ce fut le cas pour cette institution qui s’est corrompue au cours des siècles —, a toujours quelque chose de bon et, au début du moins, une raison d’être. C’est pourquoi le Très-Haut leur permet de s’élever et de durer, jusqu’au moment où, la dégradation arrivant à son comble, le Très-Haut les disperse.

       Vint ensuite l’autre secte des pharisiens, née de la transformation de celle des Hassidéens, qui surgit pour soutenir, par la morale la plus rigide et l’obéissance la plus intransigeante, la Loi de Moïse et l’esprit d’indépendance de notre peuple. Car à cette époque, le parti helléniste tentait de nous rendre esclaves : il s’était formé sous la pression et les séductions commencées au temps d’Antiochus Epiphane et devenues bientôt des persécutions contre ceux qui ne cédaient pas aux pressions du roi. Ce roi était rusé, car, plus que sur ses armes, il comptait sur la désagrégation de la foi dans les cœurs pour régner sur notre patrie.

       Rappelez-vous également ceci : craignez plutôt les alliances faciles et les flatteries d’un étranger que ses légions. En effet, tant que vous resterez fidèles aux lois de Dieu et de la patrie, vous vaincrez, même si vous êtes encerclés par des armées puissantes. Mais quand vous serez corrompus par le poison subtil insinué comme un miel enivrant par l’étranger qui a formé des desseins contre vous, Dieu vous abandonnera à cause de vos péchés, et vous serez vaincus et assujettis, sans que votre faux allié livre la moindre bataille sanglante contre vous.

       Malheur à celui qui n’est pas sur le qui-vive comme une sentinelle vigilante, et ne repousse pas les pièges subtils d’un voisin finaud et faux, d’un allié ou d’un maître qui commence sa domination chez les particuliers, en affaiblissant leur cœur et en les corrompant par des us et coutumes qui ne sont pas les nôtres, qui ne sont pas saints, et qui par conséquent nous rendent désagréables au Seigneur ! Malheur ! Rappelez-vous toutes les conséquences subies par la patrie lorsque certains de ses enfants ont adopté les modes de vie de l’étranger pour gagner ses bonnes grâces et en tirer profit. C’est un bon exemple de charité envers tous, même envers les peuples qui ne partagent pas notre foi, qui n’ont pas nos coutumes, qui nous ont nui au cours des siècles. Mais l’amour pour ces peuples, qui sont toujours notre prochain, ne doit jamais nous faire renier la Loi de Dieu et de notre patrie au nom du calcul des profits qu’on pourra ainsi soutirer à nos voisins. Non. Les étrangers méprisent les hommes serviles jusqu’à répudier les fondations les plus saintes de la patrie. Ce n’est pas en reniant son père et sa mère — Dieu et la patrie —, que l’on obtient le respect et la liberté.

       Mais, au bon moment, les pharisiens se dressèrent eux aussi pour ériger une digue contre le débordement des coutumes étrangères. Leur attitude fut profitable car, je le répète, tout ce qui surgit et qui dure a sa raison d’être. Il faut donc la respecter pour ce qu’elle a fait, sinon pour ce qu’elle est actuellement. Si elle est aujourd’hui coupable, il n’appartient pas aux hommes de l’insulter et encore moins de la frapper. Ce rôle revient à d’autres : à Dieu et à Celui qu’il a envoyé ; ce dernier a le droit et le devoir de parler et d’ouvrir vos yeux, pour que, eux comme vous, vous connaissiez la pensée du Très-Haut et agissiez avec justice. C’est à moi de le faire, et à nul autre. En effet, je parle par ordre divin, et je puis parler, n’ayant en moi aucun des péchés qui vous scandalisent quand vous les voyez commis par des scribes et des pharisiens — même si, quand vous le pouvez, vous en faites autant. »

L’Évangile tel qu’il m’a été révélé, ch 596.14